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Pourquoi est-il si grave de mentir ?

TD : Pourquoi est-il si grave de mentir ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Novembre 2019  •  TD  •  587 Mots (3 Pages)  •  506 Vues

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Synthèse no 2 : Pourquoi est-il si grave de mentir ?

Selon Laugier, « La question de mensonge est une des premières obsessions en philosophie » (Laugier 1996 :1013). Le mensonge a très mauvaise réputation en philosophie, en effet, les philosophes ont le mensonge dans le collimateur depuis bien longtemps. Ils voudraient qu’en toute circonstance, le mensonge qu’il soit émis pour de bonnes ou mauvaises raisons soit considéré comme aberrant. Même si on a tendance à condamner plus facilement la deuxième raison, la première doit être jugée tout aussi sévèrement. Effectivement, le fait qu’une vérité soit étouffée, même pour des bonnes raisons peut engendrer des conséquences critiques. On peut ainsi affirmer que peu importe les intentions enfouies derrière le mensonge celui-ci reste extrêmement néfaste.

L’article « Pourquoi est-il si grave de mentir ? »  Rédigé par Gloria Origgi pour la Revue « Terrain » prend à cet égard, tout son sens. Effectivement, l’auteur ici propose de mettre en lumière ce débat philosophique en opposant les différents courants et leur penseur.

Platon défend l’idée que tout mensonge représente une trahison au langage et que de ce fait il devait être sévèrement puni. Quant à St- Augustin, il était d’avis que nous ne devions jamais mentir, que ceci était une obligation absolue. Kant dans une vision plus intrinsèque estime que la sincérité était tout d’abord un devoir envers soi-même peu importe les circonstances. Ces penseurs sont catégoriques, le mensonge n’a rien de bon, plus grave, il est considéré comme une trahison envers soi-même et les autres. Toutefois, il est intéressant de souligner que parfois, les mêmes penseurs et d’autres, daignent accorder une infime place au mensonge ou plutôt de rendre certains d’entre eux acceptables. La perception de Thomas d’Aquin à cet égard est pertinente, bien que celui-ci condamne fermement le mensonge, il conseille en cas d’injustice ou de danger grave, d’avoir recours à la ruse de langage, bien évidemment, cette ruse ne doit pas être outrance et doit permettre tout simplement de se sortir de situations délicates. Ici, on n’utilise pas réellement le mensonge mais on évite de déclarer la vérité.

D’autres penseurs sont d’avis que déclarer que la vérité est un devoir est utopique et que si cela s’appliquait à la lettre, la vie en société serait tout simplement impossible. Benjamin Constant voit dans le mensonge une condition fondamentale du vivre ensemble. En effet, une société dans laquelle le mensonge serait une aberration deviendrait pour lui une société de chaos. Cette conception fuyante de la vérité nous rapproche de la notion de baratin analysée par le philosophe Harry G. Frankfurt dans son ouvrage « l’art de dire des conneries » (Origgi, Pourquoi est-il grave de mentir ? 2011, pp. 85). Selon lui, ces « conneries » sont des propos souvent nuancés par différents personnages publiques qui afin de ne pas être prit à défaut énoncent des généralités invérifiables, ainsi pour le baratineur, la vérité importe peu.

Nous constaterons dès lors, qu’il existe deux courants philosophiques qui s’affrontent ici, même si pour ces deux le mensonge reste fondamentalement méprisé, une part des philosophes reste nuancés et voit dans le mensonge un outil qui permettrais de garantir les bases de la convenance. On dira qu’il est nécessaire dans toute société d’avoir une infime dose de bobard.

Bibliographie :

Origgi, G. (2011). Pourquoi est-il si grave de mentir ? Du mensonge en philosophie. Terrain. Anthropologie & sciences humaines, (57), 82-95.

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