Poésie et versification
Mémoire : Poésie et versification. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar elhabib driouich • 25 Décembre 2020 • Mémoire • 2 724 Mots (11 Pages) • 546 Vues
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Contenu :
Chapitre III
-Les différents types de vers français
Chapitre IV
-Les strophes
Chapitre V
- La rime
VI-Bibliographie
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Chapitre III
LES TYPES DE VERS FRANÇAIS
- Définition :
Dans leur Collectif, Joëlle Gardes-Tamine et Marie-Claude Hubert définissent le vers dans les termes suivants : « Unité constitutive du poème, marquée par la typographie (le passage à la ligne, et généralement une majuscule initiale), intermédiaire entre la syllabe – ou le pied- […] et la strophe, ou le poème lui-même. » 1
À partir de la présente définition, il est aisé de relever les traits caractéristiques du vers, à savoir :
- La majuscule est nécessaire au début du vers
- Le retour à la ligne après un nombre déterminé de syllabes et délimité par le mètre employé.
- Le vers forme la strophe et ce groupement de vers forme le poème.
- Le vers occupe une place médiane entre la strophe et le poème.
- Le vers est également terminé par la rime.
Cela dit, le mètre est la mesure du vers. En d’autres termes le mètre est le nombre de syllabes prononcées dans un vers. Ainsi, il est possible de découvrir toute une gamme de vers employée par les poètes classiques et modernes.
Les vers les plus fréquents :
2.1- L’octosyllabe : (8 syllabes)
L’octosyllabe est le plus ancien des vers français. Il a été employé dès le 10ème siècle où il figure dans La Vie de Saint Léger2 .
Très utilisé jusqu’au 16ème, l’octosyllabe perd du terrain entre le 17ème et le 19ème siècle, mais il reste le vers de la grande poésie lyrique. Selon Maurice Grammont ce vers souple n’avait pas de césure en ancien français3. Mais chez les poètes modernes il a une coupe libre, parfois deux :
Exemple1:
Ô dieux ! Ô bergers ! Ô rocailles !
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1 - Joëlle Gardes-Tamine et Marie-Claude Hubert, Dictionnaire de critique littéraire, Editions Cérès, Coll. Critica, Tunis, 1996, p.323
2 - Saint Léger est un théologien chrétien. La Vie est un récit anonyme
3 -La Césure est la coupe placée dans un vers entre deux groupes rythmiques. Un chapitre sera consacré à la césure et apportera plus de précisions.
Exemple 2 :
Musset, Sur trois marches de marbre rose
C’est le moment crépusculaire, J’admire, assis sous un portail, Ce reste de jour dont s’éclaire La dernière heure du travail.
Victor Hugo, Saison des semailles, le soir.
2.2- Le décasyllabe : 10 syllabes
En ancien français, le décasyllabe est le vers utilisé dans toute la poésie épique. Il est aussi un vers lyrique jusqu’au 16ème siècle où il est détrôné par l’alexandrin au 17ème siècle. Ce vers est remis à la mode par les romantiques. Pour le rythme, on retrouve : 4+6 ; 5+5 ou 6+4
Exemple1
Comblés de foi, sans feinte ni paresse : En cette foi je veux vivre et mourir.
Villon, Ballade pour prier Notre-Dame4
Exemple 2
Pâles esprits, et vous ombres poudreuses,
Joachim Du Bellay, Pâles esprits
Exemple 3
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.
Charles Baudelaire, La mort des amants
2.3- L’alexandrin :
Ce type de vers apparaît au 12ème siècle. Il prit le nom d’Alexandrin dès le 15ème siècle puisqu’il avait été employé dans le Roman d’Alexandre. C’est le vers le plus répandu à partir du 16ème siècle. L’alexandrin est coupé 6/6 et accepte les coupes secondaires 4/4/4
Exemple 1
Qui n'a pu l'obtenir ne le méritait pas
Exemple 2
Pierre Corneille, Le Cid
Ô ce cri sur la mer // cette voix dans les bois !
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4-François de Montcorbier dit Villon est un poète français du 15ème siècle.
Exemple 3
Paul Verlaine, Jadis et naguère
De la douceur, de la douceur, de la douceur !
Paul Verlaine, Lassitude.
Les vers longs
3.1- L’ennéasyllabe 9 syllabes. Vers impair utilisé aux 16ème et 17ème siècles puis remis à l’honneur par les symbolistes. Pour Malherbe (3/6), (3/3/3) alors que Verlaine opte surtout pour (4/5)
Exemple1 :
Sus debout la merveille des belles Allons voir sur les herbes nouvelles
Malherbe, « Sus, debout, la merveille des belles ! »
Exemple 2 :
De la musique avant toute chose Et pour cela préfère l’Impair
Plus vague et plus soluble dans l’air Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.
Paul Verlaine, « Art poétique » :
3.2- L’hendécasyllabe (11 syllabes) : utilisation irrégulière (5/6 ou 6/5)
Exemple :
L’eau des bois se perdait sur des sables vierges, Le vent, du ciel, jetait des glaçons aux mares… Or ! tel qu’un pêcheur d’or ou de coquillages, Dire que je n’ai pas eu souci de boire !
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