FICHE DE LECTURE - DOMINIQUE MEDA - LES NOUVEAUX CRITÈRES D'UN TRAVAIL MODERNE

D’après une enquête de la « Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de travail et de vie », la plupart des européens souhaitent voir converger la durée légale de travail hebdomadaire à environ 35 heures, pour principalement améliorer et concilier la vie professionnelle et la vie familiale. Toutefois, cette volonté pose des questionnements importants. En effet, comment assurer la viabilité de notre modèle productif en réduisant le temps de travail ? Réduire le temps de travail permet-il de réduire le chômage ? Cela n’implique-t-il pas une baisse de la productivité et une fragmentation des liens sociaux ? Dans un premier temps, nous montrerons que raccourcir le temps de travail apparaît comme une nécessité selon Dominique Méda puis dans un second temps, nous verrons que le travail apparaît essentiel pour la cohésion sociale et qu’il est primordial de le protéger.

I) D’après Dominique Méda, raccourcir le temps de travail est une nécessité

A) Car cela permet une réduction des inégalités salariales de genre…

Selon Dominique Meda, raccourcir le temps de travail permettrait de réduire les inégalités professionnelles de genre notamment, car les femmes sont poussées à moins travailler pour élever leurs enfants. Réduire le temps de travail favoriserait également l’emploi et les conditions des salariés en « sous-emploi […] aux horaires souvent atypiques et incompatibles avec une vie familiale »

Par ailleurs, au niveau macroéconomique, Dominique Méda affirme que le passage aux 32 heures hebdomadaires de temps de travail aurait un impact positif mais nécessite toutefois un fort « accompagnement de l’État ».

En effet, ce passage aux 32 heures permettrait d’accroître le « taux féminin d’activité » car le travail moderne est un travail « mieux intégré dans le reste de la vie ».

B) … ce qui permet à notre société d’être plus équilibrée, et donc prospère

De plus, Dominique Méda réfute l’idée selon laquelle la réduction du temps de travail induite par la réforme des 35 heures ainsi que par la création des RTT aurait dégradé la productivité française et réduit l’attachement des français au travail. Car les français ne souhaitent pas moins travailler pour plus de loisirs et par « paresse » mais pour consacrer plus de temps à leurs familles.

Ainsi, pour Dominique Méda, l’enjeu clé pour que nos sociétés prospèrent est de concilier les deux sources d’identité que sont le travail et la famille. Il faut d’une part que « le maximum de personnes accède au travail » et d’autre part que notre société « se développe aussi d’une autre manière que celle qui consiste à mettre toujours plus de biens et de services sur le marché ».

La qualité de l’emploi est devenu un sujet central pour l’Union Européenne et l’OIT (Organisation Internationale du Travail). Si, bien évidemment, cela est primordial pour Dominique Méda, la qualité du travail n’est pas l’unique préoccupation de l’auteur dans son étude du travail moderne. En effet, il nous avertit sur les éléments à observer et améliorer dans le monde du travail comme à « les trajectoires, les transitions, les possibilités de changement de qualité sur

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