Littérature et espace
Cours : Littérature et espace. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar fifita91 • 4 Juin 2013 • Cours • 751 Mots (4 Pages) • 673 Vues
La littérature et l'espace [modifier]
L'article commence par remarquer qu'il est « paradoxal de parler d'espace à propos de la littérature » car le texte se présente de façon « essentiellement temporelle […] comme l'exécution d'une partition musicale »1. Genette refuse d'aborder le sujet sous l'angle thématique, c'est-à-dire en se penchant sur les moments où la littérature décrit des espaces. Il estime que « Ce sont là des traits de spatialité qui peuvent occuper ou habiter la littérature, mais qui peut-être ne sont pas liés à son essence […] à son langage »2. Remarquant que la peinture ou l'architecture, se déployant dans la spatialité, ne parlent pas de l'espace, mais font plutôt « parler l'espace », il en vient à se demander s'il existe « de la même façon […] quelque chose comme une spatialité littéraire active et non passive, signifiante et non signifiée, propre à la littérature […] »2. Après avoir répondu par l'affirmative, Genette distingue différentes spatialités en littérature.
Primat de la spatialité dans la langue [modifier]
La langue semble plus apte à exprimer l'espace ce qui la conduit à user de métaphores construites sur des relations spatiales pour parler du temps. Bergson le notait et imputait au langage une trahison des processus de la conscience qui à son sens serait d'ordre essentiellement temporel. Les développements de la linguistique, lorsque Genette écrit, le conduisent à constater que « Saussure et ses continuateurs ont mis en relief un mode d'être du langage qu'il faut bien dire spatial […] » Il nuance cette approche, en citant Blanchot qui précise qu'il s'agit d'une spatialité « dont ni l'espace géométrique ordinaire ni l'espace de la vie pratique ne nous permettent de ressaisir l'originalité »3.
La mise en espace par l'écriture [modifier]
La prééminence de l'espace dans le système de la langue « se trouve […] accentuée, dans l'œuvre littéraire, par l'emploi du texte écrit »3. Alors qu'on a longtemps perçu l'écriture, du moins en Occident, comme le simple moyen de fixer par des signes les sons, avec Mallarmé4 on s'aperçoit qu'elle dépasse cette assignation pragmatique. L'écriture montre par la mise en page et de façon symbolique « la spatialité profonde du langage »3. Elle nous rend sensibles à « la disposition atemporelle et réversible des signes […] dans la simultanéité de ce qu'on nomme un texte. »5 Partant, la lecture n'est plus un processus temporel orienté, mais elle est aussi la mise en relation d'« épisodes très éloignés dans la continuité temporelle d'une lecture linéaire ». Genette en conclut que « l'espace du livre […] n'est pas soumis passivement au temps de la lecture successive, mais qu' […] il ne cesse de l'infléchir et de le retourner, et donc en un sens de l'abolir. »6
L'espace interstitiel : entre sens propre et sens figuré [modifier]
Genette aborde ensuite les conséquences des effets de sens de l'écriture littéraire. « La prétendue temporalité de la parole est liée au caractère en
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