Molière, Tartuffe, scène 4, Acte 5

Tartuffe de Molière / Scène 5, Acte 4

Thème : ruser pour révéler

Introduction

Ecrit en 1664, le Tartuffe de Molière et une pièce très controversée qui, sous la pression des dévots est interdite par le roi Louis 14. Elle est finalement autorisée en 1669 après avoir été remaniée.

La pièce raconte l’arrivée de Tartuffe, un dévot hypocrite et manipulateur dans la famille d’Orgon et d’Elmire dont il va bouleverser le quotidien.

Dans la scène 5 de l’acte 4, Elmire, qui a découvert la malhonnêteté de Tartuffe entreprend de lui tendre un piège pour prouver à son mari Orgon qu’il s’agit en fait d’un imposteur et empêcher le mariage entre Tartuffe et leur fille Marianne.

Tartuffe et Elmire s’affrontent, et suivent chacun une stratégie précise. Tartuffe veut convaincre Elmire de s’abandonner à lui, tandis que qu’Elmire fait semblant d’être séduite pour forcer Orgon caché sous la table à sortir de sa cachette.

Dans cette scène, le comique de situation repose sur le fait qu’Orgon, le mari d’Elmire est caché sous la table.

Problématique :

Comment Elmire essaie-t-elle de prouver à son mari que Tartuffe est un faux dévot ? 

Plan

Première partie : de la ligne 1 « Votre scrupule est facile à détruire » à la ligne 5 « en silence » : l’imposture de Tartuffe

Deuxième partie :  de la ligne 6 « Enfin je vois » à la ligne 18 « être à moi » :  le double jeu d’Elmire

Troisième partie : de la ligne 19 « oui madame » à ligne 27 « Voyez exactement » : ruse d’Elvire et aveu de Tartuffe

Quatrième partie : dernière tirade d’Orgon : lignes 28 et 29 : Orgon est désabusé

1. Première partie de la ligne 1 « Votre scrupule est facile à détruire » à la ligne 5 « en silence » : l’imposture de Tartuffe

Tartuffe :

Pour convaincre Elmire de s’abandonner à lui, Tartuffe n’essaie pas de séduire Elmire mais élabore une argumentation logique.

Tartuffe utilise le champ lexical de la religion avec « pécher », « offense », « scrupule ». Il utilise également le champ lexical du péché avec « scandale », « éclat ». Le fait que les deux registres cohabitent montre qu’il se sert de la religion pour défendre des actions blâmables et excuser l’adultère.    

« Ce n’est pas pécher que de pécher en silence » : il affirme qu’un péché n’est un péché que du fait du jugement des autres.  

Il utilise le présent de vérité générale pour donner plus de poids et de vérité à ce qu’il dit.

Dans cette tirade, Tartuffe révèle toute son hypocrisie. Et Molière critique les faux dévots et le détournement des valeurs morales.  

1. Deuxième partie :  de la ligne 6 « Enfin je vois » à la ligne 18 « être à moi » :  le double jeu d’Elmire

Elmire :

La discalie « Après avoir encore toussé » a pour but d’avertir son mari qui est caché sous la table.

Elmire s’adresse à Tartuffe, alors qu’en réalité le message s’adresse à son mari Orgon. C’est la double énonciation

« Il faut se résoudre », « céder », « il faut que je consente », « vous accorder », « m’y réduire » : les répétitions témoignent de sa maladresse et de sa volonté de retarder le moment de céder. Tous ces verbes montre aussi qu’Elmire n’est pas maitre de ses actes, elle subit la situation. Ils montrent donc qu’Elmire est un peu en position de faiblesse. Cela rend Elmire touchante  

« Puique l’on s’obstine », « Puisqu’on ne veut point croire à tout ce qu’on peut dire » : Elmire accuse son mari Orgon de l’obliger à céder aux avances de Tartuffe. C’est pour cela qu’elle emploie le pronom « on » associé à la conjonction de subordination. Le « on » est en fait son mari Orgon.

« Malgré moi » : encore l’idée que Elmire n’a pas souhaité cette situation mais qu’on l’y oblige.

« Tant pis pour qui me force à cette violence » : avec « forcer »  et « violence », les verbes sont plus puissants. La situation devient un supplice pour Elmire.

L’enjeu se déplace : il ne s’agit plus pour Elmire de covaincre son mari que Tartuffe est un hypocrite, mais de le persuader de sortir de sa cachette pour mettre fin à son supplice.

1. Troisième partie : de la ligne 19 « oui madame » à ligne 27 « Voyez exactement » : ruse d’Elvire et aveu de Tartuffe

Elmire

« Ouvrez un peu la porte » : l’ultime stratégie d’Elmire consite à éloigner Tartuffe en lui demandant de vérifier que son mari n’est pas derrière la porte.

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