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Explication linéaire Nuit Rhénane, Apollinaire

Étude de cas : Explication linéaire Nuit Rhénane, Apollinaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  8 Novembre 2020  •  Étude de cas  •  1 325 Mots (6 Pages)  •  4 302 Vues

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Objet d’études : La Poésie du XIXème siècle au XXIème siècle

Œuvre intégrale : Alcools, Apollinaire, 1913.

Poème présenté à l’oral du bac de français : Nuit Rhénane

Introduction :

Ce poème s’inscrit dans une série de 9 poèmes regroupés sous le nom « Rhénanes » qui veut dire « du Rhin » et qui fait référence à la période de vie en Allemagne du poète. C’est là-bas qu’il rencontre Annie Playden, dont il se sent ensorcelé.

Cet amour n’est pas partagé, et inspire le poète. Dans ce poème, on peut supposer qu’il réincarne Annie, son amour perdu, en une figure féminine immortelle et mythologique : l’ondine*.

La forme du poème ressemble fortement au sonnet élisabéthain*, car il se compose de 3 quatrains d’alexandrins en rimes croisées. Mais il se termine par un monostiche*, contrairement au sonnet élisabéthain, qui se termine traditionnellement par un distique*.

Problématique : Comment Apollinaire renouvelle-t-il le sonnet élisabéthain et le lyrisme traditionnel pour exprimer sa confusion et sa solitude face au monde qui l’entoure ?

Plan : I. L’ivresse créative du poète II. Retour à la réalité orchestré III. Tensions entre le fantastique et le réel

I. L’ivresse créative du poète : lyrisme et envoûtement (vers 1 à 4)

a. Lyrisme et musicalité (titre, v1 v2)

« Nuit » dans le titre nous place dans un cadre romantique, lyrique, mais aussi mystérieux. Au vers 1, on peut relever une allitération en [v] : « verre », « vin », et une assonance en [in] « plein », « vin ». Cela renforce la musicalité du poème, et est directement lié à son thème : l’ivresse poétique. Cet effet est amplifié par l’adjectif « trembleur » et la comparaison du tremblement à une « flamme ». La perte d’équilibre est bien mise en avant. V2, l’impératif « écoutez » invite le lecteur à partager cette sensation d’ivresse.

De plus, la musique est très présente dans le poème. Aux vers 2 et 3, les champs lexicaux de la musique et du chant sont présents : « écoutez », « chanson », « lente ». L’expression « la chanson lente » fait certainement référence à Orphée, sa lyre, et la poésie chantée. D’ailleurs l’assonance en [an] ralentie le rythme du poème.

b.Dimension mystique : décor mystique : le complément circonstanciel de lieu « sous la lune » rappelle le cadre nocturne du poème. De plus, « les sept femmes » fait référence aux ondines, mythe germanique qui désigne des créatures féminines vivant en eau douce. Le chiffre 7 est également un chiffre mystique, on parle par exemple des 7 chakras.

Mini-conclusion : Nous pouvons constater dans cette première partie de notre analyse, que la musique est très présente chez Apollinaire, tout comme l’ivresse, le vin et les femmes. Ce lyrisme se veut moderne car il utilise des figures mythologiques et fantastiques pour décrire son état d’ivresse, qu’il faut ici interpréter de manière métaphorique. Il s’agit en réalité d’un état second, l’état dans lequel se met le poète pour créer et trouver l’inspiration poétique. Comme une sorte de « transe ».

II. Un retour à la réalité orchestré (v5 à v8)

a. Le poète devient chef d’orchestre : on retrouve plusieurs impératifs « chantez »v5, « mettez » v7. Il tente de contrôler l’environnement qui l’entoure. Cependant, ce n’est qu’une illusion, car il y a la superposition de deux chants : celui du batelier, et un autre dont on ignore l’origine. Négation partielle au vers 6 nous montre bien que le poète ne veut plus entendre le chant du batelier, celui qu’il ne contrôle pas.

Polyptote : « chantez », « chant ». La musique est très présente. Ce poème fait appel à tous nos sens.

b. Dualité des femmes évoquées : aux vers 7 et 8, le réel revient, et les ondines sont remplacées par des femmes ordinaires du monde réel : « femmes blondes » dont le regard est « immobile », ce qui contraste fortement avec  le verbe d’action « tordre » au vers 4. De plus, ces femmes paraissent plus rassurantes voir dociles. Leurs chevelures sont coiffées « nattes tressées », elles ne sont pas maléfiques.

Mini-conclusion : Dans ce deuxième quatrain, le poète tente d’échapper au maléfice des ondines, et leur chant. Il se place donc comme chef d’orchestre pour contrôler le monde environnant. Les femmes fantastiques laissent donc place à des femmes réelles et calmes. Elles s’opposent  aux figures féminines du premier quatrain.

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