Les Freins à La Prévention Des Risques Psychosociaux
Mémoire : Les Freins à La Prévention Des Risques Psychosociaux. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 19 Novembre 2013 • 807 Mots (4 Pages) • 1 659 Vues
Les freins à la prévention des risques psychosociaux
Mener une démarche de prévention des risques psychosociaux (RPS) au sein d’une organisation, qu’elle soit publique ou privée, n’est pas chose aisée. De nombreux éléments viennent en contradiction avec cette ambition et ralentissent son déploiement. L’un des premiers freins constitue les représentations associées au terme « Risques psychosociaux ».
Un concept valise
Derrière le terme risques psychosociaux se cachent de nombreuses représentations. Il fait partie de ceux qu’on pourrait qualifier de concept « valise ». En effet, si l’on interroge les acteurs principaux du monde de l’entreprise, très peu disposent d’une définition qui correspond à celle des grands organismes chargés d’étudier la question, comme l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT) ou l’INRS. On retrouve dans leur discours un mélange entre causes, conséquences et expériences personnelles. Bénédicte Haubold, auteur de plusieurs livres sur les risques psychosociaux, parle même de « fourre-tout recouvrant un certain nombre de tensions humaines observables dans les organisations du travail ».
Une vision déterministe
On remarque encore une tendance à expliquer les RPS grâce à une logique d’attribution causale déterministe. Dans ce cas, les RPS deviennent le lot des personnes faibles ou vivant une situation familiale et économique précaire. L’analyse ne porte alors pas sur les facteurs environnementaux. Cette vision de la santé au travail, qui mobilise des causes internes aux individus ou leur condition, pour expliquer un mal-être, n’est pas nouvelle. Dès le 19e siècle, Villermé expliquait la fatigue des ouvriers par leur tendance à consommer de l’alcool et leur mauvaise hygiène de vie.
Cependant, cette approche est en décalage avec celle qui se répand aujourd’hui, l’approche psychosociale. Cette dernière inspecte en premier lieu les facteurs organisationnels et se penche ensuite sur les caractéristiques individuelles si le premier niveau d’analyse n’a rien décelé.
Un terme qui fait encore peur
Les risques psychosociaux font encore peur. On ne sait pas comment les traiter et par quel bout les prendre. A l’annonce de la mise en place d’une démarche d’évaluation des RPS, nombreux sont les salariés et les managers à ne pas se sentir à l’aise. Certains salariés n’ont pas envie de parler de ce sujet, et certains managers redoutent une remise en question de leur façon de fonctionner. Ces démarches sont parfois perçues comme des intrusions au sein des secrets du collectif, et l’objectif n’est pas toujours compris. Pour les managers, il ne faudrait pas que la mise en place d’une démarche d’évaluation des risques psychosociaux soit perçue comme une exigence d’obtenir les mêmes résultats avec une variable en plus à contrôler : le moral de leurs équipes. La santé mentale ne se pilote pas d’une façon gestionnaire !
Il apparait donc nécessaire d’éclaircir au mieux ce que sont les risques psychosociaux et de délimiter leur périmètre.
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