Croissance et développement
Dissertation : Croissance et développement. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar 0625252721 • 10 Novembre 2018 • Dissertation • 4 471 Mots (18 Pages) • 1 683 Vues
La finalité de la croissance : le développement
Cours fiché par Yassine ABOUKIR
Introduction :
« La croissance est un critère nécessaire, mais insuffisant pour le développement » Harry Truman (45-53)
La croissance économique lorsqu’elle est plus élevée que celle de la population, se traduit par une hausse du niveau de vie mesuré par le PIB par tête.
- Cette hausse des richesses matérielles par habitant signifie-t-elle une augmentation du bien-être des populations, développement humain ?
- L’accumulation des capitaux est-elle suffisante pour assurer une meilleure qualité de vie pour la population ?
- La croissance n’a-t-elle pas des effets négatifs sur la qualité de vie des personnes ?
- Comment s’y prendre pour mesurer l’amélioration du bien-être des individus ?
- Le développement actuel est-il durable ? Quels indicateurs doit-on prendre en compte pour s’assurer que les générations futures auront la possibilité de bénéficier du même bien-être que celles actuelles ?
- Quelle politique l’Etat peut-il mener en faveur du développement durable ?
- La croissance peut favoriser le développement:
- Lien entre croissance et développement :
- Définition :
Le développement économique correspond, selon François Perroux, à « l’ensemble des transformations des structures économiques, sociales, institutionnelles et démographiques qui accompagnent la croissance, la rendent durable et, en général, améliorent les conditions de vie de la population ».
Le développement économique peut s’accompagner d’un développement humain défini par Mahbub ul Haq et Amartya Sen comme un processus « d’élargissement du choix des gens » (La théorie des « capabilités ») mettant en avant la liberté de jouir d’une bonne santé, être éduqué et avoir accès aux ressources nécessaires pour jouir d’un niveau de vie décent.
- Corrélation entre la croissance et développement :
Il existe une corrélation positive entre la croissance économique et le développement humain. Dans la plupart des pays du monde, un taux de croissance du PIB par tête élevé s’accompagne d’une hausse de l’IDH qui a tendance à converger vers les standards plus élevés. Ainsi, entre 1980 et 2011, le PIB par tête de la Chine s’est accru de 7.8% par an en moyenne ce qui s’est traduit par une hausse annuelle moyenne de l’IDH de 1.73. Dans le sens inverse, les éthiopiens qui ne connaissaient qu’une hausse de leur niveau de vie que de 1.6% ont vu leur IDH stagner. Le rapport sur le développement humain 2010 décrit cette progression du développement humain à partir d’une batterie d’indicateurs : Part de l’agriculture dans la VA, espérance de vie, nombre d’abonnés au téléphone pour 100 habitants.
La croissance économique a donc été favorable au développement humain pour plusieurs raisons :
- La croissance s’accompagne des transformations structurelles qui améliorent la qualité de vie des populations et l’efficacité des organisations économiques.
- L’accumulation de richesses permet de mieux satisfaire les besoins des populations. D’une part, l’Etat, par des recettes fiscales et sociales plus importantes, va pouvoir financer les infrastructures qui élèvent le niveau de productivité par tête des populations. D’autre part, les individus, en s’enrichissant vont diminuer leurs dépenses des besoins primaires pour se donner à la satisfaction des besoins secondaires (santé, éducation, loisirs ...) qui vont améliorer leur qualité de vie.
- La croissance fait reculer la pauvreté, situation dans laquelle un individu ou un ménage n’arrive pas à satisfaire ses besoins physiologiques (pauvreté absolue) ou ses besoins sociaux (pauvreté relative), parce qu’elle augmente le niveau de vie des personnes ce qui leur permet de dépasser le seuil de pauvreté (1.25$ par jour et par personne selon la Banque Mondiale) ainsi que l’Etat se livre à une redistribution des richesses sous formes des prestations d’assistance aux pauvres.
- La croissance et le développement s’entretiennent réciproquement :
On aboutit à un cercle vertueux entre croissance et développement. La croissance économique offre les richesses qui permettent aux populations d’accéder à un bon niveau de santé, à un meilleur niveau éducatif parce qu’il existe une corrélation positive et statistiquement significative entre le niveau des revenus et le niveau d’éducation et de santé. Le revenu est un indicateur synthétique de l’accès de la population aux ressources nécessaires dont elles ont besoin pour se nourrir, se loger, se vêtir et élargir leurs possibilités (les lois d’Engel). Une partie de ces richesses va être prélevée par l’Etat qui va investir dans les infrastructures nécessaire à la croissance. Donc assurer le développement humain de la population. En retour, le système productif et la population seront plus efficaces ce qui accélérera la croissance.
- La mesure de l’évolution du bien être :
Pour mesurer l’évolution du bien être, on peut adopter deux types de mesures :
- Une mesure objective qui consiste à construire des indices synthétiques qui sont une moyenne pondérée d’indicateurs reflétant plusieurs dimensions. Ainsi l’indice de la santé sociale prend en compte des indicateurs économiques et sociaux qui montre que le bien être recule ou stagne dans les pays développés malgré l’augmentation du PIB
- Une mesure subjective, fondée sur les réponses que fournissent les individus lorsqu’on leur demande par exemple s’ils sont heureux ou satisfaits de la vie qu’ils mènent. Or, dans les pays riches, l’augmentation du PIB ne se traduit point par une amélioration du degré de satisfaction des populations.
- La croissance n’assure pas toujours le bien-être des populations :
- La corrélation entre la hausse du PIB/tête et le bien être n’est pas assurée :
La croissance ne se traduit pas toujours par une amélioration du degré de satisfaction des populations. On constate qu’à partir du seuil de 15 000 dollars par habitant, il n’y a plus de corrélation positive entre l’accroissement de la richesse distribuée et l’IDH ni avec le degré de satisfaction des populations. Le bien être ne peut pas se confondre avec la richesse matérielle. C’est le paradoxe d’Easterlin qui l’a mis en évidence c'est-à-dire que l'augmentation du revenu ne s'accompagne pas toujours d'un accroissement proportionnel du bonheur. Easterlin a observé que malgré l’accroissement du PNB par tête entre 1973 et 2003 la proportion des américains se déclarant « très heureux » n’aurait pas augmenté.
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