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Introduction

L’existence de la conciliation emploi-famille remonte à plusieurs années, mais elle est de plus en plus un sujet d’actualité dans nos vies. Celle-ci est définie comme la recherche de l’équilibre entre les exigences et les responsabilités liées à la vie professionnelle et à la vie familiale. Nous pouvons simplifier ça par le manque de temps que les parents doivent faire face pour concilier ces deux facettes. Le gouvernement du Québec a mis plusieurs mesures concrètes pour venir en aide au québécois pour trouver un équilibre entre ces deux sphères, mais pouvons-nous dire que c’est : « Mission accomplie »? En étant moi-même mère, travailleuse et étudiante, je peux facilement me pencher sur cette question et je ne suis pas d’accord que nous avons trouvé un équilibre. Dans ce texte, sous forme d’essai, je me pencherai sur l’évolution de la relation entre emploi et famille, des facteurs qui accentuent l'importance de cette problématique aujourd'hui, des raisons justifiant l’instauration d’horaire et d’emplois non standards et des solutions pour améliorer la situation.

La relation entre emploi et famille et son évolution au cours des dernières années

La relation entre emploi et famille « évolue et se transforme, au gré des changements de valeurs, des transformations économiques, des nouvelles orientations en matière de services publics, de législation du travail, de pratiques de gestion, etc. » ^[1] Ce n’est pas nouveau que la relation emploi-famille existe et elle reste interdépendante l’une de l’autre. À travers les grandes périodes de changement du travail, nous retrouvons ensemble les structures familiales qui en découlent pour mieux comprendre leurs relations.

Premièrement, la première période des stades historiques de l’évolution de la relation emploi-famille est celle de l’agriculture et de la première industrialisation. Dans ce temps, la famille était principalement composée d’une mère, d’un père autoritaire et de nombreux enfants qui constituaient une force productive. En effet, les mères avaient comme but de féconder le plus d’enfants possible pour aider la famille dans la réalisation des tâches quotidiennes. Il n’y avait pas de distinction entre les corvées réalisées à la maison et les exécutions des tâches professionnelles. Tout était relié entre elles.

Deuxièmement, la seconde période est celle du déclin de l’agriculture, de l’industrialisation massive et la généralisation du salariat. En d’autres mots, nous pouvons associer cette période comme celle de la famille ouvrière. Comparativement à la première période, les travailleurs devaient quitter leur domicile pour aller travailler. De ce fait, les tâches ménagères n’étaient plus reliées avec le travail. Conséquemment au fait que la famille ne constituait plus une force de production, il y a eu une réduction d’enfants dans les familles.

Troisièmement, la dernière période est celle de la restructuration industrielle et de la tertiarisation. Les familles sont maintenant constituées de deux revenus puisque les femmes arrivent sur le marché du travail. Avec l’arrivée des femmes dans ce milieu, il y a eu une réalisation que l’emploi et les tâches ménagères étaient étroitement dépendantes l’une de l’autre. La structure du marché du travail a évolué et est maintenant caractérisée par une multiplication de formes atypiques et plus ou moins précaires d’emploi (travail à temps partiel, temporaire, contractuel, etc.)^[2] De plus, le nombre d’enfants dans les familles diminue davantage.

Les principaux facteurs qui accentuent l'importance de cette problématique aujourd'hui

Un ensemble de facteurs a rendu la problématique de la conciliation emploi-famille beaucoup plus problématique. En effet, la mutation des familles, l’augmentation des femmes sur le marché du travail, la faible participation des pères et la population vieillissante sont les principaux facteurs qui rendent cette conciliation aussi ardue.  

Mutation des familles

La mutation des familles est le premier facteur qui vient bousculer la conciliation emploi-famille. La vie familiale a énormément changé comparativement à avant. Les parents sont maintenant séparés, les familles sont maintenant reconstituées ou encore monoparentales. Ce phénomène a un impact direct sur la conciliation emploi-famille. ‘’Le nombre de mariages au Québec a atteint un sommet au début des années 1970, avec plus de 50 000 célébrants annuellement, avant de diminuer de plus de moitié durant les trois décennies. ^[3] Puisqu’il y a de moins en moins de mariages dans les couples, l’instabilité des familles est davantage observée. En effet, il y a de plus en plus de familles monoparentales. En 2016, on compte près de 2 enfants sur 10 qui vivent au sein d’une famille monoparentale. ^[4] La conciliation entre ces deux sphères devient beaucoup plus difficile en considérant qu’il y a qu’une seule personne pour s’occuper de l’éducation de l’enfant et pour rapporter un revenu.

L’augmentation des femmes sur le marché du travail

Le deuxième facteur qui vient perturber la conciliation emploi-famille est l’arrivée des femmes sur le marché du travail. À partir des années 1960, il y a une entrée massive des femmes sur ce marché. ^[5] Les femmes sont désormais de moins en moins à la maison et de plus en plus au travail. Il y a donc une émergence des familles à deux revenus. De ce fait, il y a un manque flagrant de temps pour les parents à se consacrer à la vie familiale puisque les femmes ne sont plus à la maison à faire les tâches quotidiennes et à s’occuper des enfants. En 2015, les Québécoises occupent près de la moitié de l’ensemble de l’emploi comparativement à moins de 40% il y a 35 ans. ^[6]

La faible participation des pères

La faible participation des pères dans les tâches ménagères rend la conciliation emploi-famille difficile. En effet, les femmes s’impliquent beaucoup plus que les hommes dans les tâches ménagères et aux soins des enfants. En 2015, les mères ont assumé près des deux tiers (61 %) de toutes les heures consacrées aux tâches domestiques par les parents canadiens.^[7] Il existe encore des inégalités de sexe face aux tâches domestiques dans plusieurs maisons du Québec. Il n’est pas étonnant de dire que les mères considèrent la conciliation de leurs responsabilités familiales et professionnelles difficiles si elles en font toujours plus que les pères.  

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