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Emma Bovary, Gustave Flaubert

Fiche : Emma Bovary, Gustave Flaubert. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  9 Mai 2017  •  Fiche  •  4 604 Mots (19 Pages)  •  748 Vues

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TROISIEME PARTIE : EMMA BOVARY, UNE HEROÏNE HORS NORME.

I/ Flaubert et son œuvre intégrale : Madame Bovary.

 A. Gustave Flaubert et son « livre sur rien »

Gustave Flaubert est né le 12 décembre 1821, à l’hôtel-Dieu de Rouen. Il est le fils d’un chirurgien en chef de l’hôtel-Dieu de Rouen qui élève trois enfants. Son frère aîné, le préféré des deux garçons, évolue sur le chemin de son père, pour devenir chirurgien également. Sa sœur cadette, Caroline, est également une enfant heureuse et chérie. Flaubert passe alors une enfance triste dans le cadre austère d’un hôpital où il côtoie régulièrement la mort, observe de nombreux cadavre et participe à certaines dissections. Il débute sa scolarité au collège de Rouen,  un élève aux capacités moyennes. Dès le lycée, il compose des textes à dominantes sombre et mélancolique pour la plupart. Débutant ses études de droit à Paris, il s’intéresse finalement à la littérature, et se réoriente alors sur ce chemin. Flaubert est comme étant quelqu'un de grande culture, ayant une incroyable capacité de travail et des exigences esthétiques rigoureuses. Il ne quitte Croisset et sa table d'écrivain que pour quelques voyages en Orient, en Algérie, en Tunisie et à Paris où il fréquente les milieux littéraires. Il fait en 1836 la rencontre de Elisa Schlésinger, un véritable coup de foudre alors que cette dernière est une femme marié et aimé. Il écrit son premier roman à dix-sept ans, nommé Mémoire d’un fou, publication posthume, et rédiges les premières versions de L’Education Sentimentale et de La Tentation de Saint Antoine en 1839 et 1848. Son premier grand succès est celui de Madame Bovary, publié en 1856, suite à cinq longues années de rédactions et de réflexion. Dans une phrase célèbre de sa correspondance avec Louise Colet, en 1852, Flaubert a rêvé de faire « un livre sur rien », c’est-à-dire « un livre sans attache extérieur, qui se tiendrait de lui-même, par la force interne de son style comme la terre sans être soutenue se tient en l'air, un livre qui n'aurait presque pas de sujet ou du moins où le sujet serait presque invisible si cela se peut.». Il s’agit alors d’un livre sur l’homme, la femme, sur leurs songes, sur la société qu’ils ont édifiée pour les y enterrer, sur ses codes et ses usages, sur leurs souffrances, un roman sur la passion et sur le néant, sur le corps, les choses, le monde, la mort, la vie, un livre sur la littérature même. Alors que Gustave Flaubert ressentait le besoin de créer une œuvre « sur rien », cela sera alors, paradoxalement, un livre « sur tout ». Cependant, à sa sortie en 1857, le roman fait l’objet d’un procès pour offense à la morale publique ainsi qu’aux bonnes mœurs. Le romancier est tout de même acquitté grâce à ses nombreux contacts sous la société du Second Empire, son lien avec l’impératrice, ainsi qu’aux performances de son avocat. Sa notoriété est pourtant immédiate le procès passé.  De son vivant, on définit Flaubert comme étant le chef de l'école réaliste car il s'était donné pour objet d'étude la réalité sociale et historique. Deux veines d'inspiration se situent dans ses romans : l'une hantée par la tentation romantique et lyrique, l'autre tendue dans un perpétuel effort vers le réalisme le plus absolu. Sa carrière littéraire ne s’arrête donc pas là, l’écrivain écrit en 1862 Salammbô, un roman historique à succès, L’Education Sentimentales en 1869, roman qui est, quant à lui, un échec. En 1874 la Tentation de Saint Antoine qui se trouve être également un échec. En 1877 il écrit Les Trois Contes, puis, en 1881, Bouvard et Pécuchet, qui est alors inachevé et publié après la mort de son auteur. Gustave Flaubert décède le 8 mai 1880 d’une hémorragie cérébrale, dans sa propriété de Croisset.

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B. Présentation de Madame Bovary : l’œuvre dans son siècle

        Après une enfance et une jeunesse laborieuse, Charles Bovary devient médecin de campagne. Il devient veuf suite à la mort de sa première femme et s’éprend de Emma Rouault, fille d’un fermier normand. Tout deux se marient et le roman prend finalement le point de vue de la jeune femme,  qui s’ennuie rapidement. Le couple quitte le village de Tostes pour Yonville-l’Abbaye, qui est dominé par le pharmacien Homais, un homme prétentieux (première partie). Emma met une fille au monde, Berthe, et se lie d’amitié avec Léon, un clerc de notaire qui part pour la capitale. La jeune femme sombre alors en dépression, puis s’éprend de Rodolphe, boulanger, un grand séducteur. Suite à plusieurs mois de liaison, Rodolphe, lassé de Madame Bovary, rompt brusquement avec elle. Emma tombe malade, mais une fois rétablie, rencontre Léon à Rouen (deuxième partie) et devient sa maîtresse. Endettée, désespérée, elle s’empoisonne avec l’arsenic dérobé chez le pharmacien et meurt dans d’atroces souffrances. Son mari, Charles, meurt à son tour, ruiné.

        Malgré la célébrité du roman, les dates et les événements historiques de l’œuvre restent très implicites.  Le roman rend tout de même compte d'un état de la société qui l'entour, des mentalités et des idéologies.  Ici le contexte d'écriture est le Second Empire. Nous pouvons aisément comprendre que l'intrigue se déroule durant la première moitié du XIX°siècle, entre 1836 et 1847, sous la Monarchie de Juillet, qui intervient après  les « Trois Glorieuse », soit entre le 27 et le 29 juillet 1830. Charles X est contraint de renoncer à  son statut et le Duc d'Orléans devient Louis-Philippe 1er, roi de France. On parle également de Monarchie Bourgeoise. De nombreuses lois répressives sont établies contre le théâtre et la presse. Le siècle est également marqué par des difficultés économiques et sociales. Face à l'insurrection de 1848, le régime de Louis-Philippe prend fin et la Seconde République est installée, cette dernière inclue donc la liberté de la presse et le Suffrage Universel. Cependant cette dernière est tout le même renversée par Louis Napoléon Bonaparte, premier président élus, et son coup d’État, le 2 décembre 1851. Il devient empereur un an plu tard alors que débute le Second Empire de Napoléon III. Cet Empire est synonyme d'autorité et de forte censure : nombreux procès contre Sue, Baudelaire et Flaubert, dont « l'outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs » et « outrage à la religion catholique ». En effet, Flaubert reste méfiant face à la politique et supprime le mieux possible les événements dans son œuvre. Il s'intéresse particulièrement aux constances de la société et l'indique dans le sous-titre de son roman : « Mœurs de provinces ».

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