Le mécanisme de marché

Chapitre 1 : Le marché : Principaux Mécanismes

Introduction :

Mankiw rappelle les principes de bases de l’analyse microéconomique dans son ouvrage Principes d’économie.
Mankiw énonce 10 principes de bases de la microéconomie, on va en retenir 7 dans le cadre de ce cours :


1) Les agents doivent faire des choix : C’est à dire que quand on veut quelque chose, on doit renoncer à autre chose. Si on décide d’acheter une voiture, ça va se faire au détriment d’autres achats, car il y a une contrainte budgétaire. Ce type d’arbitrage se pose à tout les agents économiques (État, ménages, entreprises…).

2) Le coût d’opportunité : faire un choix entre plusieurs objectifs va impliquer qu’on évalue les coûts et les bénéfices de chaque option pour pouvoir comparer. Cette évaluation va se faire à partir du coût d’opportunité. Le coût d’opportunité d’un bien ou d’une décision c’est ce à quoi on renonce pour obtenir ce bien. Exemple : Pour un étudiant le coût d’opportunité de partir en vacances l’été c’est le salaire auquel il renonce si il avait choisi de travailler. 


3) Les agents rationnels raisonnent en termes marginaux : on retrouve là un des éléments de base de l’analyse néoclassique qui est le calcul de la marge (unité par unité). Ça veut dire qu’ils prennent une décision en effectuant des ajustements ou un calcul à la marge. En d’autres termes, ils vont comparer toujours le coût marginal et le bénéfice marginal. 
Exemple : Une compagnie aérienne qui gère Paris-Marseille, le coût moyen du transport d’un passager sur cette ligne c’est 75€. Logiquement, la compagnie ne devrait jamais vendre un billet à moins de 75€. Pourtant, la compagnie peut augmenter son profit global en vendant des billets à 50€.
Elle va raisonner à la marge, il vaut mieux pour elle vendre les sièges vacants, le coût marginal du transport d’un passager supplémentaire est le café qu’on va lui offrir, alors que le bénéfice marginal c’est 50€. Donc elle a intérêt à vendre ses billets à 50€ l’unité, plutôt que de laisser des sièges vacants.


4) Les agents réagissent aux incitations : c’est à dire que la modification de l’environnement d’un agent induite par la décision d’un autre agent, modifie son comportement.

Exemple : L’État décide d’augmenter le taux d’imposition sur le revenu. Cette décision va modifier l’environnement de tous les travailleurs. Cette décision va faire baisser les bénéfices du travail. Ce qui peut amener certains travailleurs à ne plus vouloir travailler. 


Ces 4 premiers principes portent sur les décisions individuelles des agents


5) L’échange peut être profitable à tous, il enrichie la société. L’idée centrale c’est que grâce aux échanges, les individus peuvent s’offrir une plus grande variété de bien et à moindre coût. 

6) Les marchés constituent une façon efficace d’organiser l’activité économique. L’État ne doit pas intervenir, il doit « laisser faire, laisser passer ». 

7) L’intervention de l’État peut parfois améliorer le fonctionnement de l’économie de marché et les néoclassiques distinguent 2 raisons d’interventions de l’état :
- Pour améliorer l’efficacité du marché en cas de défaillance, c’est ce que les auteurs néoclassiques appellent l’existence d’externalité négative : c’est l’impact sur le bien-être d’autrui de certaines actions individuelles. Ex : la pollution. Si on prend une entreprise qui pollue, pour augmenter son prix elle cherche à satisfaire son intérêt personnel, mais en même temps elle va détériorer le bien-être d’autrui. Voilà un exemple d’externalité négative. L’état va intervenir avec la mise en place de taxes pollueur/payeur.
- Améliorer la justice quand les inégalités sociales résultant de l’économie de marché sont trop fortes. 
Donc voilà les deux seules raisons qui peuvent justifier une intervention de l’État, pour les néoclassiques.

Les bénéfices de l’échange

L’objectif est de montrer que l’échange a des effets positifs pour l’économie. On va partir de l’exemple d’une économie simplifiée. Une économie où il y a deux biens :

1) du poulet

2) des pommes de terres

Et deux agents économiques

1) Robinson

2) Vendredi
Ces deux agents souhaitent consommer des deux biens et peuvent produire ces deux biens mais on est dans un contexte de rareté, ici la rareté c’est le temps qu’ils peuvent consacrer à la production qui est donc limité. 

I.1) La Frontière des Possibilité de Production (FPP).


La FPP : Elle indique toute les combinaisons de production possible pour des ressources données.


Supposons que Robinson et Vendredi travaillent chacun 40 heures par semaine (ressources totale). Pour produire 1kg de pomme de terre, Robinson a besoin de 8 heures et vendredi de 10 heures. 
Et pour produire 1kg de poulet, Robinson a besoin d’1 heure et vendredi 10 heures.

Schéma à faire


Toutes les combinaisons qui se trouvent sous la FPP sont optimales parce qu’on utilise toutes les ressources disponibles. En d’autres termes, on dira qu’une combinaison est optimale si toutes les ressources disponibles sont utilisées. 
Une fois qu’on a atteint la frontière des possibilités de production, on ne peut augmenter la production d’un bien sans diminuer celle de l’autre bien. Si je veux augmenter la production de poulet, ça va se faire en diminuant celle des pommes de terre.
Si je veux produire 1kg de poulet supplémentaire, je vais devoir renoncer à X kg de pomme de terre.


I.2) En Autarcie

En autarcie, il n’y a pas d’échanges, donc ça veut dire que Robinson et Vendredi ne pourront consommer que ce qu’ils produisent. C = Y . La consommation de chaque agent sera égale à la production. 
Supposons pour l’exemple, que ces deux agents décident de répartir leur temps de travail de manière équitable, sur la production des deux biens. 
Robinson met 20h pour produire 1kg de poulet, il lui faudra 20h pour produire 20kg de poulet.
La combinaison productive est forcément sur la frontière des possibilités de production.
En autarcie, il pourra produire et consommer 20kg de poulet et de 2,5kg de pommes de terre.
Vendredi pourra produire 1kg de poulet et 2kg de pommes de terre.



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