Analyse économique -La monnaie-

ANALYSE ECONOMIQUE.

• Blanchard O., Cohen D., « macroéconomie », 6e Ed, Pearson, 2013.

• Krugman P., Wells R., “ macroéconomie” 3e Ed., De Boeck, 2013.

• Mishkin F., “monnaie, banque et marches financiers”, 10e ed 2013

• Pollin J-P, Lavigne A., «  les théories de la monnaie », la découverte, 1997.

Chapitre 1. La monnaie : éléments et définitions

1. Introduction : Le concept de monnaie.

De nombreuses sociétés traditionnelles ont pratiqué l’échange sous une forme non monétaire grâce au troc ou au don. Le troc est l’échange d’une marchandise contre une autre. Dès que les échanges se multiplient, la monnaie simplifie leurs réalisations car le troc apparaît rapidement comme un moyen d’échange limité.  Le troc petit à petit a été abandonné au profit de la monnaie.

Pourquoi ? Si un individu souhaite acheter une vache en vendant des lapins, il faut qu’il trouve un individu qui possède des vaches et qui souhaite acquérir des lapins.

Avec le troc, il n’y a pas une double coïncidence des besoins. Autrement dit, il n’est pas certain que chaque acheteur trouve le fournisseur qui soit prêt à lui vendre le bien qu’il recherche et qui accepte en  échange le bien que lui propre l’acheteur.

En outre, le troc représente des coûts élevés :

• Il faut rechercher des partenaires de l’échange. Il existe ainsi un coût d’attente.

• Il faut aussi fixer les modalités de l’échange (une vache contre x lapins). Il y a ici un coût de transaction.

• Il faut enfin stocker sans perte les biens échangés pour les utiliser directement ou encore pour les renégocier lors d’un autre échange. Il y a alors présence d’un coût de stockage.

L’introduction de la monnaie vise à simplifier l’échange et à en minimiser le coût que ce soit en termes d’attente, de transaction ou de stockage.  Les premières monnaies ont pris des formes très variées : le sel, les fèves de cacao, les coquillages. Ces biens on été considérés comme de la monnaie compte tenu de leur qualités : quelles sont elles ?

La monnaie par rapport aux autres biens se distingue par des qualités particulières : la divisibilité, la durabilité, la rareté.

• L’unité monétaire doit être divisible pour constituer un bon étalon des valeurs. Elle doit aussi être divisible pour mesurer aussi bien les petites que les grandes valeurs.

• Il faut pouvoir la conserver longtemps sans dégradation pour qu’elle assure sa fonction de réserve de valeur.

• Enfin, elle doit être relativement rare et reconnue comme telle pour que sa détention représente un intérêt pour chacun.

Propriétés : le cours légal et le cours forcé.

Le cours légal d’une monnaie signifie qu’une monnaie en circulation dans un pays ne peut pas être refusée dans le règlement d’une transaction.

Le cours forcé d’une monnaie signifie qu’elle ne peut pas être échangée contre de l’or. On dit qu’elle est inconvertible (en un métal précieux). C’est le cas de la quasi-totalité des monnaies.

2. Fonctions et formes de la monnaie.

Les trois fonctions de la monnaie.

• 1. Elle remplit une fonction d’unité de compte. En l’absence de prix exprimé en unité monétaire, personne ne peut dire combien de lapins vaut une vache, car, n’ayant aucune qualité commune, ils ne sont pas comparables sur la même échelle. La monnaie présente ainsi deux qualités :

a. la monnaie rend les objets commensurables (i.e. qu’ils ont une mesure commune).

b. la monnaie permet de simplifier les rapports d’échange, i.e. qu’elle permet de diminuer  le nombre de prix à calculer par rapport au troc : combien puis-je échanger de lapins pour avoir une vache ? Combien puis-je échanger de kg de carottes pour avoir un lapin ? Etc...

Cl : la monnaie permet d’exprimer en une seule et même unité tous les biens et services échangés, d’où le terme d’unité de compte.

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