On ne Badine pas avec l'amour, Acte II, scène 2 - Alfred de Musset
Commentaire de texte : On ne Badine pas avec l'amour, Acte II, scène 2 - Alfred de Musset. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Nail Benzidiya • 13 Juin 2016 • Commentaire de texte • 749 Mots (3 Pages) • 2 982 Vues
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A travers cette scène de On ne Badine pas avec l'Amour de Alfred de Musset, nous pouvons observer qu’autour du couple phare gravitent des personnages amusants, voire grotesques, comme Maître Bridaine. Dans cet extrait, il se lamente par avance de ne pas être bien placé à la table du Baron.
La tonalité du monologue : le lyrisme
- La ponctuation reflète bien le lyrisme :
On retrouve tout d’abord de nombreuses exclamations mais également de nombreux points-virgules et virgules qui rythment les différentes phrases.
De plus, certaines phrases s’apparentent à des vers heptasyllabiques(« ô malheureux que je suis ! »), des hexasyllabes et aussi à des alexandrins.
Ce rythme et l’irrégularité des phrases soulignent une véritable agitation.
- Parmi les exclamations :
On retrouve la tournure anaphorique de l’interjection « Ô » accompagnant l’apostrophe « malheureux » et « sainte église ».
On retrouve aussi une anaphore avec « Adieu ».
Enfin les expressions exclamatives soulignent l’étonnement et le refus.
- Les temps verbaux :
Le futur a ici une valeur dominante, c’est un futur catégorique accentué par les négations exprimant soit le refus, soit le regret.
On retrouve le présent d’énonciation à valeur immédiate « je retourne à ma cure » / « malheureux que je suis ».
Tout cela traduit une forte agitation personnelle et l’expression d’une véritable souffrance conduisant au sacrifice du départ. Le texte est donc fortement marqué par le registre lyrique.
Le désespoir de Bridaine :
-Champ lexical de la place :
On a ici le champ lexical de la place très important (« la place d’honneur »/« cette table »), il évoque ainsi une situation hiérarchique bien mise en relief.
- Champ lexical de la nourriture et du vin :
Il est bien mis en valeur par « verre de Malaga » et « perdreaux ». On remarque que ces termes sont souvent précédés d’une négation soulignant la disparition de la meilleure nourriture ou son caractère inaccessible.
Ces deux champs lexicaux sont liés car perdre une place stratégique entraîne la perte des mets les plus succulents. Ainsi perte de toutes ces habitudes attribuées dès lors à son rival Maître Blazius. Cela se reflète bien sur le jeu des pronoms personnels « il » « lui »/ « je » « me » sans oublier les expressions péjorative « âne bâté »…
Le désespoir de Bridaine est ridicule car il porte sur une préoccupation futile : la nourriture.
On décèle cependant un contraste entre le personnage et son discours.
Les effets de distorsion :
Décalage entre le registre lyrique et les propos de ses lamentations.
Différents registres de langue qui s’opposent (« O malheureux / âne bâté, ivrogne » ; « Dieu/os de poulet ») : on a donc d’un côté un langage familier évoquant la réalité et de l’autre un registre soutenu et religieux.
On retrouve également beaucoup de termes hyperboliques et des personnalisations (« vénérable fauteuil » …).
Le vocabulaire nous rappelle également la tragédie.
La comparaison finale avec César nous montre le ridicule du personnage de Maître Bridaine.
On arrive ainsi à une situation burlesque et une véritable parodie (Bridaine / bedaine).
Ce personnage peut être comparé a Brid’oison dans le Mariage de Figaro.
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