Thérèse Raquin

. Les personnages

de Mme Raquin et de Thérèse connaissent une évolution au cours des chapitres 28

et 29, qui introduisent la question de la morale et de la souffrance. Jusqu’alors

plutôt caractérisée par son égoïsme, Mme Raquin semble presque transfigurée

par ses souffrances muettes qui lui confèrent un statut de martyre. Le motif de

la descente aux enfers est développé dans le chapitre 28 (« elle croyait toucher

le fond de l’infamie », « il lui fallait descendre encore », « il lui semblait qu’elle était

perdue dans un rêve d’horreur », p. 230). La passivité de la vieille dame devient

même une torture au chapitre 29, avec la répétition du terme « poupée » (p. 238),

qui prouve sa totale dépendance, abandonnée aux mains des meurtriers de son

fils. Dans le même temps, Thérèse est prise d’accès de religiosité grâce auxquels

elle espère trouver le pardon et l’apaisement. Le vocabulaire religieux est alors

largement développé (« dévotes », « pénitence », p. 235 ; « repentir », « prie-Dieu »,

« grâce », « s’agenouiller », p. 236 ; « miséricorde », p. 237 ; « rédemption », p. 239…)

et traduit les remords du personnage. La dénonciation de cette attitude par

le narrateur à travers l’expression « elle eut ainsi des remords par calcul » (p. 235)

montre bien le jugement moral porté sur le personnage et sur ses actes.

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