Les commentaires de Sylvia Toth recueillis par des entrepreneurs sans frontières

Propos de Sylvia Toth recueillis par Entrepreneurs Sans Frontières

Quelles ont été tes plus grandes difficultés?

Je préfère plutôt parler de challenges que de difficultés. Mon plus grand challenge est lié au rythme de production. Dans un marché de la mode où tout doit aller très vite, je fais le pari de la lenteur... ou de redonner une valeur au vêtement par une production artisanale, soignée et réfléchie. Aujourd'hui, Warmi ne cherche pas à produire selon un rythme excessif. Consciente des limites de production liées aux techniques artisanales (tout est entièrement conçu à la main), et aux logiques de surproduction et de surconsommation qu'imposent les mécanismes industriels, Warmi s'engage à ralentir son rythme de production entre les saisons en renouvelant sa gamme de manière plus minutieuse.

Le volume de production est limité (cinquante pièces par modèle), chaque pièce est numérotée et signée par l'artisan qui Ia réalise. À I'époque du fast fashion, je préfère le slow fashion !

Comment passe-t-on du design à la gestion d'entreprise ?

Je vois le design plus comme une logique que comme une pratique. Lorsque l'on conçoit un objet, on doit penser à sa fonction (sensuelle ou pratique), à la personne qui va l'utiliser et au contexte dans lequel il va évoluer. On doit tenir compte des contraintes de fabrication, mais aussi de commercialisation et de communication. Enfin, il faut avoir une vision globale de l'impact d'une création tout le long de son cycle de vie.

Peux-tu nous décrire le cycle de vie d'un produit chez Warmi?

- Conception (à nos ateliers à Paris et/ou à Tausa avec les artisanes)

- Réalisation de prototypes (Tausa)

- Présentation aux acheteurs (Paris)

- Production (Tausa)

- Livraison en magasin (Paris ou ailleurs)

- Achat par la cliente finale qui Ie porte et le garde très longtemps I

Aujourd'hui, quel est l'impact de Warmi sur la vie artisanale de Tausa en Colombie?

La coopérative des artisanes permet aujourd'hui à une trentaine de femmes de compléter les revenus de leur foyer en préservant leur savoir-faire et en travaillant chez elles. Nous cherchons également à intégrer des femmes plus jeunes en les formant au métier de tisserande selon les mêmes techniques traditionnelles. L’objectif à court terme est de permettre à la plupart de vivre intégralement de ce travail.

Tu as participé au programme d'Entrepreneurs Sans Frontières en 2OO7, qu'as-tu retiré de cett expérience ?

Ce fut une expérience formidable tant humainement que professionnellement.

J'ai fait des rencontres très intéressantes qui m'ont ouvert des portes dans mon parcours d'entrepreneur. Leur programme d'accompagnement m'a permis d'affiner et de finaliser mon business plan pour

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