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Victor Hugo, Les Misérables, pages 144 à 156, l. 2532 à 2883 : Analyse du choc entre deux vérités dans l’affrontement de Fantine/Valjean et Javert

Dissertation : Victor Hugo, Les Misérables, pages 144 à 156, l. 2532 à 2883 : Analyse du choc entre deux vérités dans l’affrontement de Fantine/Valjean et Javert. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  26 Avril 2023  •  Dissertation  •  914 Mots (4 Pages)  •  238 Vues

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Écriture et littérature – 601-101-MQ

Session hiver 2023

Exemple d’une analyse littéraire

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Extrait à l’étude :

Pages 144 à 156, l. 2532 à 2883, de votre édition du roman de Victor Hugo, Les Misérables.

Sujet :

Analysez le choc entre deux vérités dans l’affrontement de Fantine/Valjean et Javert.

Les auteurs romantiques du XIXe siècle se caractérisent par leur souci constant de mettre l’émotion en avant-plan. Victor Hugo, l’un des auteurs les plus célèbres de cette période, est la figure de proue de cette nouvelle façon de faire en littérature à cette époque. Dans Les Misérables (1862), le romancier, au travers des personnages principaux de Jean Valjean et Fantine, oppose les motivations profondes aux apparences trompeuses de leurs actions. D’ailleurs, dans l’extrait étudié dans la présente analyse, un affrontement de Valjean et Fantine contre l’inspecteur Javert permet d’être témoin d’un choc entre deux types de vérité. Si Javert s’en tient à une vision stricte de la justice, Valjean et Fantine s’en remettent à une morale qui s’appuie sur leur expérience de vie respective.

À première vue, la vérité de Javert correspond à sa vision de la justice. D’une part, dès le début de l’extrait, on sent son jugement défavorable envers Fantine. Il semble la juger selon son statut social : « Il était évident qu’il venait de voir commettre un crime. Il venait de voir, là dans la rue, la société, représentée par un propriétaire-électeur, insultée et attaquée par une créature en dehors de tout. Une prostituée avait attenté à un bourgeois. » (l. 2562-2566) Un peu plus haut, le narrateur souligne même que Javert en est « révolté ». (l. 2562) Pour lui, Fantine est réduite à une « créature ». Ce mot est utilisé ici de façon péjorative et est opposé à la société. Javert ne considère pas Fantine comme une personne humaine au même titre que les autres à cause de son statut de prostituée. D’ailleurs, une seconde opposition termine sa pensée; une telle fille ne peut rien contre un bourgeois. D’une autre part, un peu plus loin, face à Valjean (M. Madeleine), Javert refuse d’obéir à son autorité au nom de la loi qu’il représente avec zèle :

– Ceci me regarde, dit M. Madeleine. […]

– Je demande pardon à monsieur le maire. Son injure n’est pas à lui, elle est à la justice.

[…]

– […] contentez-vous d’obéir.

– J’obéis à mon devoir. Mon devoir veut que cette femme fasse six mois de prison.

(l. 2794, 2796, 2597 et 2802 à 2804)

Dans ce dialogue qui s’apparente à un combat verbal entre Javert et Valjean, le policier s’obstine dans son interprétation de la situation. Il récupère les paroles de Valjean pour les ramener à son rôle. Selon lui, la « justice » et le « devoir » doivent l’emporter sur le jugement de son opposant. Son ton est rigide et ses répliques trahissent son énervement. La répétition de « mon devoir » témoigne de l’importance qu’il lui accorde. Somme toute, son rôle social et ses préjugés influencent ce que Javert considère comme juste et incontestable.

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