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Les acteurs publics et non gouvernementaux savoyards particulièrement actifs en matière de coopération et de solidarité internationale ont développé de nombreuses actions en direction des jeunes, favorisant ainsi les voyages internationaux des jeunes savoyards. C’est dans ce contexte que le « Réseau Jeunes et Solidarité Internationale en Savoie » (1) a été mis en place.

En avril 2007, le CIEDEL a réalisé une étude sur les changements que le voyage produit chez ces jeunes, une étude menée par une vingtaine de professionnels du développement en formation au CIEDEL, dont une majorité d’Africains, eux-mêmes en situation d’interculturalité.

Prise de conscience

Il apparaît que l’expérience du voyage, chez les jeunes, de 16 à 25 ans, est vécue comme un moment important d’affirmation de la personnalité de l’individu, de fixation de son choix professionnel, de la révision de sa position dans le monde et sa place dans les structures sociales. Le fait de voyager, d’échanger, de comparer, peut être considéré comme un outil qui permet aux jeunes de se construire, d’analyser les similitudes et les différences, de comprendre d’autres contextes culturels, sociaux, politiques et économiques. Ainsi deux jeunes filles racontent : « Notre expérience à Madagascar nous a appris à voir le monde différemment. Nous avons découvert une vie avec des valeurs différentes de celles que nous avions toujours connues. Nous sommes devenues aptes à découvrir nos véritables intérêts dans la vie, donc de mieux nous connaître et d’accepter les valeurs des autres ».

L’étude a permis de repérer trois grands niveaux de changement. En premier lieu, le voyage modifie la « compréhension du monde » : permettant aux jeunes d’observer et vivre d’autres expériences, il les amène à réfléchir sur leur propre réalité. A un deuxième niveau, cette réflexion peut conduire à choisir ou confirmer des orientations (professionnelles, de vie…), le voyage encourage alors le positionnement des jeunes. Ce nouveau positionnement constitue parfois la base d’un engagement, par des actions individuelles ou collectives, ponctuelles ou durables.

Ainsi quel que soit la durée et le type de séjour, la prise de conscience est perceptible chez la quasi majorité des jeunes. Elle porte sur les valeurs, leur potentiel d’action, la compréhension des autres mais aussi sur leurs propres préjugés. De cette prise de conscience naît parfois une prise de position plus ou moins nette. Des changements concrets sont alors observés, qui peuvent être de l’ordre du savoir être : « Le voyage m’a permis de prendre de l’assurance, d’avoir confiance en moi, de me responsabiliser, de mieux faire face aux situations difficiles et de m’engager dans une démarche d’une meilleure connaissance personnelle », et du savoir faire : « Ma façon de travailler a changé (…) J’ai pris conscience de la nécessité de discuter avant d’agir ».

Ouverture engagée

Une partie des jeunes valorisent les acquis du voyage par un engagement qui se décline à trois niveaux : le comportement au quotidien (« J’ai du mal à aller dans les grandes surfaces. Je préfère les petits rayons du quartier où on peut échanger avec les gens »), les actions individuelles (comme partager son expérience

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