Le Travail De Nuit
Dissertation : Le Travail De Nuit. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Osup • 23 Avril 2014 • 2 217 Mots (9 Pages) • 2 292 Vues
Le 26 janvier 2010, le Bureau du Conseil économique, social et
environnemental a confié à la section du travail la préparation d’un rapport et
d’un avis sur Le travail de nuit : impact sur les conditions de travail et de vie des
salariés1
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La section a désigné M. François Édouard comme rapporteur.
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INTRODUCTION
Le fait de travailler la nuit n’est ni naturel, au regard des rythmes
chronobiologiques, ni sans risques, sur longue période, pour la santé des
travailleurs ou la qualité de leurs conditions de vie.
Il est vrai que certains avantages ou accommodements peuvent être trouvés
à travailler la nuit, comme des repos et des majorations de salaires accordés en
compensation. Ces éléments ne doivent cependant pas occulter l’impact négatif
du travail de nuit à plus ou moins long terme, souligné par de nombreuses
études, en particulier pour la santé, avec des troubles du sommeil, des risques
cardiovasculaires, voire un accroissement des risques de cancers, mais aussi au
regard des conditions de travail ou de la vie sociale et familiale.
Ces préoccupations avaient amené le législateur en 2001, à l’occasion de la
levée de l’interdiction du travail de nuit pour les femmes, à poser le principe
d’un recours exceptionnel au travail de nuit, justifié par la nécessité d’assurer la
continuité de l’activité économique ou des services d’utilité sociale, et à créer un
cadre protecteur du travailleur de nuit.
Or, la tendance observée depuis est celle d’un développement du travail de
nuit, principalement dans le secteur des services et pour la population féminine,
dans un contexte plus général d’accroissement des rythmes de travail atypiques.
C’est aujourd’hui près d’un salarié sur cinq qui travaille habituellement la nuit.
Cette situation et son évolution future, telle qu’elle se dessine à la lumière
des mutations sociétales et économiques en cours dans un environnement
mondialisé, soulignent ainsi les limites de notre droit actuel affirmant le caractère
exceptionnel du travail de nuit. Elles doivent être mises au regard de la véritable
question de santé publique posée, pour un nombre croissant de salariés, par
l’exposition prolongée au travail de nuit.
1
L’ensemble du projet d’avis a été adopté au scrutin public par 95 voix contre 20 et 48 abstentions
(voir le résultat du scrutin en annexe). I - 6
Dans ce cadre, notre assemblée considère que la problématique du travail
de nuit doit désormais faire l’objet d’une double approche.
Dans un souci de protection des salariés, il s’agit avant tout de viser à
limiter l’exercice du travail de nuit, en privilégiant d’autres organisations de
travail. Il s’agit ensuite, pour les secteurs et les emplois exigeant, par nature, un
fonctionnement la nuit, d’améliorer les conditions de travail et la conciliation
entre vie professionnelle et vie familiale et de prévenir, sinon réduire, par tous
moyens les effets néfastes du travail de nuit.
C’est en ce sens que sont formulées un ensemble de propositions, guidées
par la volonté de promouvoir des formes d’organisation du travail qui préservent
la santé des salariés et l’équilibre de leur vie familiale. I - 7
I - L’IMPACT DU TRAVAIL DE NUIT SUR LES CONDITIONS DE
TRAVAIL ET DE VIE DES SALARIÉS
Le travail de nuit repose sur la loi du 9 mai 2001 qui, en se fondant sur le
principe d’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes et sous la
contrainte du droit communautaire, en a levé l’interdiction pour les femmes un
peu plus d’un siècle après son instauration, après de longs débats.
A - EN PRINCIPE EXCEPTIONNEL, LE RECOURS AU TRAVAIL DE NUIT TEND
CEPENDANT À SE DÉVELOPPER EN FRANCE
La loi du 9 mai 2001 a instauré un cadre global s’appliquant à tous les
salariés appelés à travailler la nuit, qu’il s’agisse des femmes comme des
hommes, avec un ensemble de mesures protectrices.
1. Un recours encadré juridiquement
Elle consacre, tout d’abord, le caractère dérogatoire du travail de nuit : son
recours est exceptionnel et doit prendre en compte les impératifs de protection de
la sécurité et de la santé des travailleurs ; il doit être justifié par la nécessité
d’assurer la continuité de l’activité économique ou des services d’utilité sociale.
La loi pose également un certain nombre de principes, d’ordre public,
notamment
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