Le Business Case de la RSE

Le « Business Case » de la RSE

Par El Mustapha ACHABY

Gérant Associé Cabinet MORSTRATEGY

La question de la Responsabilité Sociale des Entreprises est devenue ces dernières années une problématique centrale de la vie des entreprises et a entrainé un nombre important de publications. Les entreprises peuvent être poussées à s’engager dans la RSE, tant pour des raisons éthiques ou normatives concernant le rôle qu’elles doivent jouer dans la société, que pour des raisons défensives pour retrouver leurs légitimités qu’elles ont perdue. D’autres raisons peuvent être également évoquées: une entreprise peut également choisir de s’engager dans une démarche de RSE parce qu’elle est directement, ou indirectement, à court, moyen ou long terme, rentable voire source de performance économique ; c’est ce que plusieurs auteurs qualifient de « Business case de la RSE ».

Le business case de la RSE se rapporte aux arguments sous-jacents ou rationnels supportant ou démontrant pourquoi la communauté des entreprises devrait accepter et soutenir la cause de la RSE. Il répond à la question clé : Que peuvent retirer les organisations de la RSE ? C’est-à-dire comment bénéficient-elles de façon tangible de leur engagement dans des politiques, activités ou pratiques de RSE ? Le business case de la RSE cherche donc à répondre à la question suivante : Est-ce que les entreprises peuvent avoir une meilleure performance financière en réalisant à la fois leur cœur de métier tout en étant responsable vis-à-vis de la société au sens large. Il se réfère donc aux arguments qui justifient de façon rationnelle qu’il existe un impact direct d’une politique RSE menée par une entreprise sur sa performance économique ou financière ; les entreprises qui s’engagent dans la RSE seront alors économiquement récompensées par le marché.

Cette justification est largement utilisée par ceux qui veulent encourager et mettre de la pression sur les PME pour qu’elles intègrent à leur gestion les dimensions de la RSE. De toutes les façons, la PME ne peut continuer à être considérée comme une entité qui poursuit uniquement des objectifs économiques. Au contraire, elle est invitée à intégrer la dimension sociétale dans son processus de gestion tout en tenant compte de la dimension économique.

Trois grands avantages peuvent êtres cités  pour encourager une entreprise à s’inscrire dans une démarche RSE :

1. Réduction des coûts et des risques

Cette démarche est également appelée « éco efficience », c'est-à-dire qu’une entreprise, en diminuant ou optimisant l’utilisation des ressources pour créer ses produits, et en réduisant ses déchets, réalisera de manière systématique des économies. De la même façon, pour une entreprise de service par exemple, diminuer la quantité de papier utilisée, ou l’énergie, ou encore proposer des solutions de vidéo ou de web conférence à ses salariés permettra d’éviter des déplacements professionnels de ces derniers se traduisant par une diminution des émissions dues à leurs déplacements, et une économie pour l’entreprise en matière de frais et de temps de déplacement. Des investissements initiaux sont donc nécessaires pour mettre en œuvre ces démarches de diminution des coûts, mais leur temps de retour sur investissement est facilement chiffrable par l’entreprise. Des recherches ont démontré qu’un engagement proactif dans la protection de l’environnement améliore les résultats de l’entreprise et réduit ses risques .De plus, la prise en compte de l’environnement dans la gestion de l’entreprise permet de mieux connaître le milieu social et naturel et ainsi de pouvoir anticiper les risques éventuels dus aux conséquences de l’activité de l’entreprise. L’argument est aussi soutenu par le monde académique qui avance qu’un comportement proactif de l’entreprise (anticipation, planification) est préférable, car plus aisé à mettre en œuvre et moins coûteux, qu’un comportement réactif qui consiste à uniquement réagir à des problèmes sociaux ou sociétaux au moment où ceux-ci surviennent.

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