Rin 1022 TN, négociation collective
Étude de cas : Rin 1022 TN, négociation collective. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Joannie Tremblay • 27 Juillet 2018 • Étude de cas • 2 212 Mots (9 Pages) • 2 232 Vues
RIN 1022
Négociation collective
Contemporaine
Réponse 1
Dans le cadre d'une négociation collective, les parties émettent des positions initiales sur divers sujets qui seront discutés à la table de négociation par le comité patronal et le comité syndical. Au courant des discussions, un jeu de négociation va s'installer de manière à apporter la partie adverse le plus près de sa position. Hors, suite aux différentes discussions et affirmations, certains éléments resteront dans l'impasse. C'est à ce moment, la phase critique, que les parties feront appel à leur puissance afin de convaincre l'autre d’adhérer à leurs idées et de modifier leurs positions. Cette puissance est directement reliée aux deux parties qui négocient et elle provient de la dépendance qui existe entre les parties et des moyens à leur disposition pour exploiter la dépendance de l'adversaire.
La notion d'interdépendance entre les parties est essentielle à la relation d'emploi, puisque l'employeur a besoin de la force de travail pour atteindre ses objectifs et les syndiqués ont besoin du salaire obtenu par leur emploi pour combler leurs besoins essentiels soit se nourrir et se loger1. De plus, les employés désirent généralement augmenter leur qualité de vie en acquérant divers produits de luxe, comme une maison plus grande, une voiture plus récente ou encore se payer un voyage. Hors, ces derniers après avoir payé pour obtenir les besoins de base ne possède généralement plus assez d’argent pour s’offrir ces produits de luxe. Ainsi, selon leurs besoins et/ou leur capacité d’emprunt, ils se dirigent soit vers les compagnies de crédit et/ou les institutions bancaires. Ils deviennent alors prisonniers de leur endettement.
Tel que présenté dans le modèle d'interdépendance des parties de Bacharach et Lawler (1988), «Comme dans les modèles du monopole bilatéral où les parties tirent leur puissance de la position monopolistique qu'elles occupent, cette dépendance reposerait d'abord sur les solutions de rechange dont elles et leurs vis-à-vis disposent. La dépendance d'une partie pour son vis-à-vis serait également en fonction de l'engagement de cette dernière envers l'enjeu de la négociation » 2 L'engagement des parties est défini par l'importance qu'ils apportent à un éventuel règlement négocié ainsi que de l'urgence de leur besoin, c'est-à-dire le temps qu'ils peuvent passer à attendre le dénouement du conflit.
La réduction de la marge de manœuvre des différents ménages atteint donc la capacité d'avoir des solutions de rechange dans le cadre d'un conflit de travail. En effet, les économies étant diminuées, il est difficile pour les employés de combler une perte de revenus. De plus, les engagements financiers faits auprès des institutions de crédit doivent être honorés puisqu'un manquement à ces obligations pourrait apporter le ménage en situation de faillite. Cette faible marge de manœuvre financière rend plus dépendants les syndiqués envers l'employeur. Cette plus grande dépendance, les rend moins enclins à supporter un arrêt de travail. La grève devient donc une alternative peu intéressante. Ce qui se traduit par une diminution des moyens à la disposition du syndicat, donc de sa puissance.
Lorsque les syndiqués présentent un niveau d'endettement plus élevé, leur niveau d'engagement est alors augmenté. La faible présence d'économie, associée à la pression des créanciers augmente pour eux l'urgence de régler le confit le plus rapidement possible. Ils souhaitent également conserver leur niveau de vie, donc à ne pas diminuer de salaire. Ils accordent alors une grande importance à l'enjeu salarial et à un règlement de celui-ci. Ce niveau d'engagement élevé des employés augmente la puissance de l'employeur.
Finalement, tel que le décrit le modèle d'interdépendance des parties de Bacharach et Lawler, la diminution des solutions de rechange associée à une augmentation du niveau d'engagement des salariés, le tout provoqué par le haut niveau d'endettement des ménages canadiens, augmente la puissance de l'employeur. Ainsi, le syndicat perd du pouvoir et doit davantage négocier et modifier ses positions afin d'éviter à ses membres une perte de revenus qui pourrait les placer dans une position financière précaire voire même la faillite. Dans le cadre de cette perspective économique, les grèves ne constituent alors plus le moyen de pression privilégié par les syndicats.
Réponse 2
Le bluff est utilisé dans une négociation afin de montrer à l’autre partie que les demandes sont grandes et très et exigeantes. Par la suite, celui-ci fera une contre-offre probablement ridicule et ainsi de suite jusqu’à ce que les deux partis trouvent un terrain d’entente. Plus les demandes de départ sont élevées, plus la partie inverse aura l’impression d’avoir gagné sa négociation si au final les deux s’entendent sur ce qu’ils souhaitaient RÉELLEMENT avoir / donner.
Réponse 3
Le modèle présenté par Bacharach et Lawler démontre que le pouvoir de négociation ou le rapport de force est tributaire de la dépendance d’une partie vis-à-vis de l’autre. Il faut tenir en compte la capacité individuelle ou collective d’entraver la capacité de production, celle-ci doit donc être évaluée dans son ensemble. Le niveau de dépendance des parties affecte leur capacité d’action et augmente ou diminue leur puissance. Ainsi, plus une partie est dépendante, moins elle est puissante. Cette évaluation de la dépendance se fait selon six grands facteurs : les facteurs financiers, les facteurs économiques, les facteurs politico-légaux, les facteurs organisationnels, les facteurs psychologiques et les facteurs résiduels ou ce qui avantage ou désavantage le vis-à-vis. L’évaluation de la situation doit également prendre en compte la présence de solutions de rechange ainsi que le niveau d’engagement de chaque partie afin d’obtenir une évaluation adéquate des puissances présentes dans le conflit. Les solutions de rechange qu’emploient les parties ont pour objectif de mettre à profit la dépendance de l’autre ou de leur relative indépendance. Cette modification de la dépendance permettra d’obtenir des concessions ou d’éviter d’en faire. Les solutions de rechange sont alors établies à partir des ressources disponibles. Dans le modèle de Bacharach et Lawler l’engagement est défini par :
- L’importance de ce qui est recherché chez le vis-à-vis;
- L’urgence de ce besoin.
En d’autres mots, plus une partie juge important l’enjeu et plus elle souhaite le régler rapidement, elle est davantage engagée envers la négociation, ce qui augmente son niveau de dépendance et avantage son adversaire. C’est le lien de dépendance entre les parties qui influence leur puissance et qui améliore la situation de l’un et diminue la puissance de l’autre.
Dans le cas de Couche-Tard, les employés se sont tournés vers le régime juridique. L’employeur utilise ici un cas de force, qui explique que si la partie employés n’accepte pas leurs offres, ils fermeront de nouveaux établissements. Ce n’est alors qu’une question de temps pour la partie patronale avant de mettre à exécution le seul moyen dont elle dispose dans ce conflit et cela pourrait amener la partie employés à faire des compromis. Les employés ont besoin d’un travail et la partie patronale a besoin d’employés fin de maintenir le bon fonctionnement de ses établissements. C’est de cette manière que l’on peut bien analyser la situation par rapport au modèle d’interdépendance des parties de Bacharach et Lawler, car le pouvoir de négociation et la force de travail découlent de la dépendance d’une partie vis-à-vis de l’autre, dans le sens que l’employeur a besoin de ses employés, mais les employés ont besoin d’un salaire adéquat.
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