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Olympe de Gouges publie, la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (DDFC)

Commentaire de texte : Olympe de Gouges publie, la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (DDFC). Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  10 Avril 2023  •  Commentaire de texte  •  1 513 Mots (7 Pages)  •  314 Vues

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En 1791, Olympe de Gouges publie, en récrivant la fameuse Déclaration des droits de l’homme et

du citoyen, la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (DDFC), dans laquelle elle s’exprime

notamment au sujet des injustices commises par l’homme, à comprendre comme être humain masculin.

Nous nous proposons ici de nous demander si l’autrice ne fait que dénoncer les agissements de ce

dernier, par conséquent si son œuvre poursuit l’unique but de rapporter des faits accusateurs postérieurs à

1789, ou si au contraire l’autrice lui a assigné une vocation supplémentaire.

Pour répondre à ce questionnement, nous verrons dans un premier temps en quoi Olympe de

Gouges souhaite une évolution de la condition féminine. Nous expliquerons ensuite que la dénonciation

des injustices commises par l’homme demeure un des principaux aspects de l’oeuvre.

Tout d’abord, Olympe de Gouges envisage des solutions aux inégalités existant entre hommes et

femmes dans la société française. Elle se montre ainsi favorable à de réels changements, légaux et sociaux.

Afin d’atteindre cet objectif, Olympe de Gouges fait des propositions concrètes de lois et rédige les dixsept articles de la DDFC. L’article premier est des plus fondamentaux, dans la mesure où il jette les bases

solides de la société égalitaire selon l’autrice : « La femme naît libre et demeure égale à l’homme en

droits ». Olympe de Gouges, à travers les autres articles, enrichit ses propositions, telles que le souhait

d’un même accès à l’emploi pour les hommes et les femmes (article VI ; on se souvient, dans Le Mariage

de Figaro, d’une semblable requête énoncée par Marceline et Figaro), ou encore la possibilité pour une

femme d’être jugée comme un citoyen devant un tribunal (article VII : « les femmes obéissent comme les

hommes... »). L’autrice prône également la liberté d’expression, réclamant le droit de participer à la vie

politique du pays. Olympe de Gouges imagine aussi, à la suite de la Déclaration, la Forme du contrat

social de l’homme et de la femme, reprenant ainsi le concept du philosophe Jean-Jacques Rousseau. Elle y

propose une répartition des biens entre mari et femme, la possibilité de léguer un héritage convenable à ses

enfants, et le droit de demander à son conjoint la reconnaissance de l’enfant conçu.

En outre, l’autrice s’adresse à la reine Marie-Antoinette pour que celle-ci s’implique en 1791 dans

la lutte pour le droit des femmes. Elle souhaite que la reine lui apporte son soutien, ce qui permettrait de

diffuser ses idées novatrices parmi les Français et de faire approuver la validité de sa Déclaration par

l’Assemblée Nationale. Dans cette épître dédicatoire, Olympe de Gouges fait preuve d’une certaine

hardiesse, n’établissant pas de distinction entre la reine et une femme de pouvoir ordinaire. En effet, elle

utilise l’adresse « Madame » plutôt que « Majesté » : au lieu de présenter ses respects à la dédicataire,

l’autrice développe un argument politique à son intention. Dès le début, l’épître se présente ainsi comme

un hommage dépourvu du respect requis. De plus, les premiers mots, « Peu faite pour [ce] langage »,

donnent à voir l’épistolière comme douée d’un esprit trop libre pour se soumettre aux conventions et se

plaçant en dehors du monde de la cour. Aussi affirme-t-elle son intention de parler « franchement »,

opposant la parole sincère au langage courtois. Aux yeux d’Olympe de Gouges, fière de son langage direct

et vrai -qu’elle opposait elle-même au discours politique dominant- la figure de la reine persécutée

appartient au passé ; au moment où elle lui écrit, c’est la réaction de Marie-Antoinette qui constitue

l’enjeu. L’épistolière formule donc avec force ses attentes à l’égard de sa partenaire : comme toute mère et

épouse, Marie-Antoinette a le devoir de ramener au sein de la famille les membres qui s’en sont éloignés et

risquent de se tourner contre elle. En définitive deux buts s’inscrivent dans cette lettre : amener la reine à

faire revenir les princes émigrés fomentant une mutinerie contre la France révolutionnaire, et l’inciter à

soutenir la cause des femmes, plus précisément à apporter son soutien à l’entreprise que constitue le

lancement d’une nouvelle Déclaration.

Enfin la DDFC n’est pas qu’un réquisitoire ; c’est aussi un discours incitatif qui provoque celles

qu’Olympe de Gouges rêve en citoyennes : « Ô femmes ! Femmes, quand cesserez-vous d'être

aveugles ? » En effet, Olympe de Gouges a pour objectif de faire lutter les femmes pour leurs droits et leur

liberté. Elle les appelle à prendre conscience de leur situation et par conséquent à se révolter. Les femmes

sont incitées à faire valoir leurs droits dans le Postambule, qui débute par ces mots : « Femme, réveille-toi ;

le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l'univers ; reconnais tes droits ». L’autrice exhorte les

femmes à ne plus se montrer impassibles, et à sortir de leur coupable inaction. Que chacune s’implique

dans le combat pour

...

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