Mignonne, allons voir si la rose
Commentaire de texte : Mignonne, allons voir si la rose. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar BountyHSG • 10 Décembre 2024 • Commentaire de texte • 862 Mots (4 Pages) • 4 Vues
Mignonne
Pierre de Ronsard, naquit en 1524 et décéda en 1585, surnommé le "Prince des poètes et poète des princes" de la Renaissance, il est issu d'une famille noble. Il bénéficia d'une solide éducation humaniste et fréquenta les grands esprits de son époque. Bien qu'il ait occupé une position officielle à la cour en tant que poète, il est surtout connu pour ses œuvres lyriques explorant le thème de l'amour. "Mignonne, allons voir si la rose" est l'un des sonnets les plus célèbres de l’auteur, publié dans son recueil "Les Amours" en 1552. Ce sonnet s'inscrit dans la tradition du Carpe Diem, invitation à profiter du moment présent avant que la jeunesse et la beauté ne s'évanouissent. Le poème étudié, extrait de son recueil des Odes, fut inspiré à Ronsard par la jeune Cassandre Salviati à qui il est dédié. Le poète y compare, en 3 sizains, la beauté féminine de Cassandre, la première muse de Ronsard, à celle d’une rose pour la séduire.
Nous étudierons ce texte sous forme d’analyse linéaire pour répondre à la problématique : En quoi le carpe diem permet-il de séduire la jeune fille ?
Nous verrons tout d’abord que Ronsard invite Cassandre à aller voir la rose, puis qu’il se lamente du temps qui passe et enfin l’incite à profiter de la vie.
Le poème s'ouvre sur une invitation poétique à la jeunesse, représentée par l'adresse «Mignonne», un terme d'affection qui évoque la délicatesse et la grâce, l'invitant, dans le cadre d’une balade introduite par l’impératif «allons», à contempler la rose et à profiter de de sa beauté tant qu'elles durent puisque le temps passe vite, en effet «avait déclose» est un verbe conjugué au plus-que parfait qui exprime l’antériorité, comme si son éclosion n’était déjà qu’un lointain passé. «Cette vêprée» fait référence aux vêpres (prières du soir). On note donc l’opposition entre “ce matin” (v.2) et “cestte vesprée” (v.4) qui représentent métaphoriquement la naissance et la mort : le passage rapide de l’un à l’autre souligne l’urgence pour Cassandre de profiter de sa beauté. Ronsard compare la fleur à Cassandre, en personnifiant cette dernière. Ainsi, la rose possède une “robe” et a un teint pareil à celui de la femme. De plus, la paronomase (proximité de son entre deux mots) entre le terme «robe» et «rose» renforce cette comparaison. La jeune fille s’impose alors comme référence de la beauté par rapport à celle issue de la nature.
Le poème continue avec les lamentations du poète au sujet de la vitesse avec laquelle la rose a “laissé choir” ses beautés. L’idée de la disparition de la femme est ainsi présente puisque cette dernière va vieillir et perdre sa beauté avant de mourir. L’allégorie de la nature en “marâtre” (v.10) souligne cette idée de cruauté. Elle apparaît encore plus agressive avec l’allitération en -t , -d et-r des vers 10 à 12 (marâtre ; nature ; telle ; dure ; matin). Certes elle sait donner la beauté, mais la reprend bien vite. Cela désespère d’ailleurs le poète, en témoignent les deux interjections“ Las !” (v.7 et v.9). Il emploie dans cette strophe un registre lyrique (4 phrases exclamatives dans la deuxième strophe) pour exprimer son émotion et son impuissance face à l’implacable cycle naturel.
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