Le lyrisme
Étude de cas : Le lyrisme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 13 Novembre 2012 • Étude de cas • 409 Mots (2 Pages) • 1 853 Vues
Le lyrisme correspond à la fonction expressive (ou fonction émotive) du langage, relative à l'émetteur. Roman Jakobson la définit ainsi : « elle vise à une expression directe de l'attitude du sujet à l'égard de ce dont il parle »[7]. Centré sur l'expression de l'émetteur, le lyrisme privilégie l'utilisation du « je » : c'est le cas de la poésie lyrique où le poète exprime sa sensibilité et sa subjectivité que symbolise le Pélican (Nuit de mai) d’Alfred de Musset. Mais cette poésie va au-delà de la confidence pour exprimer l’humaine condition et Victor Hugo proclame dans la Préface des Contemplations : « Quand je parle de moi, je vous parle de vous ! ». La poésie lyrique présente d'ailleurs parfois une forme plus impersonnelle en utilisant la 3e personne pour dire une émotion que chacun peut reconnaître comme dans Colloque sentimental de Verlaine (Fêtes galantes).
On peut noter cependant que l'expression lyrique est également souvent associée à la fonction conative : l'emploi de la 2e personne impliquant le récepteur dans le jeu des sentiments de l'émetteur. L'illustrent parfaitement les poèmes d'amour adressée à l'aimé(e) ; quelques exemples : Pierre de Ronsard, Mignonne allons-voir - Guillaume Apollinaire, L'Adieu, (Alcools) - Paul Éluard, La courbe de tes yeux, Capitale de la douleur - Jacques Brel Ne me quitte pas. La deuxième personne peut aussi désigner le lecteur (Au Lecteur, Charles Baudelaire) ou l'humanité (Frères humains..., Villon) ou une divinité (À Villequier – Hugo).
Expression de l'émotion, le lyrisme privilégie des genres particuliers comme l'élégie ou la célébration (Saint-John Perse, Éloges - Jean Giono, Le chant du monde – Le Clézio : Le chercheur d'or) variant les tons du chuchotement au cri, exprimant le bonheur, l'exaltation comme la douleur, le désarroi ou le sentiment du tragique. Par ailleurs, partant des réactions et des sentiments du locuteur mais cherchant à toucher l'autre, le lyrisme ne doit pas être dissocié complètement de la poésie engagée ou épique aux buts plus extérieurs.
Lyrisme : expression poétique au-delà de l'expression de l'intime[modifier]
Joueuse de lyre.Le lyrisme, plus large et plus profond, dépasse le sentimentalisme et l'effusion pour s'appliquer à une fonction plus fondamentale du poète, celle du maître du verbe. Le lyrisme serait alors davantage le travail sur les mots, les images, les rythmes et les sonorités, le poète se faisant le truchement des « Voix intérieures » qui l'animent [8]. C'est cet élan créateur qui, passant par une aventure verbale, peut le faire atteindre au sublime.
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