Le portrait moral du poète
Cours : Le portrait moral du poète. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar fredd • 6 Mars 2013 • Cours • 618 Mots (3 Pages) • 1 233 Vues
Certains poèmes nous donnent à lire le portrait moral du poète ( voire de l'artiste en genéral)( portrait qu'il faut distinguer de celui de l'individu qui nous livre ses états d'âmes et que l'on peut lire dans : " le regard sur soi" ). Nous pouvons ainsi écrire que le poète c'est celui qui est attiré par les infinis de la pensée et de la rêverie, mais qui craint que sa création ne soit que médiocre ( " Le "Confiteor" de l'artiste") ; c'est celui qui est incompris et dédaigné par le public qui ne sait goûter sa poésie ( "Le chien et le flacon" ) ; c'est celui qui tel , "Le mauvais vitrier" déçoit car il ne sait transfigurer la laideur du quotidien par son art ; c'est celui qui a besoin de la solitude et de la quiétude du soir pour pouvoir se retrouver face à lui-même loin des autres hommes et loin du tumulte de la ville(" A une heure du matin", " Le crépuscule du soir" , " la solitude") ; c'est celui qui " jouit de cet incomparable privilège, qu'il peut à sa guise être lui-même et autrui" sans pour autant se se renier lui-même ( "Les foules") ; c'est celui qui est " irrésistiblement entraîné vers tout ce qui est faible, ruiné, contristé, orphelin." ( "Les veuves") ; c'est un être double, homme et artiste, qui connaît une destinée particulière : "Malheureux peut-être l'homme, mais heureux l'artiste que le désir déchire" (" Le désir de peindre") ;
La solitude mais aussi les ténèbres, sont des adjuvants de la création artistique . La nuit est un moment privilégié pour le poète ( "À une heure du matin" ; " Le crépuscule du soir") : c'est dans la pénombre du soir, loin du commerce des hommes et des bruits de la ville que Baudelaire peut espérer que Dieu lui accorde" la grâce de produire quelques beaux vers". Dans Le crépuscule du soir, Baudelaire rend hommage à la nuit, cette "Déesse Liberté" qui le délivre de toute angoisse et l'invite " à une fête intérieure" .
Le problème de la gloire de l'artiste est évoqué surtout dans le poème XXI, Les Tentations ou Eros, Plutus et la gloire : la représentation allégorique de la gloire sous les traits d'une diablesse pleine de charmes exprime les dangers de la puissance de cette tentation et Baudelaire la refuse parce qu'il ne veut pas prostituer son art, il refuse de faire partie de ces artistes médiocres qui prostituent leur art pour " des titres[dans] les journaux". Aussi voit-on se dessiner la conception élitiste de l'artiste qui ne vit que pour son art, même si le public le dédaigne car, tel le chien du poème VIII, il ne sait apprécier " les parfums délicats"
L'art est pour l'artiste le seul moyen d'être en harmonie avec lui-même ; c'est par sa création qu'il se réalise et qu'il atteint le plus profond de son être loin de toute compromission avec les hypocrites relations avec autrui ; l'art, c'est ce qui le différencie des autres hommes, c'est ce qui le fait exister : " [...] éloignez de moi le mensonge et les vapeurs corruptrices du monde ;
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