La contention IDE 2ème année
Étude de cas : La contention IDE 2ème année. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar AntoineD20 • 17 Juin 2023 • Étude de cas • 2 550 Mots (11 Pages) • 258 Vues
Analyse de situation : la contention
Contexte de la situation
Actuellement en deuxième année de formation en soins infirmiers, j’effectue mon stage du Semestre 4 dans un hôpital public sur la commune d’Hyères dans une unité qui accueille des patients adultes polyhandicapés à troubles sévères du comportement.
L’unité dans laquelle se déroule mon stage est une Maison d’Accueil Spécialisé (MAS). Elle s’étend sur deux étages. Le premier étage est composé de 8 chambres de 3 à 5 lits, mitoyennes aux salles de bains. Le rez-de-chaussée se compose de 2 salles de vie, 1 salle de soins avec une bureau infirmier, 1 office alimentaire, 1 salle de changes, 1 salle de bain thérapeutique, 1 salle d’activités esthétiques, 1 salle snoezelen, 1 salle d’activités ludiques, 1 salle de détente pour le personnel soignant ainsi qu’1 bureau accueillant le cadre de la santé.
L’unité accueille 35 résidents dont 21 femmes et 14 hommes. La moyenne d’âge est de 46 ans. Le plus jeune est âgé de 21 ans, la plus âgée de 64 ans. En moyenne, ils résident dans l’unité depuis 39 ans. Seuls 5 résidents sont mobiles, les autres se déplacent en fauteuils roulants. La majorité des résidents communiquent de manière non verbale. Trois quarts des résidents sont gravement dépendants, ils n’arrivent pas à réaliser seuls les actes de la vie courante.
Trois équipes soignantes assurent une continuité des soins et se relaient sur 24h. Chaque équipe de jour est composée d’1 infirmière et de 8 aides-soignants. Pour l’essentiel, l’équipe pluridisciplinaire se compose du médecin, du cadre de santé, des infirmières, des aides-soignants, des éducateurs spécialisés, d’animatrices, d’auxiliaires de vie, de kinésithérapeutes et de psychomotriciens.
L’objectif de l’unité est d’assurer la prise en soins sur 24h, de prodiguer des soins médicaux et de proposer des activités occupationnelles et de détente.
Choix de la situation et réflexion immédiate
La situation qui m’a interpelée s’est déroulée dans la salle de vie des résidents. Sont présents, l’aide-soignant A (AS A) désigné à la surveillance de tous les résidents, l’aide-soignant B (AS B), auquel est attitré le résident Monsieur E, ainsi que moi-même. Le résident qui nécessite une prise en soin individuel, Monsieur E, est ce matin-là, agité comme à son habitude. Face à l’agitation croissante du patient, l’AS B sollicite au bout de quelques minutes, l’infirmière pour un ‘’traitement si besoin’’. Celle-ci lui demande alors si toutes les techniques d’apaisement ont été mise en place avant de venir réclamer le traitement : bain thérapeutique, musicothérapie, salle snoezelen, art thérapie, télé-thérapie...
J’ai choisi de me pencher sur cette situation car ce qui m’a interpellée, c’est la réaction de l’AS B face au comportement du résident. J’ai été surprise de la rapidité avec laquelle il a sollicité un traitement chimique.
Le protocole à suivre pour la mise en place du ‘’traitement si besoin’’ a-t-il été respecté ?
La demande de traitement chimique n’aurait-elle pas pu être retardée ?
L’AS B n’aurait-il pas pu tenter de mettre en place des techniques d’apaisement au préalable ?
L’AS B a-t-il respecter le bien-être et l’intégrité du résident ?
Mon analyse va porter sur le traitement de la contention chimique, appelée également contention pharmaceutique. Cet acte médical consiste à réduire la mobilité du patient en lui administrant des traitements sédatifs. Son utilisation est le plus souvent contraire au principe de consentement libre et éclairé. C’est une situation que j’ai pu observer à plusieurs reprises et dont l’usage diffère selon les soignants.
Pour aborder notre réflexion, il est important de préciser que dans l’unité, des prémédications (appelés aussi ‘’traitements si besoin’’) sont établis en amont par le médecin du service afin d’anticiper les comportements d’agitation ou de crises sévères qui se produisent quotidiennement en journée. Ces prescriptions permettent de palier à l’absence du médecin et laisse à l’infirmière la responsabilité d’administrer le ‘’traitement si besoin’’ en accord avec l’équipe soignante présente. Il faut également savoir que la nuit, les résidents sont pour la plupart contentionnés physiquement car ils font preuve d’un comportement auto-agressif : ils se mordent les doigts, se tapent la tête contre les barrières du lit, se frappent, peuvent s’arracher le bouton de la gastrostomie pour ceux qui en bénéficient...
Présentation de la situation
La situation, que j’ai pu observer à plusieurs reprises, se déroule la plupart du temps lors des matinées entre 9h et 11h ou bien, lors des après-midis entre 16h et 18h30. Ce sont des créneaux horaires de temps libres pour les résidents qui séparent les 2 repas. Deux aides-soignants désignés ont la charge de surveiller ces derniers dans les salles de vies et ont l’opportunité de proposer des activités ludiques afin de les occuper et de les stimuler.
Le patient Monsieur E, âgé de 21 ans, est atteint du syndrome de Lennox Gastaut. Ce syndrome se caractérise par des crises épileptiques diverses, un électroencéphalogramme spécifique et un ralentissement du développement mental associé à des troubles de la personnalité. Monsieur E est intolérant à la frustration. Tout refus à ses demandes provoque des crises de nerfs et une attitude agitée progressive. Ces temps d’agitation se traduisent par des insultes, des crachats, une mise en danger de lui-même et d’autrui par des gestes d’hétéro-agressivité d’une violence variable ainsi que la destruction de matériels. Il déambule car il fait partie des 5 résidents en capacité de marcher. Son élocution est limitée, il s’est se faire comprendre et comprend les phrases simples. L’unité à mis en place le système d’un pour un pour Monsieur E. C’est-à-dire qu’à chaque vacation un seul aide-soignant est désigné pour ce dernier afin de limiter les interactions multiples.
Ce matin-là, il est 9h30 dans la salle de vie. Monsieur E a pris son petit déjeuner et commence à s’agiter en augmentant le volume de son poste de musique. Le soignant assigné ce jour-là, l’AS B, lui demande de diminuer le volume sonore. Le résident ne l’écoute pas. Ce dernier lui crie dans les oreilles, danse, chante comme pour exprimer sa joie. 10 minutes plus tard, l’AS B semble agacé, puis excédé. Il quitte la salle pour aller interpeller l’infirmière et lui demander un ‘’traitement si besoin’’ pour sédater le résident.
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