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Jugement sur le voyage de Bougainville

Étude de cas : Jugement sur le voyage de Bougainville. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Juin 2013  •  Étude de cas  •  1 858 Mots (8 Pages)  •  1 523 Vues

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Les protagonistes du dialogue de Diderot, A et B, discutent du Voyage autour du monde du navigateur français Louis Antoine de Bougainville récemment paru (en 1771). B propose de parcourir un prétendu Supplément qui remet en question certaines prétendues évidences énoncées par Bougainville, premier français ayant fait le tour du monde. Deux passages de ce Supplément sont enchâssés dans la discussion : Les adieux du vieillard, et le long Entretien de l'aumônier et d'Orou.

Chapitre 1 : Jugement du voyage de Bougainville[modifier]

Au moment où il commence, le dialogue a l'air d'être la suite d'une conversation. Les deux personnages attendent que le brouillard se lève pour continuer leur périple. B est en train de lire le Voyage autour du monde de Bougainville. A, qui n'a pas lu cet ouvrage interroge B sur la personnalité de Bougainville (« un homme curieux qui passe d'une vie sédentaire et de plaisirs au métier actif, pénible, usant et dissipé du voyageur ») et sur son voyage, ce qui permet à B de rappeler les grandes étapes de son périple.

Ensuite sont évoquées les difficultés rencontrées : les éléments naturels, les maladies, les dégâts matériels, la difficulté d'avoir des secours. Puis ce sont des considérations sur des événements particuliers : l'attitude colonisatrice des Jésuites au Paraguay et leur expulsion ; la remise en cause du gigantisme des Patagons, tels que les avait décrits Magellan ; la sagesse et la qualité de vie des sauvages, tant que leur sécurité n'est pas en danger ; la présentation d'Aotourou, l'Otaïtien qui accompagna Bougainville à Paris et des remarques sur la difficulté de rendre compte des mœurs européennes tant elles diffèrent des leurs. Le chapitre se termine par des considérations d'ordre météorologique : le brouillard s'est levé, les deux compagnons vont pouvoir continuer leur balade. Devant la curiosité de A, B l'encourage à lire la suite du récit de Bougainville « (...) tenez, lisez, allez droit aux adieux que fit un des chefs de l'île à nos voyageurs (...) ».

Chapitre 2 : Les adieux du vieillard[modifier]

Au moment du départ des Européens, le vieillard, celui qui s'était retiré et enfermé dans un mutisme total à l'arrivée des Européens, figure emblématique de la sagesse, adresse un discours, d'abord à ses compatriotes : il leur reproche de s'émouvoir du départ de ceux qu'il considère comme des envahisseurs, leur rappelant que c'est plutôt leur arrivée sur l'île qu'il faut déplorer. Il les met en garde contre leur éventuel retour, qui serait fatal pour chacun d'eux et il leur prévoit un avenir sombre « (...) un jour, vous servirez sous eux, aussi corrompus, aussi vils, aussi malheureux qu'eux. »

Puis il s'adresse à Bougainville, « le chef des brigands », avec mépris. Il le blâme de son influence néfaste sur les Tahitiens et fait un portrait machiavélique des Européens qui ont eu pour seul but de détruire leur bonheur. Très rapidement le discours se transforme en un éloge de la vie sauvage et un réquisitoire contre les Européens. Il énumère les différents méfaits causés par l'expédition : les dénaturer, éveiller en eux la jalousie et la rivalité, violer leur liberté, voler leurs biens, ne pas les avoir respectés comme eux-mêmes les avaient respectés, les pervertir et leur apprendre le mal. Par delà cette accusation, on peut lire une satire de l'attitude des peuples dits civilisés qui ne sont que « des empoisonneurs des nations ». Pour finir, il implore la malédiction pour Bougainville et son équipage : « Va, et puissent les mers coupables qui t'ont épargné dans ton voyage, s'absoudre et nous venger en t'engloutissant avant ton retour. ».

A et B ne commentent pas vraiment les propos du vieillard mais ils s'attardent à justifier la véracité du discours. En effet, ce passage n'existe pas chez Bougainville et Diderot, pour donner de la crédibilité, feint de supposer que Bougainville a préféré ne pas retenir ce discours pour épargner les Européens. Comme dans les précédents chapitres, le suivant est annoncé. Enfin B fait référence à l'aventure de Barré, cette jeune femme, maîtresse de Commerson, qui avait embarqué à Saint-Malo, déguisée en homme.

Chapitre 3 : Entretien de l'aumônier et d'Orou[modifier]

Le chapitre s'ouvre sur la présentation des deux protagonistes : Orou, l'hôte, âgé de 36 ans, marié et père de trois filles Asto, Palli et Thia, et l'aumônier de l'expédition, du même âge que son hôte. Conformément au code de l'hospitalité, Orou offre une des quatre femmes à l'aumônier pour agrémenter sa nuit. Devant son refus au nom de « sa religion, son état, les bonnes mœurs et l'honnêteté » s'engage une conversation entre les deux hommes : dans un premier temps, Orou invite l'aumônier à se plier à leurs mœurs, et convaincu, le jeune jésuite cède à la tentation et accepte de passer la nuit avec Thia, la plus jeune des filles qui n'a ni mari, ni enfants.

Le lendemain, Orou demande à l'aumônier de lui expliquer ce que signifie le terme « religion ». Il expose la conception chrétienne du monde, œuvre d'un Dieu tout-puissant, éternel et invisible et le code moral chrétien dicté par Dieu, légiférant ce qui est bien et ce qui est mal, ce qui est permis et ce qui est interdit. Orou, dans une longue réplique, démontre au jésuite que les principes divins sont contraires à la Nature et à la Raison. Pour lui, l'homme n'appartient à personne. Il remet en cause le fondement et l'existence des lois morales, sociales et juridiques. Orou fait preuve de bon sens et affirme n'avoir qu'un dessein : faire le bien et respecter la nature. La discussion se poursuit, l'aumônier interroge Orou sur la question du mariage. La définition qu'il en donne est en tout point conforme à l'esprit de nature : « le consentement

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