Fiche De Lecture : Tous Les Matins Du Monde, Pascal Quignard
Dissertation : Fiche De Lecture : Tous Les Matins Du Monde, Pascal Quignard. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lolo33610 • 31 Janvier 2013 • 561 Mots (3 Pages) • 3 214 Vues
Pascal Quignard
Tous Les matins du monde
L’auteur
Pascal Quignard est né en 1948 à Verneuil-sur-Avre en France dans une famille d’enseignants. Son enfance fut difficile, il passa par des périodes d’ « autisme » et d’anorexie. Adolescent, ses goûts se portent sur la musique, le latin, le grec et les littératures anciennes… Après des études de philosophie, il a travaillé dans une maison d’édition, enseigné à l’université de Vincennes et dirigé le théâtre baroque de Versailles. Il a écrit des essais sur la vie d’artistes (Georges de La Tour) et des textes philosophiques, notament Le Sexe et l’effroi (1994) ou La Haine de la musique (1996), mais il a aussi rédigé plusieurs romans, entre autres Le Salon de Wurtemberg (1986), Les Escaliers de Chambord (1989) ou Les ombres errantes (2002). Dans ses ouvrages, on trouve des thèmes récurrents comme la musique, la mort, le silence ou encore le passé. Quignard a fondé avec le président François Mitterrand le festival d’opéra et de théâtre baroque de Versailles.
Le roman qui a connu un véritable succès, a été adapté au cinéma l’année même de sa sortie par Alain Corneau et l’auteur a lui-même participé à l’écriture du scénario.
Dans ce roman, Monsieur de Sainte Colombe montre qu'on n'est rien avec la virtuosité, l'apparence ou un bel instrument, seule l'émotion que suscite une composition ou une interprétation est digne d'intérêt. Parallèlement, il s'agit de l'histoire de la musique (évolution des instruments et de la composition), du dépouillement de l'artiste (Monsieur de Sainte Colombe est clairement un janséniste) et de la vanité représentée par le tableau de Baugin et de la correspondance entre les arts (bruit du pinceau sur la toile rappelant l'effleurement de l'archet sur les cordes).
Le récit est servi par un style tout aussi dépouillé. Les phrases sont courtes mais le propos et le vocabulaire, clairs et précis, jouant beaucoup sur la symbolique, l'ombre et la lumière. On retrouve dans certaines pages, une esthétique proche des peintures de Georges de la Tour sur lequel l'auteur a aussi écrit un essai.
Tous les matins du monde sont sans retour.
Cette phrase traduit une réflexion sur le temps qui passe et ne revient pas. Le matin est d’ordinaire associé au renouveau. Ici, une nouvelle journée marque une nouvelle étape de la marche inéluctable du temps, qui conduit à la vieillesse et à la mort. Ce titre rappelle également un motif de la peinture baroque : les vanités symbolisant à travers certains objets, les plaisirs et gloires de l’homme, voués à disparaître : Sainte Colombe dit devant une vanité de son ami Baugin « ce sont tous les plaisirs du monde qui se retirent en nous disant adieu ». Enfin, la dernière phrase du livre renverse l’aphorisme : « Ce n’est qu’à l’aube que Marin Marais s’en retourna à Versailles » : on retrouve les motifs du matin et du retour, mais celui-ci marque cette fois-ci l’ouverture puisqu’il débouche sur Versailles, lieu d’épanouissement artistique. Le titre permet de penser que nous n’avons aucune idée de la durée de la vie. La mort est présente dès le début avec le titre de l’œuvre.
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