Peut-on affirmer que, dans Le Survenant, la vie sédentaire est idéalisée ?
Dissertation : Peut-on affirmer que, dans Le Survenant, la vie sédentaire est idéalisée ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Tilime • 23 Février 2024 • Dissertation • 577 Mots (3 Pages) • 298 Vues
Dans le livre du Survenant, nous pouvons voir que l'écrivaine met en avant la stabilité qu'apporte la vie sédentaire dans le village. Tout d'abord, elle le démontre en mettant en évidence un réseau social bien établi pour les personnages : « Les Beauchemin pouvaient, à toute heure du jour, recevoir des passants sur la route ou le chenal, un mot, un salut, un signe d'amitié » (p.24). À travers cet extrait, la famille est habituée à recevoir des visiteurs, des connaissances et des amis. Le fait d'avoir un lieu stable crée un réseau social qui trouve un point de rencontre pour échanger et approfondir les amitiés, d’où l'importance du réseau social dans la vie sédentaire des habitants du village. Dans un autre passage, une autre forme de stabilité est visible dans le livre, telle que l'accessibilité à la nourriture : « On va laisser le grand monde se régaler. Après, les jeunes mangeront en paix. Et je vous recommande le dessert : il y a des œufs à la neige, de la crème brûlée, de la tarte à Lafayette, de la tarte à la ferlouche, de la tarte aux noix longues » (p.100). Dans cette citation, le fait de mentionner « On va laisser le grand monde se régaler » montre que le fait d'avoir une vie sédentaire permet de pratiquer l'agriculture et l'élevage, ce qui garantit un moyen de se nourrir et de partager avec tout le monde. La mention du « dessert » et des choix qui sont offerts permet même, dans l'analyse, de voir que l'on peut même se permettre un luxe en ayant aussi accès à plusieurs choix de desserts. C’est une forme d'accomplissement que la vie sédentaire apporte. Enfin, un dernier point partagé est la possession d'un patrimoine et de biens. Le fait d'avoir une vie sédentaire apporte une stabilité, permettant d'avoir des biens pour élever ses enfants, les léguer et fonder un patrimoine multigénérationnel : « Quand il avait pris possession de la terre ancestrale (...) un sentiment de durée, de plénitude (...) la force tranquille de l'arbre qui, à chaque heure, à chaque instant, enfonce ses racines plus dans le sol » (p.80). Le père Didace avait un sentiment de « durée » car il comprenait que s'établir serait bénéfique pour l'avenir. La métaphore utilisée par Germaine Guèvremont illustre bien le sentiment de Didace dans la possession de son bien. L'arbre est utilisé comme symbole de vie, les racines étant parfaitement ancrées dans la terre, représentant la stabilité et la fondation. En mettant l'accent sur la notion du temps dans cette métaphore, elle démontre bien les générations qui pourront s'établir dans le temps et en bénéficieront.
En conclusion, dans le livre Le Survenant, nous remarquons une valorisation de la vie sédentaire grâce à sa stabilité et aux bénéfices qu'elle apporte aux habitants du Chenal-du-Moine. Parallèlement, la vie nomade est dévalorisée, particulièrement en raison de son influence et de la réprobation qu'elle suscite de la part de l'Église catholique. Dans une société québécoise conservatrice des années 1945, le roman de Germaine Guèvremont semble exprimer le désir de préserver les traditions catholiques vis-à-vis des perturbations engendrées par l'arrivée du Survenant. Ce souhait est exprimé à travers l'exploration progressive d'un nouveau genre littéraire
...