Le mal du siècle et le spleen, deux époques
Mémoires Gratuits : Le mal du siècle et le spleen, deux époques. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Persi • 2 Avril 2014 • 1 267 Mots (6 Pages) • 1 270 Vues
Le mal du siècle et le spleen, deux époques,
deux réalités</p><p>Le « mal du siècle » est
un thème propre aux romantiques et est synonyme de mélancolie, de solitude et
de tristesse irrémédiables. Il est
causé par le peu d'espoir qu'entretiennent les jeunes gens face à leur siècle
jadis fort prometteur, hélas très décevant.
Les promesses de changement, suite à la Révolution, font plutôt place à
un sentiment de dépression nationale, et la réalité, plate et triste, incite
les Lamartine et Musset à composer de longs poèmes d'où se dégagent, sans
ambiguïté, ce mal invisible; celui des espoirs brisés, des amours trompés ou
tragiques, et de la présence de la nature, témoin impassible au ravage du
temps. Si le romantisme connaît son
heure de gloire dans les années suivant la Révolution, le symbolisme, nouveau
courant littéraire et représenté largement par Baudelaire, attire, dans la
seconde moitié du siècle, une certaine presse à scandale. Les poètes maudits sont perçus comme des
révoltés vivant en marge de la nouvelle société napoléonienne et ils utilisent
à profusion le symbolisme comme en fait foi le spleen de Baudelaire. Le mal du siècle est aux romantiques ce que
le spleen est aux modernes et cette analyse a pour but de cerner les
différences entre certaines œuvres de Lamartine, Musset et Baudelaire.</p><p>Pour
Lamartine, le mal du siècle est représenté au travers de sa solitude, profond
isolement qui reste, toutefois, remédiable.
Différents thèmes chers aux romantiques y sont explorés tels que
l'amour, la nature et le souvenir. « L'isolement »
et « Le lac » sont des poèmes fidèles à l'esthétique romantique en
raison de leur caractère personnel, voire même autobiographique. Dans les œuvres de Lamartine, une défunte
amante qu'il avait éperdument aimée, Elvire, est à la fois la cause de la
solitude du poète mais aussi de l'espoir qu'il entretient. Cela amène le poète à chercher, en premier
lieu, refuge dans l'amour. Le vers
suivant en témoigne bien : « Ô temps! Suspend ton vol, et vous,
heures propices! / Suspendez votre cours : / Laissez-nous savourer les rapides
délices / Des plus beaux de nos jours!»
Ces paroles prononcées par Elvire soulignent l'idée que le poète croit
encore. Elle veut arrêter le temps,
afin qu'ils puissent saisir le moment présent, le moment de l'amour. Le message lancé ne laisse plus aucun doute
quand Lamartine fait dire à son amour les vers qui suivent :
« Aimons-nous, aimons donc! De l'heure fugitive / Hâtons-nous,
jouissons! ». Dans un deuxième temps,
le poète cherche un refuge dans la nature : « Fleuves,
rochers, forêts, solitudes si chères / Un seul être vous manque et tout est
dépeuplé. » Ici, le poète souligne à la fois la perte immense de l'être
cher en question et du fait que la nature lui est précieuse et indispensable,
voire un abri potentiel. Le thème du
souvenir est également abordé. Il
contemple un paysage dans « L'isolement » et un lac dans « Le
lac » qui reflètent ce sentiment d'exil qui ramène le lecteur à un épisode
de la vie de Lamartine. Celui-ci est
particulièrement intéressant car le fait de se rappeler sa bien-aimée l'incite
à prononcer ces mots annonciateurs d'espoir.
Ce vers-ci vient appuyer cette
idée : « Là, je retrouverais et l'espoir et l'amour ». En somme, on peut dire de Lamartine que la
solitude qu'il éprouve, suite à la perte d'Elvire, est tragique mais non
irrémédiable grâce au refuge qu'il trouve dans l'amour, la nature et le
souvenir.</p><p>Chez
Alfred de Musset, le mal du siècle est vécu d'une manière plus tragique, et
dans « La nuit de décembre », il est si seul et ténébreux qu'il
n'arrive plus à espérer quoi que ce soit.
Musset ne se laisse plus désillusionné par l'amour. Les vers suivants : « À l'âge où
l'on croit à l'amour / J'étais seul dans ma chambre un jour, pleurant ma
première misère » témoignent d'entrée de jeu des déboires et des échecs
sentimentaux de Musset. La nature même
lui refuse le gîte. En effet, peu
importe
...