«Le Cercle des Poètes Disparus», ou la dénonciation d'un conformisme.

Une école autoritaire, où l'excellence est marquée par une discipline austère et bercée par une rigoureuse devise « Tradition, honneur, discipline, excellence », des règles et uniformes synonymes d'un système presque dogmatique, où tous se soumettent à une idéologie imposée.

Jusqu'à quel point sommes-nous influencés par les idées qui nous sont imposées par le conformisme ? Est-il possible, quand on est jeune, de penser par soi-même ? N'est-il pas plus sage de se soumettre à ces idées imposées ?

Tout d'abord, dans un système désuet, où les élèves sont résignés à apprendre sans réfléchir ce que l'on leur enseigne, les notions de libre-arbitre et de penser par soi-même sont importantes. En effet, l’adolescence étant un âge auquel l'individu se construit, se détermine et s'affirme, il est important qu'il puisse être libre de penser par lui même et de devenir ce qu'il est, sans qu'une quelconque pression ou idéologie dirigiste lui soit imposée.

De plus, bien que le silence puisse s'avérer être une qualité dans beaucoup de situations, il est évident qu'en se soumettant à une idéologie imposée, jamais contestée, il s'apparente ici à une résignation, une sorte de renoncement à exister. Effectivement, se soumettre à des idées sans avoir pu les remettre en question, les confronter à d'autres points de vue, pourra engendrer par la suite des adultes frustrés d'être passés à côté de ce qu'ils étaient. En reproduisant aveuglément un schéma imposé, la liberté de choisir ce qu'ils voulaient être et ce qu'ils voulaient faire s'est trouvée écrasée par le poids de la tradition et du conformisme.

« Le Cercle des Poètes Disparus » nous offre de fait une intrigue originale, remettant en question nos certitudes d'adolescents et bousculant nos idées reçues d’élèves concernant les règles et le système éducatif. Comme le dit un célèbre adage, les règles sont importantes afin d'éviter l'anarchie mais doivent être suffisamment souples pour éviter de tomber dans le rigorisme et ce afin de pouvoir exister pleinement, en harmonie avec ce que nous sommes, en cueillant le jour pour reprendre le mantra de ces étudiants, le fameuse locution« Carpe Diem ». Nous pouvons dès lors voir ce film comme une invitation à la réflexion, une invitation à devenir soi-même malgré les contraintes que l'on peut rencontrer mais également comme une critique d'un système quelque peu castrateur, qui , bien que bénéfique à certains égards (mettre les élèves dans le droit chemin, leur apprendre à vivre en communauté, à accumuler un savoir, à préparer ces derniers à devenir des adultes, des citoyens ), peut également nous laisser apercevoir ses limites en ce sens qu'il peut broyer et ne pas permettre d'accoucher de ce que nous sommes.

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