Le sport FIFA

Stimulus :Hier, 3 décembre 2015, la justice américaine enquête au cœur-même de la FIFA pour  mettre à jour un vaste réseau de corruption ; 24 juin 1995, Afrique du Sud, Nelson Mandela,  soutient les Spinboks  équipe symbolique de l’apartheid; année 2009, Zlatan Ibrahimovic débarque à Barcelone suite à transfert de 69,5 millions d’euros ; 11 octobre 2015, la Marche Cap48 récolte des dons pour permettre à des enfants autistes d’aller à l’école… le sport est capable de la pire comme de la meilleure des attitudes et est exemplatif des comportements sociaux .   Orientation : Né du machisme industriel à la fin du siècle dernier, les activités sportives n’ont eu de cesse de se développer.  Quelle est la fonction sociale du sport ? Quel est son impact et quels liens entretient- il avec le secteur économique et les régimes politiques ?   Balises : Dans un premier temps, une différenciation sera faite entre les différents sports.  Celle-ci sera suivie d’une analyse économique et politique du sport de haut niveau.  Pour finir, l’ « idéal sportif » sera redéfini.

Il n’existe pas LE sport mais il existe des sports.  Sport de loisirs, de compétition, sport santé, sport social, sport tourisme,… le sport qui sera abordé ici est celui de haut niveau, le sport business générateur de profits.  Le sport amateur continue en effet à porter fièrement les valeurs qu’on lui attribue généralement, à savoir des missions éducative, intégratrice, citoyenne et humaniste.  De fait, ce sport valorise l’individu et lui permet d’intégrer un groupe (le sport est d'ailleurs à ce titre utilisé par les éducateurs dans les quartiers plus difficiles ou les prisons).  Il a également un rôle fédérateur et procure un sentiment de mérite et de reconnaissance.  Les dérives abordées ici seront donc celles liées au sport business, sport de haut niveau et, dès lors,sport  spectacle.

En ce qui concerne la fonction sociale du sport, elle est éminemment importante.  Il permet l’identification, le sentiment d’appartenance, de citoyenneté.  Il suffit, pour s’en convaincre, de voir l’engouement populaire qu’engendre un événement sportif important.  Il n’y avait plus flamands ou wallons lors de la finale de la coupe Davis à Gand … uniquement des belges !  Les héros et leurs exploits donc favorisent l'identité sociale.

Pour ce qui est du point de vue économique, le sport a pris une place considérable.  Les médias le portent vers le sommet et  il est une composante essentielle de la société actuelle.   Le sport est considéré comme le reflet de notre société économique où l’on en demande toujours plus à chacun.  De plus, le sport est non seulement devenu une activité économique mais il génère également des activités économiques annexes.  Pour exemple, les retombées économiques d’un grand événement sportif sont telles qu’un pays comme le Qatar veut organiser la coupe du monde de football en 2022, au mépris total des coûts humain et écologique que cela engendrera.   Avec la mondialisation que connaît notre société, il est évident que chacun veut « sa part du gâteau ».

En ce qui concerne l’image politique que véhicule  le sport, il est indéniable que celui-ci a suivi les évolutions sociales.  Depuis la société de loisirs, l’augmentation du temps libre et le culte du corps, le sport a connu un essor considérable. Mais le paradoxe est grand : l’esprit de compétition et le désir de puissance sur les autres qu’engendre le sport de haut niveau est en parallèle avec un idéal égalitaire des compétiteurs (par la mise en place de niveaux différents de compétition sensés aplanir les inégalités).  De même, le champion séduira car il montre l’exemple de la méritocratie mais, en fin de compte, le sport, lui aussi, produit des classifications rigides.  Les règles et valeurs égalitaires du sport sont donc loin d’amener la société à un idéal démocratique !

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