Croissance des produits biopolymères
Commentaire de texte : Croissance des produits biopolymères. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar emarie • 16 Décembre 2014 • Commentaire de texte • 915 Mots (4 Pages) • 695 Vues
uun marché microscopique au regard des 7,2 millions de tonnes de plastique d'origine fossile produites en France. « Mais, rappelle le dirigeant, notre groupe n'en fabriquait pas il y a quatre ans et nous espérons passer à terme la totalité de notre production en biopolymère. » Un pari audacieux, auquel John Persenda, 70 ans, ingénieur chimiste entré dans l'emballage par hasard en 1976, croit fermement. A l'époque, il avait redressé en quelques mois une société en cessation de paiement. « Le marché est là, affirme le PDG. En 2011, nous monterons nos capacités à 30 000 tonnes, puis à 100 000 en 2020. » Un seuil qui devrait lui permettre de diviser par deux le coût de revient des sacs, d'autant que l'outil de production de sacs traditionnels ne nécessite que peu d'adaptation pour passer au bioplastique. « Son prix a déjà beaucoup baissé. Mais quand le prix de la matière première d'origine renouvelable sera équivalent à celui des énergies fossiles, le marché basculera et nous serons prêts », juge-t-il. Car, pour ce prosélyte de la pomme de terre, l'avenir passe par le développement de ces produits issus du végétal.
Principal maître à bord avec 66 % du capital de l'entreprise, John Persenda a joué la carte des bioplastiques en procédant à deux acquisitions. Premier virage avec le rachat du laboratoire allemand Biotec en 2005. Détentrice de 200 brevets dans le domaine des plastiques d'origine renouvelable, cette entité est à l'origine du Bioplast, une résine compostable qu'utilise le groupe Sphère pour fabriquer ses sacs biodégradables. Deuxième étape : la prise d'une participation majoritaire en 2007 dans le capital d'AdventAgri, une société créée par le Syndicat des producteurs de pommes de terre de Champagne-Ardenne pour reprendre l'exploitation de la féculerie d'Haussimont (Marne). Ces rachats lui ont apporté la compétence technique sur ces matériaux et l'accès à la matière première. Une spécificité sur laquelle compte le groupe pour s'imposer. Face à lui, de gros concurrents, comme l'italien Novamont, qui dispose de 60 000 tonnes de capacités de production de sa résine à base de maïs Mater-Bi. Mais aussi le français Limagrain, avec sa Biolice obtenue à partir du blé (10 000 tonnes par an), ou l'américain NatureWorks (Cargill), le leader mondial du PLA (acide polylactique), avec 140 000 tonnes de capacités annoncées.
Mais la croissance de Sphère ne se joue pas que dans les champs de pommes de terre. En quatorze ans, le groupe a procédé à sept autres acquisitions stratégiques. Une démarche qui tranche avec celles de la majorité des entreprises de taille intermédiaire. Et qui lui a permis de passer de 48 millions d'euros de chiffre d'affaires en 1994, à 275 millions en 2005. Sphère réalise aujourd'hui 375 millions d'euros de chiffre d'affaires avec 1 335 salariés. Chaque année, 7,5 milliards de sacs sortent de ses usines. Une croissance rapide pour une entreprise dont le site le plus performant est basé à Ouville-la-Rivière (Seine-Maritime) et emploie 180 personnes. Pour financer cette croissance, John Persenda s'est contenté de ses propres ressources et du soutien de ses banques. « Etre coté est trop contraignant pour une société de notre taille, explique le dirigeant. Nous pouvons prendre la
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