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Etude de document, Les Dieux sont tombés sur la tête, Jamie Uys

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Par   •  4 Janvier 2017  •  Commentaire de texte  •  3 164 Mots (13 Pages)  •  2 088 Vues

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Etude de document

‟Les Dieux sont tombés sur la tête”

‟Les Dieux sont tombés sur la tête” est un long-métrage écrit et réalisé par un réalisateur Sud-Africain, Jamie Uys, en 1980. Pour financer son projet, le réalisateur le tourne au Botswana pour contourner l’embargo touchant l’Afrique du Sud, alors sous le régime de l’Apartheid. Le thème principal du film est la mondialisation et la confrontation des cultures qui en résulte. Il fait une comparaison entre la culture traditionnelle des Bushmen et la culture industrielle occidentale. Cette comparaison lui permet d’interroger le spectateur sur la valeur que l’on donne aux différentes cultures et civilisations. Il remet en cause le développement des pays occidentaux et le jugement que l’Occident porte sur les pays dits «  en voie de développement », selon le critère du développement technologique.

Après avoir analyser comment le film se sert du contraste entre les cultures bushman et américaine pour critiquer l’ethnocentrisme occidental et le sentiment de supériorité qui en découle, nous étudierons les limites de la démonstration de l’auteur.

Dans la première partie du film, un narrateur décrit la vie du de la tribu des Bushmen dans le désert du Kalahari. Alors que ce désert semble inhospitalier et impropre à toute implantation humaine, le réalisateur montre comment les Bushmen se sont adaptés à cette nature hostile. Ainsi la scène avec le serpent montre comment l’homme peut tirer profit de la nature, même si elle est dangereuse. Dans sa relation apaisée avec la nature, deux aspects de la culture bushman sont mis en valeur : la  relation au temps, puisque la tribu vit au rythme répétitif de la nature, sans connaître la notion d’urgence, et les rapports sociaux sereins, fortement marqués par l’intérêt de la communauté. Le calme et la sérénité des Bushmen sont rendus par une mise en scène avec des plans larges de paysages. Parallèlement, le mode de vie des Américains  est montré dans tout son excès et sa démesure (plans larges sur les autoroutes bondées, les gratte-ciels, omniprésence des montres et des horloges qui montrent les contraintes temporelles que s’imposent les Occidentaux, apparition de la notion d’urgence et de perpétuelle adaptation), et des plans serrés sur les individus pour en montrer l’égocentrisme voire l’égoïsme. Ainsi dès la première partie du film, une critique de la société occidentale apparaît clairement : l’homme occidental, qui pense sa civilisation supérieure parce que technologiquement plus avancée, est en fait l’esclave de la culture qu’il a lui-même créée. Cette critique de l’ethnocentrisme et du technocentrisme, concepts élaborés par Claude Levi-Strauss, se renforce lorsque qu’une bouteille de Coca-Cola est trouvée par XhiXho, jeune bushman.

En effet, si la bouteille de Coca-Cola, symbole non seulement de la mondialisation de la culture américaine et de la maîtrise technologique de l’Occident, est d’abord perçue comme outil utile par les Bushmen qui s’en servent tout à tour comme loupe, pilon, flûte, pilon ou marteau, elle s’avère être rapidement un facteur de déséquilibre dans les rapports sociaux de la tribu. Etant le seul exemplaire d’un objet original et dont la reproduction est impossible compte tenu de sa technologie, elle introduit dans la tribu la notion de propriété et d’individualisme et par conséquent les sentiments d’injustice et de jalousie. La bouteille, source de convoitise et donc de conflit, devient  « La malfaisante ». Le jeune Xhi Xho part donc au bout de la terre rendre la bouteille aux Dieux, puisqu’elle n’apporte que des problèmes. Lors de son odyssée, Xhi Xho rencontrera des Occidentaux, une journaliste ayant accepté un poste d’institutrice et un biologiste maladroit rédigeant une thèse. Ces rencontres et les situations comiques dans lesquelles se retrouvent les protagonistes permettent de dresser un portrait caricatural tant des Occidentaux que des Bushmen.

Le biologiste est dépeint comme maladroit et perdant ses moyens devant les femmes, et relativement peu à l’aise avec la technologie, comme le montre l’épisode de la voiture sans frein. Là encore, l’homme occidental est esclave de la technologie qu’il a créée. De même, le regard de Xhi xho sur la tenue vestimentaire de la journaliste montre son inadéquation avec son environnement, puisqu’il constate qu’elle est vêtue de «  toiles d’araignée qui doivent lui tenir chaud ».

En critiquant de la sorte la culture occidentale, son manque de tolérance et d’ouverture d’esprit, le réalisateur reprend cependant un concept purement occidental : celui du «  bon sauvage ». En effet, Xhi-Xho et sa tribu représentent l’homme à l’ « état de nature » tel que le décrivait Jean-Jacques Rousseau dans son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité  parmi les hommes, à savoir un  homme né bon mais que la société a perverti. De même, Jamie Uys présente la tribu des Bushmen comme naturellement bienveillante et ouverte et dont l’équilibre social est perverti par une bouteille de Coca-Cola, emblème de la culture et du capitalisme américains.

Ce mythe du « bon sauvage » vivant en harmonie avec la nature sans essayer de la dominer, vient renforcer l’image d’une société occidentale destructrice de la nature par une escalade des besoins et un développement exponentiel. La tribu bushmen apparaît ici plus moderne que la société occidentale puisque son mode de vie est par définition celui d’un développement durable, respectueux des ressources et de l’environnement. Il y a là un renversement de perspective, la société traditionnelle est plus pérenne que la société industrialisée.

Ainsi le film véhicule des idées qui sont toujours d’actualité de par son plaidoyer pour un mode de vie respectueux de l’environnement et une tolérance de toutes les cultures. Cependant, sa réalisation, comme les courses poursuites en filmées en accélérées, ses situations caricaturales, et son humour potache en font un film daté.


L’anthropologue et académicien français René Girard est mort

4/26

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Le Monde 

Jean BirnbaumIl y a 2 heures

[pic 3]© Linda Cicero/Stanford News Service L'anthropologue français René Girard en juin 2008.

L'anthropologue René Girard est mort mercredi 4 novembre, à Stanford, aux Etats-Unis. Il avait 91 ans. Fondateur de la théorie " mimétique ", ce franc-tireur de la scène intellectuelle avait bâti une œuvre originale, qui conjugue réflexion savante et prédication chrétienne. Ses livres, commentés aux quatre coins du monde, forment les étapes d'une vaste enquête sur le désir humain et sur la violence sacrificielle où toute société, selon Girard, trouve son origine inavouable.

« Le renommé professeur français de Stanford, l’un des 40 immortels de la prestigieuse Académie française, est décédé à son domicile de Stanford mercredi des suites d’une longue maladie », a indiqué l’université californienne de Stanford où il a longtemps enseigné.

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