L’ironie dans le chapitre X de l’Ingénu de Voltaire
Commentaire de texte : L’ironie dans le chapitre X de l’Ingénu de Voltaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar filletlapin • 17 Avril 2024 • Commentaire de texte • 1 187 Mots (5 Pages) • 77 Vues
L’ironie dans le chapitre X de l’Ingénu
A la fin du chapitre IX, Ingénu est jeté en prison et enfermé avec Gordon, un vieux janséniste. Dans le chapitre X ainsi que quelques chapitres suivants, Voltaire présente aux lecteurs la vie commune du Huron avec ce prêtre. En lisant le texte choisi, nous pourrions déjà prévoir des progrès spirituels qu’ils feront grâce à l’accompagnement de l’autre, puisque « le vieillard savait beaucoup, et le jeune homme voulait beaucoup apprendre » , et que « chaque jours la conversation devenait plus intéressante et plus instructive » . Bien sûr, en tant que lecteurs, nous bénéficierons également de leurs discussions instructives. Ainsi, nous posons la question qu’à partir des interactions des deux personnages décrites dans l’extrait, qu’attaque Voltaire de manière ironique et sur quoi il voudrait faire réfléchir ses lecteurs ? Pour y répondre, nous analyserons dans un premier temps le dispositif énonciatif du texte. Dans un second temps, nous essayerons de trouver les cibles de l’ironie voltairienne tout en décryptant ses procédés mobilisés.
Il y a, dans l’extrait, des discours rapportés directs, provenant respectivement de Gordon et de l’Ingénu. Si nous examinons la conjugaison des autres verbes qui ne se figurent pas dans les dialogues, nous remarquerons que l’usage du passé simple et de l’imparfait l’emporte sur celle du présent d’énonciation, qui implique ici la voix propre de Voltaire. Par conséquent, le texte relève globalement du régime de l’histoire, avec quelques petits passages du discours. En observant plus précisément les verbes au passé simple, nous constatons que la moitié relèvent des verbes de paroles (dire et inspirer). Ainsi, l’extrait est, plus exactement, un récit de parole au lieu d’être un récit d’action, ce qui est à nouveau confirmé par l’existence importante de discours rapportés. En ce qui concerne la voix de l’auteur, son commentaire sur l’effet des gouttes d’Angleterre rend le texte plus humoristique. Alors que l’autre phrase témoignerait de la compassion de Voltaire à ces « deux malheureux », et rendrait ainsi les lecteurs plus sympathiques à leur égard. La nature du texte définie, nous pouvons ensuite aborder la question de mise en relief. Etant donné le nombre limité de verbes d’action (s’avancer et faire) faisant avancer le déroulement de l’histoire, ainsi que la proportion importante des verbes conjugués à l’imparfait, il semble que le premier plan et l’arrière-plan n’est pas bien distingué. La description de Gordon et les pensées des deux personnages constituent le fond du récit. Par ailleurs, le manque de signaux de passage, tels que « or », « soudain », renforce ce nivellement de mise en relief, qui permettrait à l’auteur de bien développer la conversation entre l’Ingénu et le prêtre, et de focaliser sur « comment l’Ingénu développe son génie » dans les chapitres suivants.
verbes conjugués n’apparaissant pas dans les discours directs
présent d’énonciation nombre : 3 --l’effet des gouttes d’Angleterre, qui rappellent un mourant à la vie, et lui font entrouvrir des yeux étonnés.
--par cet intérêt que prennent deux malheureux l’un à l’autre.
passé simple nombre : 4 --Il s’avança d’un air ouvert et compatissant…et lui dit en l’embrassant…
--Ces paroles firent sur l’âme de l’Ingénu…
--Après les premiers compliments, Gordon…lui inspira…
imparfait nombre : 6 --M. Gordon était un vieillard frais et serein, qui savait deux grandes choses…
--Le désir d’ouvrir son cœur et de déposer le fardeau qui l’accablait ; mais il ne pouvait deviner le sujet de son malheur
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