Plaidoyer sur le voyage

Allez-y, ne craignez rien. Fermez les yeux et abandonnez-vous dans vos pensées pendant un court instant… Si je vous demande “qui êtes-vous?”, allez-vous me répondre “nous sommes des hommes” comme dirait les clochards Estragon et Vladimir tirés de la pièce de théâtre de Samuel Beckett, “En attendant Godot” ? Allez-vous vous décrire physiquement, psychologiquement ? Alors, au fond… Qui êtes-vous ? C’est intriguant, n’est ce pas, de ne pas savoir répondre à une question si banale ?

Encore une fois, fermez les yeux. Si je vous dis “voyager” à présent, qu’évoque ce mot pour vous ? Des souvenirs ? Des projets futurs ? Des envies ? Des regrets ? De l’angoisse ou du bien-être ? Du positif ou du négatif ?

Et oui, là est la réelle question… Questionnement qui fut largement évoqué au fil des siècles à travers les romans, les poèmes, les pièces de théâtre, les peintures et même la musique mais après tout, ils ont tous une part de vérité… Aucune autorité ne nous a jamais prouvé qu’une forme de voyage était meilleure qu’une autre alors, aujourd’hui, je vous demande de me croire lorsque je vous dis que le plus beau voyage que l’on puisse entreprendre est celui que l’on effectue au fond de soi !

En effet, “voyager”, ce sont principalement des découvertes humaines. Qu’y a-t-il de plus réjouissant qu’un regard, un sourire, une discussion ou une amitié partagés avec des personnes que nous avons rencontrées la veille? Si on y réfléchit, ce n’est pas toujours l’aspect culturel comme les monuments, les lieux visités ou l’histoire du pays que nous retenons d’un voyage mais plutôt le côté humain. En d’autres mots, les rencontres des êtres humains qui ont partagé notre voyage. Alors certes, Descartes nous disait que “lorsqu’on emploie trop de temps à voyager, on devient enfin étranger en son pays” mais au fond voyager, c’est aussi ça : la découverte de nouvelles cultures, de nouvelles religions et traditions, de nouveaux modes de vie, d’autres façons de penser. Il s’en suit une véritable introspection de nos propres habitudes, un questionnement et une réflexion sur nos manières d’agir, de juger et/ou de penser. Sont-elles les bonnes ? Sont-elles justes ou appropriées? Tiens, cela ne ferait-il pas de vous un parfait existentialiste ? C’est pourquoi, “voyager” développe, transforme et grandit un Homme intérieurement.

De plus, nous sommes tous d’accord pour dire que voyager est évidemment un synonyme de coûts financiers cependant, rien ne vous oblige à traverser le monde pour remplir ces belles plages touristiques afin de parfaire votre bronzage. En effet, nous vivons dans une société malsaine où la pression est constante. Le mot d’ordre du 21ème siècle est “plus, toujours plus”. Ainsi, nous nous enfermons dans la routine bien connue des psychologues : métro-boulot-dodo. Certains arrivent à suivre, pour d’autres, c’est plus difficile : ce véritable choc peut entraîner des troubles psychiatriques tels que des tristesses inexplicables, des crises d’angoisse et de panique, pour aboutir à des dépressions. En effet, je ne suis pas la première à le démontrer puisqu’à l’époque des Lumières, Rousseau avait déjà prouvé que “l’homme naît bon et que c’est la société qui le corrompt”. Alors, quand la journée de travail est

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