DEUXIÈME DEUXIEME ÉPREUVE D’ADMISSION CRPE - Connaissance du système éducatif : Étude de dossier
Dissertation : DEUXIÈME DEUXIEME ÉPREUVE D’ADMISSION CRPE - Connaissance du système éducatif : Étude de dossier. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mxll. Muslimah • 6 Mai 2021 • Dissertation • 3 063 Mots (13 Pages) • 535 Vues
CONCOURS DE RECRUTEMENT DE
PROFESSEURS DES ECOLES
DEUXIÈME ÉPREUVE ORALE D’ADMISSION
Connaissance du système éducatif
Étude de dossier
« Depuis 3 ans la France se mobilise enfin contre le harcèlement entre les élèves ». Ce sont les mots du pédagogue français Éric Debarbieux. Le harcèlement est un fléau en milieu scolaire. Il affecte les élèves sur leur santé, leur bienêtre et sur leur épanouissement à l'École. Le dossier qui nous a été présenté traite du climat scolaire et du harcèlement à l'École et se compose de 3 textes. Le texte 1 s'intitule Le harcèlement à l'école : définition et conséquences, écrit par Éric Debarbieux, posté le 26 novembre 2013 sur la page Facebook Éducation parents-profs. Il y définit ce qu'est le harcèlement scolaire et ses conséquences. Le texte 2, extrait de l'article Le cyberharcèlement entre ados, de Anne-Laure Vaineau, datant de juillet 2011, explique ce qu'est le cyberharcèlement et propose une mesure de prévention. Enfin, le texte 3 issu du dossier de presse Non au harcèlement : " Le harcèlement, pour l'arrêter, il faut en parler ", de Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’Éducation Nationale, publié le 09/11/2017, traite des enjeux du harcèlement scolaire au niveau de la santé, de la scolarité et du développement de l'élève. Il y présente les objectifs du ministère de l'Éducation nationale concernant ce problème.
Ce thème « Le harcèlement à l’école » évoque une forme de violence non apparente et pourtant bien réelle dans les établissements scolaires. C’est pourquoi il est intéressant de s’interroger : Dans quel mesure le harcèlement scolaire impact-il sur le devenir des élèves en tant que futurs citoyens ? L'étude des documents du corpus nous permettra de déterminer dans un premier ce qu'est le harcèlement et ses conséquences. Puis dans un second temps, nous évoquerons les mesures préventives mis en place pour lutter contre le harcèlement. Par ailleurs, dans les deuxièmes et troisièmes parties de cette dissertation, nous répondrons aux deux questions qui nous ont été proposés dans ce dossier.
Dans cette première partie nous définirons tout d’abord ce qu’est le harcèlement, son sens et ses manifestations. Puis, nous en verrons les conséquences tant du point de vue de la victime (harcelé) que de l’agresseur (harceleur).
Nous pouvons considérer qu’il y a harcèlement lorsque des agressions se répètent et s’inscrivent dans le temps. De même que, lorsque la relation entre la victime et l’agresseur (ou les agresseurs) est asymétrique. C’est-à-dire que l’agresseur est (ou les agresseurs sont) en position de force et de domination sur la victime. Il est important de noter que dans un contexte scolaire, le harcèlement fait intervenir trois acteurs : l’agresseur, la victime et le témoin.
Le harcèlement se définit alors en une série de "micro-violences". Ces micro-violences dont il est question sont en fait des actes de violence (verbales, physiques ou psychologiques), souvent considérés à tords comme banales. Ceux-ci peuvent prendre de nombreuses formes plus ou moins visibles. Nous pouvons en citer quelque exemple : les jets d’objets, les pincements ou tirages de cheveux, les moqueries ou insultes, les surnoms ridicules et méchants, le racket, la propagation de rumeurs, la mise à l’écart, et cette liste est non exhaustive.
