Description et analyse d’une situation de gestion de classe
Étude de cas : Description et analyse d’une situation de gestion de classe. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar So Sinvoi • 11 Septembre 2019 • Étude de cas • 3 120 Mots (13 Pages) • 1 185 Vues
Diplôme Universitaire
Description et analyse d’une situation de gestion de classe
Année 2018-2019 Module C
INTRODUCTION
Je suis enseignante stagiaire au Lycée professionnel privé Saint Joseph à Nevers, qui fait partie du Centre Scolaire Notre Dame. J’enseigne cette année les Sciences et Techniques Médico-Sociales, auprès de classes de troisième, option découverte professionnelle, et de seconde en baccalauréat professionnel Accompagnement Soin et Service à la Personne (ASSP). Le pôle 2 d’enseignements professionnels se décline en Techniques Professionnelles et Technologie Associée « Animation Education à la Santé » et en savoirs associés « Sciences Médico-Sociales ».
Dans le cadre de la validation du Module C, j’ai choisi d’analyser une situation que j’ai vécue l’an dernier : c’était ma deuxième année d’enseignement en tant que professeure contractuelle (maître auxiliaire), avec cinq disciplines réparties sur deux établissements. Avant cela, j’avais exercé dans le secteur de la recherche biomédicale, ma posture d’enseignante était donc à adapter au vu de mes expériences professionnelles passées. Ce travail attestera de la recherche et de l’élaboration de ma posture d’enseignante, encore incertaine et testant le concept d’autorité auprès d’adolescents, en lien avec les spécificités de la filière.
Il me tenait à cœur de présenter cette situation car je me suis beaucoup questionnée après l’avoir vécue, me demandant si j’avais eu raison d’agir de cette façon. Elle me semble éloquente pour la problématique à comprendre ici, et suffisamment récente pour que je réussisse à la restituer et à en faire une analyse réflexive.
Dans un premier temps, je vais présenter la situation, ensuite j’en proposerai une analyse générale puis personnelle en décrivant mon ressenti et la réponse éducative que j’ai donnée à ce moment. Pour cela, j’exposerai ma réaction, les conséquences réelles et celles que j’ai pu imaginer, et les solutions que j’aurais pu retenir avec le recul.
I – Description de la situation
La situation se déroule en décembre 2017, juste avant les vacances de Noël. J’enseigne depuis septembre 2017 dans cet établissement, j’ai donc fait la connaissance des élèves de terminale ASSP à la rentrée. Lors de mon premier cours, je leur ai fait remplir une fiche de renseignements détaillée pour connaître leur milieu familial, ainsi que leurs habitudes de vie et de travail. Les élèves reviennent d’un stage de quatre semaines en structures après seulement trois semaines de cours à la rentrée, et six semaines après les vacances de la Toussaint. N’ayant avec eux qu’une séance de 55 minutes une fois par semaine en Prévention-Santé-Environnement, je les ai peu vus depuis le début de l’année. Néanmoins, j’ai rapidement perçu des tensions au sein de la classe, et des « clans » déjà formés. Après m’être renseignée auprès de mes collègues sur l’ambiance générale, j’apprends que ce climat délétère date déjà de l’année de seconde, et que les scissions existent donc depuis deux ans.
Cette séance a lieu le jeudi en dernière heure, les élèves sont souvent dissipés et tendus en cette fin de journée, il est compliqué de maintenir leur attention dans une discipline qu’ils considèrent comme secondaire par rapport aux autres enseignements professionnels. Nous avons commencé à aborder l’analyse des risques, nous avons choisi et décrit une situation professionnelle à risque en lien avec leurs lieux de stage. Je leur ai demandé de faire un schéma de processus d’apparition du dommage (PAD), sans proposer de travailler en binôme ou en groupe car maîtrisant encore mal les différentes modalités de travail qui s’offrent à moi. Ils travaillent donc de façon individuelle, et je passe dans les rangs pour vérifier que tout est bien compris et que la consigne est respectée.
A la fin du temps imparti pour cet exercice, je corrige en traçant au tableau ce schéma, ce qui m’oblige à tourner le dos aux élèves. J’entends alors des éclats de voix provenant du fond de la classe, et lorsque je me retourne, deux jeunes filles, que je nommerai Stéphanie et Elise pour préserver leur anonymat, en interpellent une troisième, que j’appellerai Sonia. Je leur demande ce qu’il se passe et pourquoi elles haussent le ton et règlent leurs comptes pendant le cours, mais elles ne m’écoutent pas et s’emportent. Stéphanie insulte alors la mère de Sonia, cette dernière réagit immédiatement en se mettant dans un état d’angoisse et en criant à Stéphanie qu’elle n’a pas le droit de lui parler de sa mère. Plusieurs élèves prennent parti pour l’une ou l’autre jeune fille, et le cours dégénère rapidement. Je demande à Sonia de se calmer mais elle s’est levée et est dans un état proche de la spasmophilie, c’est pourquoi une de ses camarades me dit que Sonia doit sortir car ce n’est pas la première fois qu’elle vit ce type de crise, et se propose de l’accompagner. Ne voyant pas d’autre solution, je les laisse sortir toutes les deux afin que Sonia respire et reprenne ses esprits, et qu’elle s’éloigne de Stéphanie et Elise, qui continuent de commenter la situation de manière agressive. Je leur demande des explications, elles ne veulent pas me dire ce qui a provoqué la dispute, et laissent seulement entendre que Sonia se sert du sujet de sa mère, qui est apparemment un sujet sensible, pour se faire passer pour une victime. Elles ne veulent pas m’en dire plus, je décide donc de reprendre la séance, tout en m’inquiétant de ne pas voir revenir Sonia et sa camarade. Elles finissent cependant par réintégrer le cours, mais Sonia est totalement fermée et imperméable à ce qui l’entoure. A la fin de la séance, je retiens les élèves concernées et leur fais savoir que j’informerai leur professeur principal de la situation. La journée de cours est terminée, les élèves sont pressées de rentrer chez elles et ne s’attardent pas car elles ont des bus à prendre, elles sont réfractaires au dialogue. C’est la dernière heure de cours que j’ai avec la classe avant les vacances de Noël, je n’ai pas l’occasion de les revoir avant trois semaines. La situation en reste donc là pour le moment.
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