Rédaction D'une Nouvelle

Ce matin, dans deux heures, ce sera la fin. Les autorités vont commencer à me chercher et tous mes efforts seront tombés au fond de ce ravin… C’est décidé. Je m’en vais moi aussi. Je vais mettre fin à ma vie avant qu’ils arrivent pour m’enfermer pour le reste de ma vie dans une prison, encore pire que mes dernières années avec François. Loin de la vie avec Christian que devait me permettre mon crime qui aurait dû être parfait.

Je me revois encore, quinze ans plus tôt, le 10 aout 1972, franchir la porte de l’église au bras de François pour notre mariage. Nous étions si jeunes, si amoureux, si beaux. Une nouvelle vie commençait dans l’amour et la tendresse.

Nous nous étions rencontrés trois ans plus tôt, par l’intermédiaire de ma sœur qui avait fait sa connaissance dans une soirée de bienfaisance et qui me l’avait présenté aussitôt. Ça avait été le coup de foudre immédiatement quand nos regards s’étaient croisés pour la première fois. Mon cœur battait à cent à l’heure ; je n’osais même pas le regarder.

Avec François, nous vivions dans le luxe, dans une magnifique demeure qui me faisait oublier les bidonvilles ou j’avais vécu pendant toute mon enfance. Nous habitions dans un petit village qui se situait à une quinzaine de kilomètre de Paris. On s’y plaisait bien. Les demeures étaient faites de plusieurs briques de couleurs différentes qui les rendaient magnifiques. Il y avait de grands jardins où nous entendions « le chant des rossignols » quand le désir nous envahissait. Cet environnement magnifique était propice aux plaisirs culturels, artistiques …

Mais cette époque remonte aux dix premières années de notre couple. Après, tout a basculé… Il n’était plus à la maison ; il restait tard au travail. Je ne le voyais presque plus ; à peine le soir pour lui dire « bonsoir » et puis on allait chacun de notre côté. Plus de chant avec les rossignols ; on ne faisait plus rien ensemble. Je restais tout le temps à la maison toute seule….

Alors un jour, je me suis révolté et je suis sorti dehors. Dehors, c’était magique, le bonheur… Je me sentais complètement libre. A l’intérieur, j’étais enfermé. Et dehors, c’était le contraire. Je m’en voulais de ne pas m’être convaincu à sortir plus tôt. Je découvrais ce qu’était la vraie vie, en dehors de quatre murs ! A partir de ce jour là, tous les jours, j’allais faire une ballade dans le village, j’adorais cette sensation de liberté. Tous les jours, je flânais dans une partie différente du village. Je découvrais petit à petit la vie telle qu’elle aurait du être.

Un après-midi, je me baladais dans un quartier où je n‘allais pas habituellement quand tout à coup j’entendis de la musique, comme pour les fêtes que me décrivait ma sœur. Ma curiosité me fit suivre ces sons et j’arrivai dans une splendide salle. Sur une grande table qui prenait toute la largeur du mur se trouvait des urnes pour recueillir des dons car c’était une fête de bienfaisances où allait ma sœur. J’avais l’impression que ce n’était pas du tout la première fois que j’y venais tellement ma sœur m’avait décrit ce genre de fête.

Je commençais à marcher dans la salle quand un homme habillé en parfait gentleman m’arrêta et me demanda « - Voyons, belle demoiselle ! Où allez-vous comme ça sans avoir d’invitation ? ».

A ce moment là, je m’arrêtais, je le regardais dans les yeux et vis sa beauté comme un rayon de soleil m’aveuglant. Voyant mon malaise intimidé, il me dit que je ne devais pas lui faire des frayeurs pareilles, qu’il plaisantait et que la seule invitation qu’il exigeait, c’était de danser avec lui. J’acquiesçai sans dire un mot et il m’entraina sur la piste sur une valse qui débuta quand nous arrivâmes. Quand on dansait avec lui c’était magique, on se sentait planer. Il nous emportait avec lui. Et puis, le regard qu’il me lançait était rempli de tendresse et d’émotion et d’amour. Nous avons dansé cette valse, puis d’autres

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