Depuis le développement du numérique et avec l’émergence d’internet, une nouvelle forme de harcèlement voit le jour : le cyberharcèlement. Lynchages médiatiques, messages d’insultes ou de menaces, commentaires haineux et violents sont les nouveaux modes de harcèlement que nous voyons aujourd’hui circulés sur bon nombre de réseaux sociaux, de blogs ou de médias. Ce nouveau type de harcèlement est favorisé par l’anonymat et l’absence de contrôle d’identité, ce qui permet aux harceleurs d’agir ouvertement et en toute "liberté et discrétion".
Certains de ces actes sont à priori considérés anodins car courants dans le quotidien des élèves. Néanmoins, ils ne sont pas pour autant sans conséquences. Ainsi, le pédagogue Éric Debarbieux dit à ce propos dans son article (texte 1) : « […] derrière ces violences banales pouvaient se cacher une immense souffrance. En effet, la tendance est trop souvent de minorer les micro-violences qui forment la trame du harcèlement. »
À partir des documents 1 et 3, nous apprenons que des enquêtes de victimisation sont menés afin de mesurer les violences qui ont lieu en milieux scolaires. L’enquête menée par l’UNICEF en 2011, révèle que « 10 % des élèves en école primaires cumulaient la majorité des agressions et que 6 % pouvaient être considérés victimes d’un harcèlement sévère. ». Nous savons qu’en France près de 6 700 élèves sont inscrits dans un établissement du premier degré. Après un rapide calcul, on peut constater que ces 6 % d’élèves victimes d’harcèlements sévères correspondent à 408 élèves inscrits en école primaire. Ce nombre est non négligeable conte tenue des conséquences graves qu’engendraient le harcèlement sur les victimes. Les conséquences du harcèlement chez la victime sont multiples, difficiles à détecter et ont lieu à court ou long terme. Nous pouvons citer en exemple : le refus d’aller à l’école, l’absentéisme, le décrochage scolaire, la détresse psychologique, les troubles psychosomatiques (tels que les maux de ventre, les maux de tête et l’anxiété), le sentiment de mal-être physique, la perte d’estime de soi, et encore une fois cette liste est non exhaustive. Dans des cas extrêmes, le harcèlement peut conduire la victime au suicide. Rappelons-nous de la vidéo de cet enfant de 7 ans, diffusée sur les réseaux il y a 2 ans et relayée par France TV Info, nous racontant en pleurant qu’il se faisait taper tous les jours à l’école. Dans cette vidéo l’enfant nous faisait part de son envie « de rejoindre le bon Dieu », disait-il. Des mots forts et lourds de sens pour un enfant de cet âge. Un enfant qui est harcelé à l’école s’en remet difficilement en grandissant, puisque cela le marque toute sa vie.
Les victimes ne sont cependant pas les seuls à subir des conséquences du harcèlement. Toujours dans ce premier texte, nous apprenons qu’une recherche menée par l’université de Cambridge a montré que ces petits harceleurs de l’école, vivraient plus tard dans leur vie d’adultes des difficultés liées à l’emploi, des difficultés dans leurs couple et que certains d’entre eux auraient même des problèmes avec la justice.
Nous avons évoqué plus haut qu’en milieu scolaire le harcèlement faisait intervenir trois acteurs : l’harceleur, la victime et le témoin. Si nous avons exposé les effets qu’avaient le harcèlement sur les victimes et les agresseurs, nous n’avons que mentionné le témoin sans avoir évoqué quel était son rôle. Est considéré témoin, toute personne "spectateur" d’acte de violence. Celui-ci peut être un élève, un enseignant, un parent d’élève ou un membre de l’équipe pédagogique. Il est de son devoir d’agir lorsqu’il est témoin d’une situation apparentée au harcèlement, en s’interposant (si c’est un adulte) ou en rapportant les faits à un adulte (si c’est un enfant). Il est recommandé à l’adulte de demander à chaque élève de quoi s’agit l’affaire et de faire entendre les deux versions, aussi bien celle de la victime que celle des harceleurs, afin qu’aucune des parties ne se sentent léser.
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