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Sport Et Identités Collectives

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Par   •  12 Novembre 2014  •  2 604 Mots (11 Pages)  •  2 498 Vues

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En 1995, un an après avoir été élu, le président sud-africain Nelson Mandela s’est servi de la Coupe du Monde de rugby pour fédérer sa nation. Le pays était alors dans une situation économique difficile, où criminalités et racisme étaient très présents. Le président avait comme programme d’unifier la nation en lui redonnant une identité collective, celle d’une nation arc-en-ciel. L’Afrique du sud devait recevoir cette année-là la Coupe du monde de Rugby, ce qui a permis au président d’utiliser le sport comme élément fédérateur de sa nation. Il a donc utilisé « la majorité noire autour d’une passion partagée par la minorité blanche. » Il s’est investi de sa personne en soutenant l’équipe des Springboks et surtout leur capitaine, François Pienaar ainsi que Chester Williams, le seul Noir de l’équipe. L’objectif de cette action était de montrer à tous les sud-africains, Noirs ou Blancs, qu’ils peuvent s’unir autour du sport ou autour d’autres causes, et qu’en travaillant ensemble, au lieu de se combattre, ils arriveront à construire quelque chose. Cette idée, qui a d’abord été mal jugée par tout le monde, s’est avérée efficace pour construire une identité collective dans ce pays. (Un film a été réalisé à partir de cette histoire incroyable : Invictus, de Clint Eastwood.) Il faut noter que l’identité est propre à chaque individu, qui se transforme au contact des autres. Cette confrontation permet de trouver des personnes qui ont des points identitaires communs et auxquels on s’assimile. Les identités collectives se construisent par et dans des actions collectives.

La notion d’identité collective est donc une intention sociale, le sentiment et la volonté partagés par plusieurs individus d’appartenir à un même groupe, de s’unir autour d’une même cause, d’un même événement ou d’une même idée.

L’on peut donc se demander comment ses identités collectives se construisent, si elles permettent réellement de réunir des individus autour d’un événement ou d’une cause et si le sport peut incarner des identités collectives ?

Dans un premier temps nous verrons comment se construisent les identités collectives. Pour cela nous étudierons l’intégration des étrangers ainsi que des handicapés pour montrer qu’ils cherchent dans les deux cas, de s’intégrer au sein de groupes qui partagent les mêmes centres d’intérêts, les mêmes passions ou idées etc. Donc des personnes qui ont une identité en quelques points similaires à la leur. Nous verrons également que la construction des identités collectives passe par la socialisation des individus.

Dans un second temps nous analyserons les différents types d’identités collectives selon Michaud qui les distingue en deux parties. D’une part nous verrons les identités collectives qui ont un rapport avec le territoire dans lequel on vit, donc de notre géographie. D’autre part nous verrons que les catégories sociales, ainsi que l’âge et le sexe des gens ont un impact sur les groupes qui se forment.

Enfin, dans un troisième temps, nous verrons comment le sport peut incarner des identités collectives. Pour cela nous analyserons des causes que le sport défends, ou des évènements sportifs qui rassemblent des individus.

Les identités collectives se construisent de différentes manières selon les individus. En effet, différents critères sont à prendre en compte si l’on veut comprendre la construction des identités.

L’intégration par le sport « désigne le fait d’entrer ou de faire entrer un individu dans un ensemble cohérent en tant que partie intégrante » selon William Gasparini. Nous nous appuierons sur ouvrage intitulé « le sport, entre communauté et communautarisme ». Il explique dans son texte que l’intégration a une fonction de « veille à l’harmonie » concernant les éléments constituant un système ainsi qu’à la veille de l’engagement de ses membres. Une personne intégrant une communauté territoriale doit s’impliquer, participer à des activités sociales reconnues par la communauté à laquelle il souhaite être intégrer. Nous pouvons alors parler des personnes étrangères qui souhaitent s’intégrer dans un nouveau pays, une nouvelle communauté. Pour cela, s’inscrire dans un club près ou dans sa nouvelle ville est un bon moyen de s’intégrer socialement. C’est par la pratique d’un sport ou par la participation à des activités collectives que des identités collectives naissent. C’est pourquoi en intégrant un club de sport et en participant à ces événements ainsi qu’à toutes ces activités, les membres, étrangers ou non arrivent à s’intégrer à une nouvelle communauté. Selon Gasparini, le Football est un outil qui sert de « baromètre des grands courants d’immigration en France ». De la même manière, les personnes handicapées peuvent avoir des difficultés à s’intégrer dans une communauté de personnes valides car leur différence les éloigne d’eux. Cependant, en passant par une pratique sportive, les personnes souffrant d’un handicap peuvent prendre conscience que leur différence n’est pas un frein pour s’intégrer et construire une identité collective. En s’acceptant tels qu’ils sont, ils peuvent prendre de l’assurance dans une pratique sportive, dans un club spécialisé pour personnes handicapées ou non et partager leur passion. En gymnastique rythmique, il arrive de temps en temps de voir des jeunes filles souffrant d’un handicap physique participer à des compétitions au milieu de personnes valides sans avoir de problèmes. L’an dernier, lors d’une compétition de coupe formation, une jeune gymnaste s’est présentée au cerceau devant les juges et a exécuté les mêmes exercices que les autres, une main en moins. Bien que la pratique en compétition sera difficile pour elle plus tard car il faut deux mains pour certaines manipulations et certains engins, elle est un bon exemple pour montrer que malgré son handicap elle a réussi à intégrer un club et un groupe de sport ainsi qu’à construire une identité collective autour d’un sport.

La socialisation est également propice à la construction d’identités sociales. En effet, dès notre plus jeune âge nous sommes assimilés à des groupes sociaux que ce soit la famille ou autour de l’école. La famille constitue un premier groupe auquel nous faisons partie et avec qui nous partageons des points de vue. Les enfants partagent souvent les idées des parents, surtout lorsqu‘ils sont petits. Nous pouvons parler ici d’identité collective, car notre famille constitue une part de notre identité et qu’elle se rassemble toujours autour de fêtes familiales, d’anniversaires etc. L’école est également un lieu de socialisation et de construction

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