Analyse de pratiques professionnelles : « Le refus de soins d’une résidente »

APP - Le Glas cécile – Ifsi morlaix – promo 22-25 – S1

Analyse de Pratiques Professionnelles

« Le refus de soins d’une résidente »

Je vous présente pour cette Analyse de Pratiques Professionnelles (APP), le refus de soins (d’une toilette) d’une résidente.

Mon lieu de stage

J’effectue mon premier stage au sein d’un Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD). Cette structure accueille des personnes âgées de soixante ans et plus, en perte d’autonomie, qui ne peuvent plus vivre chez eux en autonomie ou avec une aide partielle. À notre étage, nous avons trente-trois résidents à prendre en soins avec comme équipe soignante une infirmière, deux aides-soignantes, deux  agents de services hospitaliers, une officière et une aide au repas (juste le temps du repas) pour le matin. Pour le soir, une infirmière, une aide-soignante, un agent de service hospitalier et une aide au repas (juste le temps du repas). Puis pour la nuit et pour les  deux étages, une infirmière et une aide-soignante.

Description de la situation

Madame G. N., 90 ans, est née le 25 janvier 1932. C’est une femme en insuffisance pondérale (1m59 pour 35,6 kg). Elle a un Indice de Masse Corporelle (IMC) à 13,8 ce qui la situe en maigreur. Elle est rentrée en structure le 14 décembre 2016. Elle a peu de visite, ses enfants n’habitent pas la région. La discussion est le plus souvent de courte durée car c’est une personne affaiblie. Elle est au niveau du Groupe Iso-Ressources (GIR) 1 qui est le niveau de perte d’autonomie le plus fort. Madame G. souhaite souvent « qu’on la laisse tranquille » comme elle dit. Elle a une perfusion sous-cutanée de 500 ml en 24h afin d’assurer une hydratation car il lui est difficile de boire. Elle mange principalement des laitages, compotes et des compléments nutritionnels. Ça toilette est souvent faite à deux afin d’aller plus vite pour éviter qu’elle ne se fatigue de trop. Lors de ma première semaine de stage, Madame G. était non opposante aux soins de nursing. À sa manière, elle était même participative, avec le sourire et toujours avec un petit mot gentil. Je prépare le matériel nécessaire afin d’effectuer sa toilette. C’est-à-dire que je prends des gants de toilette, une serviette pour l’essuyer, un change complet, la bassine pour mettre le linge souillé, un sac poubelle pour les protections sales. Ce vendredi matin, comme les autres jours, je me rends chez elle avec M-H., une aide-soignante. Nous frappons à sa porte, attendons qu’elle nous réponde mais cette dame ne répond jamais Nous entrons. En entrant dans la chambre une odeur s’y dégage, nous nous doutons de ce qui nous attend. Elle est extrêmement souillée. Nous nous présentons. Je m’approche d’elle afin de lui parler près de l’oreille pour qu’elle m’entende bien, m’assurer qu’elle va bien et lui expliquer ce que nous allons lui faire. En effet il est important d’annoncer et d’expliquer tout ce que nous faisons. Elle acquiesce de la tête, je prépare la bassine d’eau à la bonne température, le savon et installe tout le matériel sur la desserte. Je la préviens que je vais lever le lit afin de le mettre à ma hauteur pour faciliter le soin. Elle est d’accord. Et là, d’un coup, elle refuse qu’on continue. Elle se montre agressive verbalement « ne m’emmerdez pas, dégagez, laissez-moi tranquille ». J’ai été très surprise de sa réaction, je ne m’y attendais pas. Elle n’est pas du tout comme ça habituellement et nous ne pouvons pas la laisser dans cette situation. J’ai essayé de lui expliquer d’une autre manière, mais elle refuse toujours le soin. Devant cette situation, j’ai laissé l’aide-soignante prendre le relais.

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