Croissance et développement au Brésil

Le Brésil : croissance et développement

Pendant près de dix ans, entre 2003 et 2011, les années de présidence de Lula da Silva, le Brésil a connu un taux de croissance de son produit intérieur brut de 3,5 % par an en moyenne. Mais, depuis 2015, la récession a commencé à s'installer. Une récession franche ! Or, le Brésil est un pays très contrasté. Sa croissance soutenue était impressionnante. Mais actuellement le pays se trouve dans un tournant. Les entreprises, à l’affût de possibilités de croissance, sont amenées à revoir leur position.

Aussi, avant d’envisager de s’y implanter et d’y développer des activités, les entreprises doivent étudier la situation économique récente du Brésil, comprendre les moteurs de la croissance économique (I), y repérer ses effets sur le développement du pays (II), et enfin indiquer les efforts que le Brésil doit encore fournir pour réellement transformer la croissance en développement (III).

I) Les moteurs de la croissance économique brésilienne

A-Constat

Le Brésil a connu ses dernières années des taux de croissance importants. La croissance correspond à l'augmentation soutenue, pendant une longue période, de la production d'un pays et se mesure par le produit intérieur brut. C’est une donnée quantitative. Le Brésil a longtemps été considéré comme la locomotive de l’Amérique latine avec une croissance de 7,5 % en 2010, par exemple.

Mais, ces dernières années, le Brésil est entré en récession -terme qui signifie régression ou ralentissement de l’activité économique- avec – 3,8 % en 2015, la plus forte baisse depuis 25 ans, et – 3,05 % en 2016. En fait, sa croissance forte cachait des faiblesses dans les choix économiques et politiques du pays.

B-Moteurs de la croissance

On distingue trois composantes dans la croissance économique: la consommation, l’investissement, les exportations.

Le Brésil a, en effet, basé sa croissance sur les exportations de matières premières (produits agricoles et produits énergétiques). Son principal client était la Chine mais, quand la croissance chinoise s’est ralentie, le Brésil a vu les carnets de commandes de ses entreprises fondre. Ce pays a tout misé sur les matières premières et a oublié d’opter pour une politique industrielle digne de ce nom. La part des matières

premières dans le PIB n’a fait que croître. Or, quand les prix des matières premières baissent, les recettes liées à l’exportation chutent de façon drastique.

Un autre moteur de la croissance brésilienne porte sur la consommation, grâce à l’accroissement de la classe moyenne. Tout récemment, on a pu constater l’émergence d’une classe moyenne importante, comptant pour plus de la moitié de la population du pays. La consommation intérieure a été alimentée par un endettement élevé des Brésiliens, grâce à des taux d’intérêt maintenus bas. Les crédits contractés par les Brésiliens étaient à taux variable et, lorsque les taux d’intérêt ont augmenté, les Brésiliens ont été piégés. De plus, la montée du chômage a aggravé les difficultés de remboursement des ménages. À cela s’est ajoutée la chute du salaire moyen : fin 2015, il s’élevait à 1 966 réals seulement, soit 498 euros. Les consommateurs restreignent alors leurs dépenses et aggravent ainsi la dramatique situation économique que traverse actuellement le Brésil.

L’investissement, qui devrait être le troisième moteur de la croissance, reste très faible au Brésil. Le taux d’investissement dans le secteur industriel n’est que de 18 % du PIB contre près du double en Inde et plus de 50 % en Chine. Le Brésil se prive ainsi d’un moteur de croissance indispensable pour préparer son avenir.

II) Les effets de la croissance pour le Brésil

Le principal outil de mesure du développement est l’IDH, indicateur de développement humain, qui est composite, autour de trois axes: economique, culturel et sanitaire.

Le développement est un phénomène principalement qualitatif qui exprime les progrès d'une société. II s'accompagne de transformations structurelles qui touchent l'organisation économique (salarisation, urbanisation, industrialisation), la démographie (fécondité, espérance de vie, natalité), les conditions de vie de la population (accès à l'éducation, à la santé, droits des femmes, etc.).

A-Aspects positifs

Au Brésil, la croissance a généré des richesses qui ont pu être transformées en développement. L’IDH a régulièrement progressé depuis 1990 -il est passé de 0,608

en 1990 à 0,755 en 2014-. Le Brésil occupe la 9e place des plus grandes puissances économiques mondiales. Des millions de Brésiliens sont sortis de la pauvreté (40 millions) et une classe moyenne est apparue.

La croissance au Brésil a permis d’améliorer les indicateurs économiques et sociaux du pays. Le revenu national brut par habitant a augmenté de 50 % et est passé de 10 000 dollars en 1990 à 15 000 dollars en 2014. L’IDH a régulièrement progressé depuis 1990, même s’il reste encore plus faible que celui des pays riches. La durée

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