La délocalisation est-elle un phénomène inéluctable ?
Étude de cas : La délocalisation est-elle un phénomène inéluctable ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mathieu Legrand • 15 Avril 2019 • Étude de cas • 4 194 Mots (17 Pages) • 367 Vues
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Table des matières
Introduction 1
I-Avantages et inconvénients de la délocalisation 2
A-Pour les entreprises 2
1) Avantages 2
2) Inconvénients 2
B-Pour les ménages 3
1) Avantages 3
2) Inconvénients 4
II-L’état actuel et les facteurs explicatifs du phénomène de délocalisation en France 5
A-L’état actuel de la délocalisation en France 5
B-Facteurs explicatifs 6
III-Les politiques de lutte contre la délocalisation 7
A-Stratégie des innovateurs 7
B-Stratégie des archaïques 7
C-L’interdiction de la fermeture d’un site 8
D-Taxe sur les produits issus des activités délocalisées 8
E-Remboursement des aides publiques 8
F- Application de conditions plus drastiques aux aides publiques 9
G- Renforcement du pouvoir des salariés dans l’entreprise 9
H-Soumettre les bénéfices étrangers à la fiscalité Française 9
Conclusion 10
Introduction
Selon le Conseil d’Analyse économique, la délocalisation est l’acte qui consiste à fermer un centre de production dans un pays et à le réimplanter à l’étranger dans le but de réimporter dans le pays d’origine les biens produits à partir de ce nouveau centre de production.
L’objectif de la délocalisation est de bénéficier d’avantages concurrentiels (faible revenu de la main d’œuvre, monnaie faible c’est-à-dire une monnaie qui va se déprécier par rapport aux devises étrangères, fiscalité plus avantageuse) qui seront bénéfiques pour l’entreprise afin de faire face à la concurrence.
Ce phénomène émerge dans les années 1970. Le premier secteur à avoir été touché par la
délocalisation est celui de l’agriculture.
La délocalisation est un phénomène qui émerge dans les années 1970. Elle a d’abord commencé par toucher les emplois relatifs à l’agriculture. En effet, selon la théorie des économistes Jean Fourastié et Alfred Sauvy, les professions détruites dans le secteur de l’agriculture seront contrebalancées par l’apparition de nouveaux métiers dans l’industrie manufacturière.
Cependant, il s’avère que la délocalisation a fini par atteindre le secteur industriel. Par exemple, on peut citer Kindy qui a délocalisé sa production de chaussette en 1975 mais aussi Bidermann qui a délocalisé 70% de sa production de pantalons au Maroc, Vietnam et à l’Île Maurice. Par conséquent, toujours selon la théorie mentionnée plus haut, la destruction des emplois de ce secteur d’activité devrait être compensée par de nouveaux emplois dans le secteur tertiaire (les services).
Alors qu’il était impensable que l’activité de services puisse être concernée par la délocalisation - car les services étaient réputés pour être un secteur non échangeable -l’émergence des Technologies de l’Informations et de la Communication (TIC) a provoqué la mondialisation de leur commerce et donc inévitablement la délocalisation de leur production. Cela commence par l’implantation de centres d’appels téléphoniques en Asie essentiellement puis ce phénomène se propage à de grandes entreprises telles que Motorola qui a installé son premier centre de Recherche et Développement en Chine ou encore Reuters qui a délocalisé en Inde ses activités d’étude de données financières. Le cas de Reuters prouve bien que la délocalisation est en train de gagner progressivement le domaine de la finance. En effet, de plus en plus d’entreprises envisagent de délocaliser leurs activités de comptabilité et de contrôle de gestion.
La délocalisation est-elle un phénomène inéluctable ?
Dans une première partie, j’énoncerai les avantages et les inconvénients de la délocalisation chez les entreprises mais aussi chez les ménages. Puis dans une deuxième partie, j’étudierai l’état actuel et les facteurs explicatifs du phénomène de délocalisation. Enfin, dans une troisième partie, j’analyserai les politiques de lutte contre la délocalisation.
I-Avantages et inconvénients de la délocalisation
A-Pour les entreprises
1) Avantages
- Avantages économiques et fiscaux
L’avantage économique majeur est le faible coût de production. En effet, en délocalisant, les entreprises bénéficient d’une réduction des coûts de l’activité (salaire, charges sociales). Cela s’explique par le fait que le salaire moyen de la main d’œuvre dans les pays ciblés par la délocalisation est nettement plus faible que celui de la main d’œuvre Française : par exemple, le taux horaire minimum en France est de 9,88 euros (SMIC 2018) alors qu’en Inde, il est de 1 dollar.
Un autre bénéfice concerne les coûts des équipements et des locaux. Dans certains pays, il est possible que l’entreprise paye moins cher les locations de matériel ou d’usine.
La délocalisation a également un intérêt fiscal. Effectivement, une entreprise qui délocalise va s’implanter dans les pays en voie de développement (Roumanie, la Pologne à proximité et en Asie, L’Inde, La Chine) moteur de l’expansion mondiale et créer de l’emploi, ces derniers peuvent donc en retour octroyer à l’entreprise des avantages fiscaux sous forme de déductions notamment.
- Avantages juridiques
En cas de délocalisation, les entreprises sont soumises aux droits du pays dans lequel elles ont choisi de s’implanter. Étant donné que la législation française est considérée comme coercitive par les employeurs, l’entreprise peut par le biais de la délocalisation, bénéficier chez certains pays d’une législation plus souple et d’une plus grande flexibilité du travail. C’est le cas de la Thaïlande où l’on évalue la durée du travail à 8h par jour et 48h par semaine maximum « officiellement ».
La délocalisation peut aussi impacter les devoirs de l’employeur à l’encontre de ses salariés ou ceux relatifs à sa gestion administrative (exempté d’établir une déclaration URSSAF).
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