Douglas Mc Gregor 1906-1964 Théorie des X et des Y
Mémoire : Douglas Mc Gregor 1906-1964 Théorie des X et des Y. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar diiserda • 17 Mai 2013 • 2 147 Mots (9 Pages) • 2 046 Vues
Douglas Mc Gregor 1906-1964
Théorie des X et des Y
Psycho-sociologue américain, Douglas McGrégor formule en 1960, dans son ouvrage La dimension humaine de l'entreprise, la théorie X (management autoritaire) et la théorie Y (management participatif.) Une des idées clés de McGrégor est que les divers styles de direction des entreprises résultent directement des convictions et des conceptions de leurs dirigeants : "derrière chaque décision de commandement ou d'action il y des suppositions implicites sur la nature humaine et le comportement des hommes".{mosimage}
La théorie X suppose ce qu'avaient exprimé les tenants du taylorisme (cf. citation de Le Chatelier) : la plupart des êtres humains sont supposés paresseux. Ils n'aiment pas le travail. Ils ont besoin, pour travailler, d'avoir la perspective d'un gain. Ils ne recherchent pas les responsabilités et sont incapables de trouver des motivations dans le travail. Pour les forcer à avancer, il faut mettre en place un certain nombre de mesures de rétorsion.
La théorie Y, au contraire, postule que les individus, en réalité, ont un besoin psychologique qui les pousse au travail. Ils désirent s'accomplir personnellement et progresser dans l'exercice des responsabilités.
Si nous admettons que le travail de Mc Gregor correspond à une théorie de management, nous devons d'abord poser la question de son objet. Quel est-il ? Les X et les Y représentent-ils, pour Mc Gregor des théories sur la nature humaine qui serait orientée structurellement vers le pôle X ou le pôle Y ? Ou bien les X et les Y représentent une typologie de conceptions sur l'homme qui animeraient les dirigeants ? La réponse n'est pas aisée. McGregor indique que l'origine de la théorie X est à rechercher dans la Bible, dans le bannissement d'Adam et Eve du paradis terrestre, (Genèse III, 17) "A l'homme Dieu dit " : Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais interdit de manger, maudit soit le sol à cause de toi ! A force de peine tu tireras subsistance tous les jours de ta vie. Il produira pour toi épines et chardons et tu mangeras l'herbe des champs. A la sueur de ton visage tu mangeras ton pain jusqu'à ce que tu retournes au sol puisque tu en fus tiré."
Mc Gregor retrouve ce classement de l'humanité dans l'Athènes de Périclès du côté de la société Y, et dans Sparte du côté de la société X. Toutefois, ces indications suffisent-elles pour affirmer que McGregor tient les théories des X et des Y pour des théories sur la nature humaine ? Certainement pas. La question est importante, car nous devons savoir si McGregor s'est penché sur la nature humaine ou bien s'il s'est penché sur l'étude des idées et des conceptions des dirigeants. Si McGregor étudie les conceptions de management et non la nature humaine, la référence au bannissement d'Adam, liée à la conception X, indique que notre auteur croit que le Dieu de la Bible est issu d'une conception autoritaire toute humaine, exprimée dans la pensée judéo-chrétienne, projetée ensuite sur la société et sur le travail en particulier. C'est la conception classique des rationalistes allergiques aux considérations religieuses. S'il croit véritablement que les X et les Y sont deux types humains attestés par la Bible, c'est qu'il donne au texte sacré une interprétation à saveur protestante, teinté de prédestination.
Les principales affirmations des théories X et Y, que nous reproduisons ci-après, sont toutes tirées de La dimension humaine de l'entreprise.
Théorie des X
"Théorie X : point de vue traditionnel sur la direction et le contrôle :
1. L'individu moyen éprouve une aversion innée pour le travail, qu'il fera tout pour éviter.
2. A cause de cette aversion caractéristique à l'égard du travail, les individus doivent être contraints, contrôlés, dirigés, menacés de sanctions, si l'on veut qu'ils fournissent les efforts nécessaires à la réalisation des objectifs organisationnels.
3. L'individu moyen préfère être dirigé, désire éviter les responsabilités, a relativement peu d'ambition, recherche la sécurité avant tout". (p 28)
Théorie des Y
Les hypothèses fondamentales que l'on trouve dans la Théorie des Y sont tout à fait opposées à celles de la Théorie des X.
"1. La dépense d'effort physique et mental dans le travail est aussi naturelle que le jeu et le repos. L'individu moyen n'éprouve pas d'aversion innée pour le travail. Dans certaines conditions contrôlables, le travail peut être une source de satisfaction (et sera volontairement accompli) ou une source de sanction (et sera évité si possible).
2. Le contrôle externe et la menace de sanction ne sont pas les seuls moyens pour obtenir un effort dirigé vers des objectifs. L'homme peut se diriger et se contrôler lui-même lorsqu'il travaille pour des objectifs envers lesquels il se sent responsable.
3. La responsabilité envers certains objectifs existe en fonction des récompenses associées à leur réalisation. La plus importante de ces récompenses, c'est à dire la satisfaction de l'ego et du besoin de réalisation de soi, peut s'obtenir directement par l'effort dirigé vers les objectifs.
4. L'individu moyen apprend, dans les conditions voulues, non seulement à accepter, mais à rechercher les responsabilités. Le fait d'éviter les responsabilités, le manque d'ambition, l'importance conférée à la sécurité sont généralement les conséquences de l'expérience et non pas des caractéristiques innées de l'être humain.
5. Les ressources relativement élevées d'imagination, d'ingéniosité et de créativité pour résoudre les problèmes organisationnels sont largement et non pas étroitement distribuées dans la population.
6. Dans les conditions de la vie industrielle moderne, le potentiel intellectuel de l'individu moyen n'est que partiellement employé". (p 40)
Revenons encore une fois à l'objet d'étude de McGregor. Les deux grandes catégories de management (directif et participatif) résultent-elles des conceptions des managers ou bien les X et les Y désignent-ils deux pôles d'une nature humaine qui expliquerait le management orienté
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