Exercice d’écriture

Exercice d’écriture

Mon chéri,

Depuis que tu es parti à ce voyage d’affaires, je me morfonds de toi ; comme une fleur sans soleil, je dépéris. Il reste un mois avant d’entendre tes semelles de cuir résonner sur notre allée couverte de dalles de pierre, et ton rire que tu essayeras de réprimer en surgissant des buissons denses d’hortensias, me donnant une peur bleue. J’attends ce jour impatiemment.

La maison est bien calme, sans toi pour essayer le roller dans la maison, ou encore quand tu nommes de sobriquets ridicules le mobilier qui ne t’a rien demandé, imbécile ! Tu sais, en sortant me promener, j’essaie de te voir partout : sur la grande place, en courant, sur un banc ensoleillé, en rêvassant, en mangeant une glace, en trempant tes pieds dans l’eau, ou la tête perdu dans les nuages. Ces moments quotidiens, je donnerai n’importe quoi pour les revivre. Chaque jour, la passion brule, consume un peu de mon cœur. Les heures semblent s’étirer. A force de la regarder, je connais par cœur l’horloge. Tu savais que l’aiguille des secondes ralentit un peu entre la trente-quatrième et trente-septième seconde ? Je chéris tout ce qui t’appartiens, tout à ce que je peux m’accrocher.

Mais vois-tu, malgré tout, j’ai une surprise pour toi, qui m’a fait pleurer, qui m’a beaucoup émue. Je te connais, tu es un éternel impatient, alors je t’attends dans un mois précis sur la falaise, près du port où tu rentreras. Tu verras, je n’aurais rien dans les mains mais le plus beau cadeau du monde.

Reviens vite,

Léonie.

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