Ruy Blas Victor Hugo Scène 2 Acte 4 Analyse

Cet extrait est une partie de la scène 2 de l’acte IV du drame romantique Ruy Blas, écrit par Victor Hugo en 1838. L’acte IV de la pièce porte le nom de Don César, personnage qui assure le mélange des registres propre au drame romantique. Ici donc, le comique est à l’honneur après des épisodes plus sombres : en effet, l’acte III se termine sur la soumission de RB à son « maître » et l’acte IV s’ouvre sur les efforts désespérés de RB pour sauver la reine des plans sataniques de DS.

Dans ce passage, on assiste au retour tonitruant de Don César que nous avons perdu de vue depuis son enlèvement à la fin du 1er acte. Il arrive par la cheminée dans la maison secrète momentanément vide car RB, qui s’y trouvait, a décidé de disparaître une journée afin que DS trouve l’endroit vide. DC s’adonne à un monologue dans lequel il conte avec entrain ses récentes aventures. Il lui reste à prendre une jolie vengeance sur son cousin DS.

L’étude de ce extrait pourrait consister à voir comment, par ses talents de comédien né, DC transforme ce monologue en un vrai festival pour les yeux et les oreilles.

Pour ce faire, on pourra d’abord observer son entrée fracassante. Puis on s’attardera sur le récit qu’il fait de ses aventures. Enfin, on verra en quoi cette scène est théâtrale.

Le début de la scène 2 est en totale opposition avec la scène 1, où il y avait une ambiance pesante avec Ruy Blas seul sur scène. Ce calme est en opposition à l’entrée de DC qui fait un grand bruit, une entrée fracassante et retentissante.

Les premières paroles de DC sont la fin de l’alexandrin commencé par RB à la fin de la scène précédente. Changement de niveau de langue en fonction de qui parle. On passe d’une scène plus grave à quelque chose de plus léger.

L’arrivée fracassante par la cheminée de DC introduit l’effet du merveilleux. « J’en suis émerveillé » v.8 confirme l’arrivée de ce registre. Cette entrée en scène inattendue rappelle la scène 2 de l’acte III avec l’arrivée en scène de RB qui arrive au conseil des ministres. Là encore, le registre est totalement différent, avec une ambiance solennelle. Nous sommes ici dans une ambiance burlesque (comique exagéré). Il y a une accumulation de quatre adjectifs qualificatifs dans la 1ère didascalie, qui montrent l’installation d’un désordre sur scène. Il y a également dans cette didascalie beaucoup de rimes avec des assonances en « é » et des allitérations en « ff ». Ces 4 adjectifs contiennent chacun trois syllabes et cet ensemble forme un alexandrin pour insister sur le désordre opéré. On remarque ensuite que le désordre est également dans les vers, qui sont malmenés et étrangement coupés (2-8-2 ou 7-3-2). Il refuse la coupe à l’hémistiche. Il va employer la 2ème personne du pluriel, l’impératif « continuez », il va apostropher « messieurs ». DC s’adresse au public.

Il se lance alors dans le récit de ce qu’il a vécu après son enlèvement. C’est un monologue atypique. Le spectateur n’a pas vraiment l’impression d’assister à un monologue. Hugo, en bon auteur dramatique qui révolutionne le théâtre, veut enlever au monologue son côté figé et conventionnel. Le monologue a une des fonction qui est de rapporter au spectateur ce qui n’a pas pu être montré sur scène. Ici, c’est ses aventures suite à son enlèvement. Le récit des

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