Héros problématique dans "Français par le crime. J'accuse" de Mohammed Garne

L’évolution de la littérature française depuis le moyen âge à ce jour, et notamment les périodes de colonisation des peuples par la France a pu mettre en pratique cette discipline culturelle d’où elle est née la littérature francophone au début du 20ème siècle. L’Algérie étant une ancienne colonie française, a vécu ce phénomène littéraire à partir des années 1940, avec une riche production d’œuvres biographiques traitant des questions inévitables de l’identité algérienne et de l’assimilation. Cette littérature engagée revendiquait la présence de la France en Algérie et la confirmation de l’identité algérienne.

Après l’indépendance, des nouveaux auteurs émergeaient sur la seine littéraire algérienne, par le biais de leurs œuvres, ils dénonçaient certains tabous religieux et sociaux tels que : Rachid Mimouni, Rachid Boujedra, Tahar Djaout et autres.

Actuellement, la littérature suit les traces de la littérature précédente avec de nouvelles formes, produite par un ensemble d’auteurs : médecins, journalistes, professeurs, historiens, universitaires, musiciens et autres. C’est la naissance de l’écriture de la violence, de la peur et de l’horreur face à l’intrigue meurtrière.

Loin de l’Algérie, les auteurs issus de mariage mixte ou enfants d’émigrés produisent une littérature marquée par les tendances idéologiques ambiantes, mais qui se révèle originale. Cette littérature appelée beur est souvent mal définit à cause d’une connotation socio-géo-ethnique due à une double appartenance franco-algérienne.

La littérature française a connu l’auteur Mohamed Garne pour la première fois avec « Lettre à ce père qui pourrait être vous ». Parler de lui, c’est évoquée le destin d’un homme qui sort de l’ordinaire. En effet, de son œuvre « Français par le crime. J’accuse ! » que nous allons étudier, Mohamed Garne évoque son malaise, sa crise identitaire issue d’un crime de viol pratiqué sur sa mère par des soldats français pendant la guerre algérienne.

« Français par le crime. J’accuse ! » est un récit profond riche de par sa structure et son contenu.

D’abord, sa structure : c’est un récit autobiographique qui se compose de quarte parties résultantes les périodes de sa vie. Quand au contenu du récit, c’est une histoire bouleversante qui reste sans fin.

Ce qui nous a incités à étudier ce récit est le témoignage poignant, déchirant et émouvant d’un parcours douloureux de l’histoire de l’auteur, mais aussi le style simple et touchant de l’écrivain qui nous raconte sa propre histoire avec détail et sincérité.

Le viol reste jusqu’aujourd’hui un sujet très sensible pour y discuter en Algérie, mais Mohamed Garne a eu le courage de l’aborder dans son récit autobiographique, ainsi que la violence et le racisme encore présent après des années d’indépendance.

Notre travail s’appui donc sur l’œuvre de Mohamed Garne qui appartient à la littérature francophone. « Français par le crime. J’accuse ! » est l’œuvre corpus de notre travail.

Mohamed Garne a écrit une histoire qui se déroule autour d’un seul personnage, d’un seul héros. C’est l’auteur qui sera donc le sujet principal de notre corpus.

Le mot personnage vient du latin « persona » qui signifie masque ou rôle. Le personnage est un élément indispensable dans l’organisation des histoires, il détermine les actions, les subi, les relie et leur donne du sens.

L’étude des personnages a toujours suscité l’intérêt des critiques. Ces êtres de plume ne cessent de nous surprendre, reflétant d’une manière ou d’une autre des aspects des êtres réels, y compris ceux de leur auteur. Mais, parfois, le personnage appartient au monde réel.

Tel est le cas de Mohammed Garne dans notre corpus. Etant l’auteur, le narrateur et le héros de « Français par le crime. J’accuse ! », il reproduit ses paroles, actions, pensées et émotions dans le récit.

Pourquoi cette reproduction de sa vie réelle dans le récit ? Il y a la personne et le personnage, il y a donc adéquation entre les faits vécus et les faits racontés.

Le mot autobiographie est composé de trois racines grecques :

« Graphein » qui veut dire écrire, « auto » qui signifie soi-même et « bio » qui veut dire vie. Une autobiographie est donc un récit écrit qu’une personne réelle fait rétrospectivement de sa propre vie et fait référence à des lieux, des personnes et des événements réels, ainsi le récit autobiographique se diffère de la fiction.

La vie amère et les moments difficiles ont laissé l’auteur se souvenir de toute son enfance, voire même avant cinq ans. Il nous raconte son combat, sa lutte qui continu jusqu’aujourd’hui, et on se pose la même question en parcourant les pages de son livre, va-t-il survivre ? Sortir indemne de cette tragédie et connaitra un jour son sort ?

Le héros peut être positif, équilibré et collectif qui adhère aux lois, mais il peut aussi représenter tout au long de l’histoire une révolte. Il est en perpétuelle quête afin d’atteindre un certain idéal appelé la sublimation. Un individu particulier, étranger, marginalisé dans un univers défavorable, est ce qu’on appelle « héros problématique ».

Et de ce fait, Mohamed Garne représente t-il le héros problématique ? Est-il en conformité avec cette notion de Georges Lukacs et Goldmann ?

Les hypothèses qui viennent répondre provisoirement à notre problématique sont :

- Les fugues de Mohammed Garne de l’orphelinat.

- La vie des rues (vol et voyoutisme).

- Les troubles d’un maniaco-dépressif.

- Plusieurs tentatives de suicide.

- Obsession folle (retrouver sa mère et connaitre ses origines).

- Poursuite de combat en engageant une action devant les tribunaux français à l’encontre du ministre de la défense française pour crime de guerre et crime contre l’humanité.

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