La Jalousie
Note de Recherches : La Jalousie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar 41069906 • 6 Avril 2015 • 2 032 Mots (9 Pages) • 942 Vues
Méthodes : L'explication de texte
Elettra > Méthodes > Explication de texte "La Jalousie", A. Robbe-Grillet
robbe-grillet.jpg> A. Robbe-Grillet - "La Jalousie"
Pages 216-218, "Le personnage principal.../...autour de la maison."
Explication de texte notée 11.38/20 à la session 2011 de l’agrégation interne de lettres modernes - Reconstitution d'après brouillon.
NB : Cette note à deux décimales s’explique par le fait que le jury dispose d’un tableau à double entrée, avec d’un côté la note donnée pour l’explication de texte et, de l’autre celle donnée à l’explication de grammaire. Dans le cas évoqué, l’explication de grammaire était médiocre, l’explication doit donc bien valoir 13/20.
INTRODUCTION
Situation
Le passage que nous allons étudier est constitué par les deux dernières pages de La Jalousie, troisième roman d'Alain Robbe-Grillet écrit en 1957 et dans lequel on peut dire qu'il trouve sa manière d'écrivain. Il s'agit de la septième et dernière occurrence de la scène de l'apéritif et des discussions qui l'accompagnent. Nous nous trouvons dans le dernier chapitre après l'absence de A dans les chapitres donc six et sept, et après aussi son retour.
[Lecture]
Composition du passage + remarques
Ce passage se compose de trois mouvements :
une dernière évocation du roman africain que A et Frank lisent ou ont lu, selon le moment du roman de Robbe-Grillet, dans lequel on se trouve ;
un paragraphe de transition pendant lequel Frank prend congé, paragraphe frappant par sa brièveté.
un dernier mouvement constitué par les cinq derniers paragraphes et qui présente une description de la plantation à la tombée de la nuit.
Problématique
Le passage étudié se situant à la fin du roman, il possède des enjeux propres à cette position. C'est un endroit d'autant plus stratégique surtout si comme Robbe-Grillet l'écrivain se situe dans une démarche de renouvellement des codes littéraires. Nous montrerons que si ce passage constitue bien une fin apaisement, apaisement au niveau diégétique mais aussi apaisement au sens où nous faisons le constat d'une disparition des codes d'écriture les plus caractéristiques de La Jalousie.
Explication du premier mouvement
Le premier mouvement est consacré à l'histoire que conte le roman dont A et Frank « parlent avec animation » quelques lignes auparavant. Cette évocation est marquée par le non-respect d'un principe logique essentiel, le principe de non-contradiction. En effet aucun élément n’ est stable dans cette histoire. La contradiction est ainsi marquée par des antonymes (mauvaise/très bonne-honnête/malhonnête) mais aussi par des adversatifs « Mais ». Rien ne ressemble d'ailleurs à ce que nous savons déjà de ce roman africain qui évoquait plutôt, dans le début du roman, une femme incomprise par son mari. Nous pouvons donc faire l'hypothèse d'une autre lecture, une lecture méta textuelle dans laquelle Robbe-Grillet définirait une conception du roman. Tout est en effet marqué ici au sceau de l'incertitude, tout d'abord l’identité du personnage ,« fonctionnaire des douanes ou employé » ainsi que son caractère « honnête ou non » . Incertitude aussi quant à la direction que prend l'intrigue « les affaires de la compagnie sont très bonnes. Les affaires de cette compagnie sont mauvaises, elles évoluent rapidement vers l'escroquerie.» L'expression « apprend-on » nous amène à nous interroger sur ce « on »et à se poser plus largement la question : qui parle dans ce paragraphe ? Il existe deux possibilités on peut tout d'abord considérer le paragraphe comme discours rapporté de A et de Frank et le narrateur serait alors dans sa traditionnelle position d'auditeur muet. « apprend-on » serait une incise qui relève d'un autre niveau d’énonciation et ce « on » le désignerait. Dans cette hypothèse, le dialogue contradictoire qu'il y aurait signerait alors la fin absolue de la connivence entre A et Frank au profit d'une incompréhension absolue. Chaque phrase serait donc une phrase de dialogue prononcée tour à tour par A et Frank. Deuxième possibilité : on peut aussi émettre comme hypothèse que ce paragraphe serait une métaphore de l'attitude passée du narrateur, ce qui me met sur la piste est cette expression « le personnage principal est malhonnête ». Le personnage principal peut être le mari, invisible mais central. Tout est sous son regard . D'autre part, on peut penser que le personnage principal est malhonnête cela signifie qu'il sur interprète les événements, les déformant jusqu'à leur faire dire le contraire de ce qu'il signifie ou bien on pourrait dire aussi que ce personnage est auditeur muet et n'écoute qu'à moitié une discussion sans intérêt pour lui. Deux éléments de ce petit résumé appartiennent en tout cas à son monde fantasmatique « son prédécesseur, mort dans un accident de voiture ceux-là nous évoquent bien évidemment l'accident de voiture sur le chemin du retour de la ville qui est racontée à la page 164 du roman, un désir de mort des amants présumés « un grand navire blanc paraît aussi sur le calendrier des postes à la page 153. Eléments coïncidant avec le plus grand moment de tension pour le narrateur jaloux.
Explication du deuxième mouvement
Ce qui frappe dans ce paragraphe, c'est l'absence totale de sous-entendus contrairement aux allusions précédentes sur les capacités de mécanicien de Franck, mises en doute, ce qui donnait une orientation érotique à la conversation. L’attitude de A est polie, «Comme la politesse exige, s'inquiète de détail ». Nous ne sommes plus dans le cadre de la liaison mais des relations amicales et mondaines entre colons. L’inquiétude est
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