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Idéologie du sport -

Commentaire de texte : Idéologie du sport -. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  19 Mars 2015  •  Commentaire de texte  •  800 Mots (4 Pages)  •  741 Vues

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Le sport est le seul domaine du social qui fait totalement consensus. Alors qu'il mobilise des millions de personnes, les militants ne l'analysent pas et glissent sur cette institution de façon invraisemblable. Du côté politique, tous les programmes de la gauche à la droite ont des discours identiques sur le sport : on le sacralise parce qu'il est populaire. L'aveuglement dans les médias est similaire. Les exemples abondent. Des articles rédigés dès 2001 pour dénoncer la désignation de Pékin comme ville d'accueil des Jeux Olympiques n'ont eu aucune retombée. Le (Paris) Dakar suscite de moins en moins de réactions même quand sa direction ose, pour des raisons politico-commerciales, le transfert de l'épreuve en Amérique du Sud en gardant le nom de la capitale sénégalaise ! Dans tous les cas, l'indifférence est totale.

Le premier problème est celui de la définition du sport. On le considère d'emblée comme positif alors qu'il n'est pas un jeu ; l'effort, le rendement, le record, "la liberté de l'excès" (Pierre de Coubertin) constituent son essence. Le sport est une activité organisée, de compétition, avec des règlements et dont la logique est bien éloignée du jeu. Il est une activité physique d'un type particulier et toute activité physique n'est pas du sport. Ce dernier est né dans la deuxième moitié du 19ème siècle et s'institutionnalise avec l'émergence des fédérations à partir des années 1860-1870.

Le second problème est de réduire l'analyse du sport aux résultats sans dévoiler ses fonctions. Le sport est un "fait social total" c'est-à-dire aux implications multiples. Ses implications sont d'abord politiques : des Jeux de Berlin en 1936 aux Jeux de Pékin de 2008, les droits des sportifs passent avant les droits de l'Homme et le sport sert toujours la stratégie du pouvoir en place. Il est du côté de l'ordre établi et de la logique imposée - la concurrence généralisée - sans proposer d'alternative (il n'y a pas comme en musique ou en peinture de courants différents en sport).

Ensuite, ses implications sont idéologiques. Le sport est une incorporation de valeurs. Inondée par les informations sportives sur les ondes, les chaînes et dans les journaux, la conscience des acteurs sociaux est saturée. Souvenez vous de l'hystérie collective de l'été 1998 : à l'heure où politiques et grands médias célébraient l'effet Coupe du Monde, la fin du racisme et le déclin de l'extrême droite, il était impossible de faire entendre des analyses discordantes pressentant le 21 avril 2002.

Le sport reflète le fondement des rapports de production capitalistes ainsi que leurs principes structurels de fonctionnement. A travers lui, l'idéologie dominante est perpétuellement et sournoisement distillée à haute dose : individualisme, apologie de la compétition, du rendement et du dépassement de soi, mythe du surhomme et de la croissance ininterrompue des performances. Le sport illustre parfaitement la croyance au progrès sans fin : demain sera "meilleur" qu'aujourd'hui. Dans le monde des records perpétuels, il n'y a pas de décroissance possible. Croître encore et toujours sont les maîtres mots de l'univers sportif qui loin de servir d'exemple devrait

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