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Dissertation sur l'héritage poétique

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Par   •  8 Mai 2020  •  Dissertation  •  1 721 Mots (7 Pages)  •  7 405 Vues

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Dissertation :

L’héritage de la tradition est-il un frein à la création poétique ? Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur votre lecture d’Alcools

        

        Le terme « poésie » provient du mot grec « poiein », ce qui signifie « créer ». Le poète créé son propre langage : c’est la création poétique. La poésie accorde une aussi grande importance au choix des mots, des images qu’au choix de la forme du poème. Cependant, le poète a de nombreuses contraintes formelles comme le vers, les strophes, ou les rimes, issues de l’héritage traditionnel. Alcool est un recueil de poèmes de Guillaume Apollinaire écrit en 1913. En s’appuyant sur cette lecture, peut-on dire que l’héritage de la tradition est un frein à la création poétique ? La création poétique est-t-elle entravée par l’héritage de la tradition ou peut-il servir d’appui au poète ? Dans un premier temps, l’héritage peut empêcher l’auteur d’innover, pourtant, ce dernier peut également dépasser les traditions, enfin, le poète moderne se doit de trouver un équilibre entre tradition et modernité.  

        Le poète est souvent freiné par l’héritage traditionnel, qui lui impose une certaine façon d’écrire, l’empêchant de créer son propre langage.

        Tout d’abord, le poète doit respecter certains codes traditionnel, ancrés dans la société depuis des centaines d’années. En effet, certains codes sont immuables, notamment concernant la forme du poème. Le nombre de syllabes, de vers, de strophes est précisément compté. C’est une contrainte qui oblige les poètes à jouer avec le langage avec habileté. Les rimes ainsi que la ponctuation sont essentielles. Elles permettent une certaine harmonie et rythment le poème. Toutefois, ces codes poétiques peuvent restreindre la liberté de l’auteur, qui ne peut pas réellement laisser-aller son imagination. La tradition contraint donc les poètes à respecter ces codes, et peut donc être une barrière à la création poétique. Apollinaire est un homme moderne qui s’affranchit souvent des codes traditionnels. Cependant, il reste sous influence de le tradition poétique dans nombreux de ces poèmes comme « Crépuscule ». Ici, Apollinaire respecte la tradition poétique : il utilise des vers en octosyllabes, des rimes embrassées, croisées ou suivies : « Le ciel sans teinte est constellé / D’astres pâles comme du lait ». Il conserve la musicalité du vers. Cela montre donc que le poète ne peut réellement s’émanciper de la poésie traditionnelle, et que celle-ci lui impose toute sortes de contraintes.

        Ensuite, l’héritage de la tradition conditionne l’esprit du poète et son imagination. L’auteur reste souvent influencé par ce que lui transmet l’histoire de la poésie, ce qui l’empêche de parler de sujets nouveaux et actuels. Orphée est par exemple une figure majeure de la poésie lyrique, que l’on retrouve fréquemment dans les poèmes. Ainsi, les thèmes de la nature ou de l’amour sont massivement utilisés par les poètes. Les poètes étant conditionnés à écrire dans la lignée des anciens, la tradition peut donc faire obstacle à l’innovation, et à la création poétique.  Apollinaire est aussi prédisposé à utiliser les thèmes traditionnels de la poésie. En effet, dans plusieurs de ces poèmes, comme « Poème lu au mariage d’André Salmon », la figure d’Orphée est présente : « la table et les deux verres devinrent un mourant qui nous jeta le dernier regard d’Orphée ». Apollinaire utilise ici l’héritage de la tradition poétique. De plus, ce poème évoque la nature, ainsi que l’amour et l’amitié entre les êtres : André Salmon (qui était un ami de l’auteur) se marie. Ces thèmes sont assez classiques puisque viennent originellement de la poésie d’Orphée. L’histoire de la poésie et ses traditions prennent donc une place importante dans les poèmes d’Apollinaire, soulignant ainsi la restriction que subissent les poètes.

        Pourtant, l’auteur se doit d’aller au-delà des traditions, de les dépasser afin de faire évoluer la poésie.

        Tout d’abord, les poètes commencent à se rebeller contre les principes traditionnels de la poésie. Le poète moderne se doit d’innover notamment dans la forme et la typographie du poème. Il doit être curieux, chercher à évoluer. Les poèmes ne se font désormais plus seulement en vers, mais aussi en prose, les auteurs ne respectent plus la versification rimée. La ponctuation est maintenant optionnelle. Les poètes modernes prennent des libertés leur permettant de laisser-aller leur imagination là où la poésie traditionnelle ne le permettait pas. « Le pont Mirabeau » est un poème dans lequel Apollinaire a pris beaucoup de liberté en ce qui concerne la forme et la typographie. Le poème n’a aucune ponctuation, laissant une grande liberté d’interprétation au lecteur, qui peut parfois même changer le sens du poème. Le poème est composé de plusieurs strophes, entre lesquelles se trouve un refrain. Chaque strophe est faite de trois décasyllabes, le 2ème étant scindé en deux vers de 4 et 6 syllabes, ce qui est particulièrement original et moderne : « Et nos amours/ Faut-il qu’il m’en souvienne » Apollinaire se démarque donc des traditions, en recherchant des formes nouvelles, et en cassant les codes de la poésie traditionnelle.  

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