Commentaire sur l'acte III, scène 5 de la pièce de théâtre Ruy Blas de Victor Hugo
Documents Gratuits : Commentaire sur l'acte III, scène 5 de la pièce de théâtre Ruy Blas de Victor Hugo. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar pericles • 13 Février 2013 • 552 Mots (3 Pages) • 16 026 Vues
Commentaire : Ruy Blas, Acte III, scène 5 (Victor Hugo)
Jusqu’au XVIIème siècle, le valet de théâtre est le double négatif de son maître. Il ne se définit que par rapport à ce dernier, et n’a pour raison d’être que de le servir au mieux. Hardi et rusé, il est souvent l’auxiliaire précieux du seigneur, celui qui l’aide à mener à bien ses intrigues amoureuses ou qui use de son bon sens pour le ramener dans le droit chemin. Ces rapports vont évoluer par la suite et se penser sous un jour nouveau : celui de l’affrontement de deux volontés distinctes. L’œuvre théâtrale Ruy Blas, composée par Victor Hugo au XIXème siècle, en est une illustration. Don Salluste, un grand d’Espagne humilié par la Reine veut se venger. Il demande à Ruy Blas, son valet amoureux de cette dernière, de se faire passer pour Don César, son cousin qui vit loin de la cour. Ruy Blas assume alors des responsabilités et tente de devenir un véritable homme d’Etat. Dans l’extrait que nous allons étudier, les deux personnages s’affrontent, l’enjeu pour Don Salluste étant de ramener Ruy Blas à son rôle de valet et réaffirmer ainsi son pouvoir vis-à-vis de ce dernier. Comment va se mettre en place cet affrontement ?
Cette scène montre l’affrontement de deux personnages : un maître cruel et dominateur face à un valet désemparé.
1) un maître cruel et dominateur
a. Une absence d’émotions
Tandis que Ruy Blas est au désespoir, Salluste prend « un air indifférent » et parle « nonchalamment ». Grand contraste.
b. Un ton ironique
- Des marques de politesse apparentes : vouvoiement, « Mon cher ».
- Affecte de le prendre pour Don César et l’appelle ainsi. « Vous avez oublié que vous êtes parents »/ rappelle de manière implicite à Ruy Blas que sa noblesse est usurpée : « Regardez vos blasons ».
c. Une volonté de domination
- Don Salluste coupe sans arrêt la parole à Ruy Blas, surtout lorsqu’il parle de sujets de la plus haute importance : « guerre éclatera »/ « air […] un peu froid » (deux hémistiches qui s’opposent dans le même alexandrin). De plus, l’homme qui tient tête à un empereur doit ramasser un mouchoir. Salluste ramène sans arrêt son valet à sa condition prosaïque et à son absence de pouvoirs réels. Salluste parle peu, mais détient la véritable puissance.
- Véritables insultes : « pédant », « petit génie », « cuistres ».
- les positions, censées traduire les rapports maître/valet sont bien campées : Don Salluste « s’assied dans un fauteuil », tandis que Ruy Blas « reste debout »
2) Un renversement des valeurs
a. Chez Ruy Blas, la noblesse
- parle au nom de l’intérêt général : 1ère pers du pluriel. « Salut de l’Espagne » répété, « intérêt public ».
- valeurs morales : probité, grandeur.
- Courage militaire
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